Publié il y a 23 jours - Mise à jour le 27.08.2024 - Louis Valat - 3 min  - vu 326 fois

ALÈS Commémoration des 80 ans de la Libération, un anniversaire qui aurait mérité plus de grandeur

Le monument aux morts du square Verdun ce mercredi matin.

- Louis Valat

Ce matin du 21 août, la ville d'Alès a marqué les 80 ans de sa Libération par une cérémonie au sein de son square Verdun. Une cérémonie qui, malgré son caractère respectueux et sa réussite, laisse néanmoins quelque peu sur sa faim.

Une solennité attendue, et puis... c'est tout. Devant une cinquantaine de personnes, René Rousseau, président de la FNACA Grande Ville, ouvre la cérémonie avec un discours particulièrement émouvant. « N’oublions pas que pour en arriver là, il y a eu beaucoup de drames, beaucoup de larmes », déclare-t-il, faisant notamment référence à la tragédie du Puits de Célas, où, en 1944, 29 résistants furent retrouvés jetés dans l'ancien puits par les SS. Il évoque aussi les événements du jour de la Libération à Alès, rue Carnot, où des Alésiens attaquent des véhicules allemands en stationnement, entraînant de nombreux blessés et une longue liste de morts. « Il nous faut se souvenir et honorer la mémoire de tous ces gens, résistants et combattants, dont certains ont donné leur vie pour que nous puissions vivre libres. Souviens-toi. »

La cérémonie se poursuit avec le dépôt de gerbes. Vice-président de l'ULAC, Patrick Fardier inaugure cette série en rendant hommage à la stèle des Martyrs de la Résistance, aux côtés de Jean-Baptiste Baroni. Le moment est suivi par les dépôts réalisés par le docteur Gérard Chaput et Dominique Durguerian, ainsi que par Claude Couderc et Jean-Louis Pesenti. Une gerbe commune est déposée par Christophe Rivenq, président de l'Agglomération d'Alès, le lieutenant-colonel David Mazel et Léa Boyer, conseillère départementale et élue à la mairie d'Alès.

Le sous-préfet Émile Soumbo, présent ce matin pour saluer, entre autres, les porte-drapeaux. • Louis Valat

Le dépôt de la gerbe de la Ville a été effectué par le maire et député honoraire, Max Roustan, Pierre Martin, adjoint au maire délégué aux Anciens combattants et correspondant-défense et le commandant pompier. Vient enfin le dépôt de gerbe de l’État par Émile Soumbo, sous-préfet de l'arrondissement d’Alès, accompagné de représentants de la police nationale et de la gendarmerie. La cérémonie s'est terminée par un moment de recueillement, suivi de la sonnerie aux morts et de l’interprétation en chœur de la Marseillaise. Les autorités ont ensuite salué les portes-drapeaux. Un déroulement certes émouvant, mais conforme aux traditions établies pour ce type d’événements.

Insuffisant pour un anniversaire majeur

Malgré le respect évident porté aux traditions, la cérémonie des 80 ans de la Libération d'Alès a laissé un sentiment mitigé. Bien que fidèle au protocole habituel, cette commémoration a été perçue comme manquant d'originalité et de grandeur. Avec une durée d'à peine 20 minutes, l'événement paraît relativement court pour célébrer un anniversaire aussi significatif que les 80 ans de la Libération. L'absence de l'orchestre habituel a également accentué ce sentiment de « légèreté ». Comparativement à d’autres communes en France qui ont, par exemple, opté pour des défilés de véhicules militaires, des conférences et des festivités plus étendues, Alès semble avoir manqué une occasion de marquer l’événement de manière plus mémorable. D'autant que la Ville, comme toutes les communes françaises, pouvait beneficier d'une subvention de l'État, « un fond de soutien » de 25 % de prise en charge pour cette commémoration.

Les autorités ont déposé leur gerbe dans la crypte. • Louis Valat

Il est encore plus regrettable de constater cela lorsque l’on considère la richesse historique d’Alès et les combats héroïques qui ont jalonné son passé. Et la Ville rappelle d’ailleurs régulièrement son Histoire tout au long de l’année, avec grand sérieux. Mais une célébration à la hauteur des 80 ans aurait sans doute permis de rendre hommage de manière plus complète aux combattants et à l’histoire locale. Nous n’avons pas 80 ans chaque année, et le prochain anniversaire significatif sera en 2034 pour les 90 ans. Cette commémoration, bien que respectueuse une nouvelle fois, aurait gagné à dépasser le cadre habituel pour véritablement honorer cet anniversaire exceptionnel. Dommage.

Louis Valat

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