SAINT-JULIEN-LES-ROSIERS Terrorisés par leur père, les enfants se réfugient sur le toit de la maison
Le 16 octobre dernier, Sébastien, un ingénieur de 41 ans, vient récupérer ses enfants, dont il partage la garde avec son ex-compagne. Mais le père de famille est énervé et, dès que la porte d'entrée s'ouvre, il flanque une gifle à son fils de 13 ans...
« J'ai donné cette gifle de manière réfléchie. Pour marquer le coup et pour que mon fils s'interroge sur son comportement », explique Sébastien à la barre du tribunal correctionnel d'Alès. Le problème, c'est que l'enfant de 13 ans n'a probablement pas saisi la vertu pédagogique de la claque puisque celle-ci a été envoyée soudainement, sans la moindre explication, alors que le fiston ne faisait qu'ouvrir la porte à son père.
La mère, l'ex-compagne de l’accusé, ferme immédiatement la porte et se réfugie à l'étage avec les enfants terrorisés : l'un se cache dans un placard, l'autre sous le lit. Voyant que leur père vocifère et tente tout de même de pénétrer dans la maison - en passant notamment par le garage -, ils se réfugieront sur le toit de la maison !
À l'audience, la lecture du profil psychologique colle plutôt bien à l'image renvoyée par l'accusé, celle d’un homme décrit comme « psychorigide ». Droit dans ses bottes, il rencontre beaucoup de difficultés à reconnaître les faits. « C'était quand même mon droit de garde. Je ne pouvais pas me laisser marcher dessus par Madame », indique ce sous-lieutenant dans l'armée de terre.
Des propos qui font bondir l'avocat de la victime, Me Aurélien Vergani : « Lorsque l'on vous voit, vous êtes le gendre idéal. Vous présentez bien. Vous êtes ingénieur. Mais quand on vous écoute, vous faites froid dans le dos. Vous êtes incapable de reconnaître les faits et de demander pardon. Vous êtes dans un sentiment de toute puissance ». Le procureur, François Schneider, est plus tempéré et demande à « tout le monde de se calmer ». Il requiert 8 mois de prison avec sursis. Le tribunal abaisse la peine de 2 mois, soit 6 mois de prison avec sursis.
Tony Duret