Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 05.07.2022 - boris-de-la-cruz - 3 min  - vu 4366 fois

TRIBUNAL Agression au domicile d'un couple : "ils ont ruiné la vie de deux vieillards"

photo illustration

Un couple de retraités a vu débouler dans sa maison des hommes dissimulés et armés venus leur dérober leur argent, quelques milliers d'euros, et des bijoux de famille. Un couple d'octogénaire frappé, projeté au sol, ligoté un dimanche d'hiver chez eux.

Les faits se sont déroulés le dimanche 21 février 2021, vers 21 heures, sur la commune de Sanilhac-Sagriès. Les personnes âgées ont été surprises par l’intrusion de plusieurs individus à leur domicile, des hommes qui rodaient depuis " une à deux semaines devant chez eux", dit un des prévenus lors de l'audience correctionnelle de ce mardi présidée par Jérôme Reynes. Deux prévenus reconnaissent les faits, "l'ancêtre" de la bande, âgé de 57 ans, réfute lui tout acte délictuel.

Des octogénaires frappés, projetés au sol, ligotés

Une enquête pour ''extorsion avec arme'' a été ouverte par le parquet de Nîmes et confiée à la section de recherches de Nîmes en co-saisine avec la brigade de recherches de Bagnols-sur-Cèze. Les militaires, au fil des investigations, vont parvenir à remonter sur le trio, qui gravite autour du camp des gens du voyage de Saint-Césaire à Nîmes. D'ailleurs les téléphones ont été coupés lors de l'expédition délictuelle avant d'être rallumés dans le même secteur nîmois quelques heures après l'agression.

Maître Olivier Goujon, avocat des victimes

Trois hommes ont été condamnés à des peines de 8 ans à 12 ans de prison devant le tribunal correctionnel de Nîmes ce mardi 5 juillet... Le tribunal a suivi les réquisitions du procureur, Romain Domingues, en ordonnant un maintien en détention du trio.

"La réalité est sordide. Qu'y a -t-il de plus fragile à part des enfants que des personnes âgées de 82 ans et 86 ans? Ils s'en sont pris à deux vieillards. Ils ont ruiné la vie de deux vieillards en faisant irruption au domicile, en frappant une femme de 82 ans qui a été projetée au sol et en lui mettant le pied sur la tête alors qu'elle est à terre et qu'elle ne peut plus bouger", s'indigne maître Olivier Goujon pour les deux victimes. "La violence du traumatisme a fait basculer cet homme dans une dégénérescence ", poursuit le conseil des victimes.

8 ans à 12 ans requis contre trois hommes 

"Est-il utile de dire que ces actes sont d'une gravité extrême", enchaîne le procureur Romain Domingues. "L'agressivité, les violences, l'humiliation de victimes sans aucune défense : il s'agit de faits abjects, d'une lâcheté extrême de la part d'hommes dans la force de l'âge qui vont s'en prendre à deux personnes âgées repérées car elles sont fragiles, seules, isolées ce soir-là chez eux", poursuit le procureur Domingues qui réclame contre le trio aux casiers judiciaires chargés des peines de 8 ans à 12 ans de prison. Il demande également une interdiction du Gard pour le trio et le maintien en détention.

De gauche à droite sur la photo, maître Aoudia, Ortéga et Glories

Maître Aoudia se lève pour la défense de l'homme, âgé de 57 ans, pour lequel il a été requis 12 ans de prison, un homme qui se présente comme ''un escroc de toujours''. "Je n'y crois pas à la terreur, à celui qui fait peur à tout le monde, à celui que l'on veut vous présenter comme la terreur du dossier", plaide maître Aoudia."

"Lorsque vous prononcez une peine il faut tenir compte de la capacité du prévenu de pouvoir l'exécuter, qu'il ne crève pas en prison pour reprendre les termes de mon client. Or nous avons une expertise médicale qui prouve qu'il a des pathologies multiples", poursuit la pénaliste nîmoise.

"Faute avouée à moitié pardonnée", pour maître Ludivine Glories qui représente un homme qui a reconnu sa participation à l'agression du 21 février 2021. "Il a toujours reconnu les faits auxquels il a participé", estime l'avocate nîmoise dont le client est mis en cause dans d'autres actes similaires dans la région de Montpellier.

Le dernier prévenu lui aussi très défavorablement connu aurait commis ces actes "sous la contrainte d'une autre personne. Une personne dont tous les prévenus ont peur dans ce dossier et qui a menacé de couper les mains de leurs familles s'ils parlaient", complète maître Frédéric Ortéga. Le tribunal vient de condamner les trois complices à des peines de 8 ans à 12 ans de prison. Ils sont maintenus en détention.

Boris De la Cruz

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