FAIT DU JOUR Christophe Rivenq, l'homme de l'après-Roustan

Christophe Rivenq devrait devenir maire d'Alès après un vote du conseil municipal ce samedi 15 mars, à partir de 10h.
- Objectif GardAttendue et annoncée depuis des années, la passation de pouvoir à la mairie entre Max Roustan et Christophe Rivenq aura lieu ce samedi 15 mars à Alès. Une officialisation pour celui qui sera, normalement et officiellement, maire dans quelques heures. Une écharpe pas des plus simples à enfiler.
Directeur de cabinet de son mentor et père politique il y a 30 ans, Christophe RIvenq va prendre officiellement sa place ce samedi 15 mars. Une place gardée au chaud par Max Roustan, élu au premier tour à quatre reprises dans la capitale des Cévennes.
Une place pour laquelle le futur premier édile "a fait ses preuves, selon Jean-Charles Bénézet, maire de Saint-Christol-lez-Alès. Maintenant, il est sous le feu des projecteurs. Être numéro 1, ça change tout, ça ne s'improvise pas. Il est dans la continuité de ce qu'il a fait sur Alès, avec du travail caché ou apparent depuis une trentaine d'années." Un travail qu'il a mené, au fil des années, comme directeur de cabinet, directeur général d'Alès Agglo, conseiller régional d'Occitanie, 1er adjoint au maire et président d'Alès Agglo.
"À vouloir être monsieur tout, il risque de devenir monsieur rien"
Déjà président d'Alès Agglo et du Pays Cévennes, l'homme de 58 ans va cumuler les casquettes, comme l'a fait Max Roustan à une époque. Avoir les pleins pouvoirs interroge ses opposants : "Le costume risque d'être un peu grand pour lui, à trop vouloir prendre de responsabilités peut-il vraiment les honorer ? À vouloir être monsieur tout, il risque de devenir monsieur rien, tacle Paul Planque, leader de la Gauche alésienne. Comment un homme normalement constitué peut-il avoir toutes ces responsabilités ? S'il délègue, oui, mais il ne le fait pas. Il laisse donc des choses de côté."
"Ce n’est pas qu’il n’a pas les compétences, mais dans les faits, il cumule tout. C’est lui qui coupe et tranche. D’un point de vue démocratique, ça interroge", poursuit son confrère Jean-Michel Suau.
"Cela a du bon et du moins bon. Il faut gérer l'Agglo intelligemment, ne pas tout attribuer à la ville-centre. Chaque commune a sa spécificité et son rôle, rappelle Jean-Charles Bénézet, vice président d'Alès Agglo. Le modèle fonctionne bien depuis la création en 2000. Il y a, à la fois, une chance et une volonté que les choses se passent bien en dépassant les différentes étiquettes politiques, c'est le modèle alésien."
Une élection en conseil municipal, en attendant 2026
Malgré l'annonce de la passation de pouvoir en cours de mandat faite par Max Roustan dès 2020, le Printemps alésien regrette l'absence d'élections réelles légitimant la prise de poste de Christophe RIvenq : "Même dans son propre camp, certains ne sont pas avec lui. Beaucoup se reconnaissent en Roustan, mais pas en Rivenq. Le premier a transcendé les clivages politiques, le second non", interpelle Jean-Michel Suau, soutenu par Paul Planque : "Je constate simplement qu’il contourne les suffrages, qu'il ne s’y est jamais frotté. C'est problématique, surtout pour des municipales, c'est un tour de passe-passe. Roustan avait une attitude, une bonhomie que Rivenq essaye de mimer, mais maladroitement, surtout du fait de son autoritarisme."
Un parcours tout droit(e)
Fils d'un officier de l'Armée de Terre et d'une infirmière, Christophe Rivenq a grandi entouré de quatre frères et sœurs, entre Paris, Saint-Hippolyte-du-Fort et Madagascar, avant de poursuivre ses études à Montpellier, où il rencontre justement Max Roustan en 1992, alors qu'il militait pour le RPR de son idole Jacques Chirac de l'époque.
Une fidélité politique qui l'aura mené jusqu'à la présidence de la fédération gardoise Les Républicains qu'il occupe depuis 2018, et donc jusqu'à la mairie d'Alès dès ce samedi 15 mars.