« La mobilité est la première des libertés, une attente de plus en plus majeure », a déclaré Christophe Rivenq, président de l’Agglomération d’Alès, lors de la réunion annuelle qui s’est tenue au cinquième étage du bâtiment Atome. Face à la presse, le président Christophe Rivenq, donc, accompagné de Jean-Luc Gibelin, vice-président de la Région en charge des Transports, Jean-Charles Bénézet, vice-président du Syndicat mixte des transports du bassin alésien (SMTBA), ainsi que du nouveau directeur de Keolis, monsieur Thevenot.

Derrière eux, une toile présentant l’image d’un nouveau bus électrique, ce qui annonce la couleur de la réunion et des nouveautés. Mais pour commencer, Christophe Rivenq a fait le point sur les réalisations de l’année écoulée. Parmi les avancées, il a mentionné que les bus de l’agglomération sont désormais partiellement alimentés en biocarburant. Ce qui a permis une réduction de 460 tonnes de CO2. Il a également mis en avant le déploiement récents des services digitaux, dont la modernisation des tickets en M-Ticket via l’application d’Ales’Y, ainsi que l’introduction de nouveaux casiers à vélos en juin dernier (relire ici). Mais, il a reconnu que les résultats de ces casiers ne sont pas encore « à la hauteur des attentes ». En revanche, le service de location de vélos Ales’Y a enregistré une adoption importante pour les Grand-Alésiens. Un point que Christophe Rivenq a souligné non sans fierté.

Quatre bus électriques à venir

Rapidement, la presse a saisi le message implicite derrière la toile et les maquettes en carton exposées : l’Agglomération d’Alès annonce la mise en service de quatre bus électriques à batterie d'ici fin 2025 pour les lignes urbaines. « J'en ai commandé quatre ». Ces bus, de marque Iveco, sont selon les dires de Christophe Rivenq, conçus pour offrir une réduction des vibrations et du bruit, tout en contribuant à la diminution des émissions de gaz à effet de serre et à l'amélioration de la qualité de l'air.

Toutefois, Christophe Rivenq a également exprimé ses préoccupations quant aux coûts futurs. « Je reste inquiet à moyen terme sur le coût de l’électricité », a-t-il précisé en toute franchise, en faisant référence aux frais de recharge électrique. Bien que la protection tarifaire pour les dix prochaines années soit assurée, il a souligné que les développements actuels en matière d'électrification pourraient ne pas constituer une solution pérenne. « Si ça arrive, on va vite revenir au bon diesel qui pue » a-t-il précisé. Le président de l'Agglomération a ainsi suggéré que les bus électriques représentent tout de même, à ce jour, une étape importante dans la transition écologique de l'Agglo. Mais que d’autres solutions pourraient être nécessaires à long terme pour continuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Transports en commun : sept dessertes renforcées et un tarif qui augmente

Comme l'avait promis en début de mise au point ce jeudi 19 septembre, le président de l'Agglomération et du SMTBA : des « bonnes nouvelles » sont au rendez-vous. En revanche, les usagers devront aussi composer avec quelques nouvelles moins réjouissantes, dont une hausse des tarifs. Dans l'esprit du jeu du « bonne nouvelle ou mauvaise nouvelle d'abord ? », partons sur la bonne nouvelle. En ce qui la concerne, plusieurs lignes de bus du réseau Ales’Y bénéficieront d'un renforcement de leur desserte, contribuant à un meilleur maillage territorial. Ainsi, la ligne 11 sera étendue avec l’ajout de nouvelles courses pour desservir le hameau de Lavabreille à Saint-Martin-de-Valgualgues. La ligne 30 verra une adaptation de ses horaires pour mieux couvrir le Val d'Arias à Saint-Privat-des-Vieux. La ligne 77 sera modifiée pour étendre la desserte de l'école de Thoiras à la commune de Vabres. La ligne 83 sera améliorée pour desservir le hameau de Paussan à Mialet, facilitant la connexion entre les écoles de Mialet et de Saint-Sébastien-d'Aigrefeuille. La ligne 110 bénéficiera d’un prolongement de la dernière course du soir pour inclure la place du château de Portes. Par ailleurs, une nouvelle course matinale sera ajoutée sur la ligne 710 au départ de Lassalle pour améliorer les correspondances vers le lycée Prévert. Enfin, la ligne 933 verra l’ajout d’une course retour vers Sainte-Cécile-d'Andorge depuis les établissements scolaires de La Grand'Combe, ainsi que le prolongement de la dernière course du soir jusqu’à la gare.

