Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 28.11.2016 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 217 fois

NÎMES Une mère de famille arrêtée à l’audience pour avoir détroussé un homme malade

photo DR

Plus de 200 000 euros volés en deux ans. C’est l’argent détourné par une mère de famille à son voisin qui était dans un état de santé psychologique très faible.

« J’étais en galère, il m’a aidé, il m’a donné l’argent, mais je n’ai rien volé », prétend cette trentenaire qui la main sur le cœur affirme qu’elle va rembourser son ancien voisin qu’elle a plumé jusqu’au dernier centime.

« Mais comment vous allez le rembourser, vous n’avez pas d’économie, vous ne travaillez pas et vous n’avez plus l’argent que vous avez détourné ?  », interroge le président du tribunal correctionnel de Nîmes Jean Pierre Bandiera. « Je travaillerai jour et nuit s’il le faut », rétorque sans broncher la prévenue.

« Vous ne travaillez pas depuis combien de temps ? », poursuit le magistrat. « Il y a longtemps, j’ai travaillé mais juste quelques jours, mais ça m’a tellement saoulée », complète le plus naturellement du monde la mère de famille.

Du 1ier mars 2013 au 31 décembre 2015 en tout cas, elle n’a pas eu besoin de travailler. Elle a bien profité de la fragilité d’un vieil homme. Il a été retrouvé dans un état de santé défaillant, il était déshydraté, avec des problèmes de dénutrition et des chutes répétées. Il a été hospitalisé plusieurs semaines.

« Comment pouvez-vous justifier des détournements aussi importants, vous ne faisiez même pas le ménage chez lui, dans son appartement c’était immonde, note la substitut du Procureur, Gaëlle Ortiz. En réalité, vous avez pris cet homme fragile pour un tiroir-caisse, vous l’avez dépouillé, vous avez envoyé de l’argent en Algérie. Vous partiez avec vos enfants à Barcelone, à Eurodisney », accable la représentante du Parquet de Nîmes.

« Mais attendez, je l’ai aidé quand même, j’allais lui chercher son pain », essaie de convaincre la jeune femme. « Elle était chère la baguette à plus de 200 000 euros détournés en moins de deux ans », lui rétorque le président Bandiera.

« Quel aplomb, quelle absence de scrupules, de regret. Elle ne parle que d’elle, de ses problèmes. Elle a inventé des cancers pour soutirer l’argent. Cet homme d’une fragilité absolue, a été manipulé jusqu’au dernier sou, il n’a plus rien », insiste l’avocate de la victime.

Les sommes dérobées, à coups de chèque de 500 ou 1 000 euros parfois tous les quatre ou cinq jours, étaient tellement importantes que cette femme avait peur de tomber dans les griffes des impôts et de subir un contrôle. Elle a alors demandé à une amie de lui servir de caution en lui proposant 10 à 15 % des sommes volées. La complice encaissait l’argent et en gardait une partie sans oublier de reverser au cerveau de cette escroquerie la plus grande partie du détournement.

La prévenue principale a écopé d’une peine de 2 ans de prison dont une année ferme. Elle est surtout partie entre deux policiers en maison d’arrêt... Le tribunal a décerné contre elle un mandat d’arrêt à l’audience. Sa complice qui « ne prenait qu’une petite partie" a été sanctionnée de 12 mois de prison dont 6 ferme.

Boris De la Cruz

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