En ce qui concerne la mauvaise nouvelle, pour les usagers du moins, il s'agit de la hausse des tarifs des tickets et abonnements du réseau Ales'Y, mise en place depuis la rentrée. Une décision « totalement assumée » par Christophe Rivenq, comme souligné à plusieurs reprises. En avouant rester « moins cher que les autres opérateurs ». Cette augmentation tarifaire est justifiée par les élus par la hausse des coûts d'exploitation des transports, notamment l'augmentation des prix des carburants et des salaires, depuis la dernière révision des tarifs du SMTBA en 2018. Le ticket unitaire pour la zone 1 est désormais fixé à 1,20 € lorsqu'il est acheté à bord du bus, et à 1,10 € pour un achat dématérialisé (SMS, M-Ticket ou via la boutique en ligne). Pour la zone 2, le prix est de 2 € à bord et de 1,80 € en version dématérialisée. Cette différence vise à encourager les usagers à opter pour les tickets dématérialisés, en cohérence avec la politique environnementale du syndicat. Le carnet de dix tickets coûte 10 € pour la zone 1 et 16 € pour la zone 2. Côté abonnements, le forfait mensuel Pastel tout public s'élève à 29 € pour la zone 1 et à 40 € pour la zone 2. L'abonnement Ginko Jeune est proposé à 11 € pour la première zone et à 17 € pour la seconde. À noter, l'abonnement scolaire reste inchangé.

Le covoiturage en développement aussi

Bien que les annonces aient été plus modestes sur ce front, le covoiturage continue de progresser. Un projet de création d’un parking de covoiturage à l’entrée d’Alès, à la fin de la 2x2 voies reliant la ville à Saint-Hilaire-de-Brethmas, est en cours de réflexion. Toutefois, ce projet rencontre des obstacles. Initialement prévu pour accueillir 500 places (ou 250 si limité à la ville d’Alès), avec une toiture équipée de panneaux photovoltaïques, le projet est ralenti par des contraintes administratives. Selon Jean-Luc Gibelin, « les services de l’État ne sont pas facilitateurs », en raison de préoccupations liées à l’inondabilité du terrain.

Pour Christophe Rivenq, une situation incompréhensible : « Il n’y a pas de bassin versant, il y a la digue… c’est impossible que ce terrain soit inondé ! Cela n’a pas de sens. Que des ingénieurs ne comprennent pas cela…  [...] C'est un terrain qui n’a jamais vu l’eau, même en 2002. » Pour l'heure, le projet est en suspens, bien que des discussions avec les autorités soient prévues dans les prochains jours. Malgré ce contretemps, l’Agglomération ne renonce pas à l’idée.

En parallèle, une nouvelle application Ales'Y de covoiturage est en préparation pour l'année prochaine, visant à remplacer l'actuelle, jugée défaillante. Cette version sera plus intuitive et ergonomique, facilitant la publication des offres par les conducteurs et la recherche de trajets par les passagers. Le service de covoiturage d’Ales’Y compte déjà 2 700 inscrits, avec 12 500 passagers transportés entre septembre 2023 et août 2024, et une moyenne de 2,55 personnes par véhicule. L'avenir du covoiturage sur le bassin alésien semble tout de même assez prometteur, avec ou sans l’aire de stationnement fortement souhaitée.