LÉGISLATIVES Sur la 4e circonscription, Pierre Meurin face à son bilan et ses ambitions
Député sortant et candidat du Rassemblement national sur la quatrième circonscription du Gard, Pierre Meurin met en avant son bilan législatif en vue des élections anticipées.
Il a pourtant hésité avant de se présenter. Député sortant de la quatrième circonscription, Pierre Meurin a accueilli avec un mélange de « surprise et de satisfaction » l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron le 9 juin dernier. Membre du Rassemblement national, il figure parmi ceux qui, à l’instar de leur leader de parti Jordan Bardella, réclamaient cette décision de la part du président de la République en cas de victoire du RN aux élections européennes, chose faite. La perspective de briguer un nouveau mandat s’est révélée néanmoins bien plus complexe pour Pierre Meurin. Père de trois enfants, il semble avoir traversé une période de réflexion avant de se résoudre à retourner dans l’arène politique : « Être député est une vie de sacrifices, certes passionnante, mais où les aspects familiaux sont parfois absorbés par le service de notre pays. » Malgré tout, il semble être attiré par l'idée de se représenter devant les électeurs, cette fois-ci avec un bilan à présenter.
Arnaud Bord, l'adversaire cible
Face à Pierre Meurin, candidat du Rassemblement national, se présente Pierre Martin (Les Républicains - relire ici), avec qui il partage une certaine sympathie en raison d’une collaboration sur la Mission locale alésienne. Nadia El Okki (Renaissance - relire ici) et Jérôme Garcia (Lutte ouvrière) sont également en lice. Mais le député sortant de cette circonscription allant d'Alès à Pont-Saint-Esprit retrouvera aussi ce dimanche Arnaud Bord (PS - Nouveau Front populaire), son adversaire du second tour des législatives de 2022.
"J'ai gagné en 2022 de manière relativement confortable, ce qui ne garantit pas une victoire en 2024, mais grâce à mon enracinement dans le territoire, je suis serein."
Pierre Meurin, candidat sur la 4e circonscription du Gard
Un rival redoutable pour Pierre Meurin, compte tenu du score honorable obtenu par le socialiste, à qui il reproche cependant une alliance qu’il juge « encore pire qu’en 2022 lorsque c'était la Nupes ». Il complète : « Mon adversaire principal est le même qu’en 2022, et je mène exactement la même campagne. Que ce soit la Nupes ou le Nouveau Front populaire, il s’agit toujours de l’alliance de pseudo-modérés avec l'extrême-gauche la plus violente, avec Philippe Poutou, Raphaël Arnault, fiché S, Dominique Voynet, qui a sacrifié notre filière nucléaire, et François Hollande... Une espèce d’alliance baroque et hétéroclite qui va susciter chez les électeurs de Gauche modérés une forme de rejet. Je ne veux pas laisser mon adversaire socialiste prétendre qu’il est modéré alors qu’il est comptable des alliances qu’il forme avec le pire de l'extrême-gauche anti-républicaine. »
"Arnaud Bord, tout sympathique qu'il soit, va être écrasé par le nombre beaucoup plus important de députés Insoumis ou extrême-gauche pour peser en terme de modération."
Pierre Meurin, candidat sur la 4e circonscription
Un bilan qu'il porte non sans fierté
Une fois Arnaud Bord mentionné, Pierre Meurin, candidat du Rassemblement national, met en avant ce qu'il considère être son principal atout : son bilan. Élu au second tour le 19 juin 2022 avec 54,16 % des voix, succédant à Annie Chapelier (La République en Marche), il a exercé son mandat durant deux années. Dans la deuxième plus vaste circonscription du Gard, comprenant 96 communes, le député sortant déclare avoir rencontré personnellement deux tiers des maires et effectué plus de 700 déplacements sur le terrain au cœur de la circonscription. Il affirme avoir suivi de nombreux dossiers et obtenu plusieurs succès, notamment en ce qui concerne les fermetures de classes en zone rurale, un sujet qu'il tient à souligner.
Auteur et rapporteur d'une proposition de loi visant à abolir les zones à faibles émissions, soit une zone urbaine dont l'accès est réservé aux véhicules les moins polluants, qu'il qualifie de "mesure de séparatisme social et territorial visant à empêcher les Français les plus modestes d'accéder à l'emploi, aux soins et à la consommation", il affirme avoir mené « une défense acharnée de la France des clochers, rurale, dynamique, du travail », contre ce qu'il appelle les « bobos écolos » et les « technocrates des zones urbaines » qui, selon lui, nuisent aux campagnes.
"Il y a deux ans, 22 155 habitants de la quatrième circonscription du Gard ont signé pour mon mandat de député. Je suis le député sortant de tous les habitants de cette circonscription, j'y vis, j'habite à Saint-Julien-les-Rosiers, j'y vote, j'y consomme. Ma femme est orthophoniste au CH d'Alès, mes enfants sont scolarisés sur ce territoire. Je suis même plus enraciné dans la circonscription qu'Arnaud Bord, qui n'a pas mis les pieds à Pont-Saint-Esprit depuis deux ans et sa dernière campagne, sans animosité."
Pierre Meurin, candidat sur la 4e circonscription
En matière législative, il se classe parmi les 25 premiers députés pour le nombre d'amendements déposés parmi les 577, et se félicite d'avoir pris la parole à la 51e position à l'Assemblée nationale. Il souligne également son implication au sein de la commission du développement durable, où il a coordonné les onze députés du Rassemblement national. « Tout cela représente beaucoup de travail, passionnant mais aussi épuisant. C'est précisément pour cette raison que j'ai hésité à me représenter. C'est exigeant, mais à 32 ans, j'ai encore l'énergie nécessaire pour y retourner. » À noter, parmi les faits marquants de Pierre Meurin lors de son mandat, il a été l'un des 11 députés à s'opposer - à voter contre - à l'inscription de l'IVG dans la Constitution en mars dernier.
"On est gouvernés par des lascars qui prétendent fixer le prix des betteraves mais qui ne sauraient faire pousser des radis."
Pour illustrer son approche politique, comme une devise, Pierre Meurin cite volontiers la phrase fétiche de Michel Audiard
En cas de réélection comme député de la quatrième circonscription, Pierre Meurin affirme son intention de maintenir son image de « personne accessible, simple et très humaine ». Il exprime le désir de passer d'un rôle d'opposition à celui de potentiel député de la majorité après ces élections législatives, ce qui faciliterait ses actions au sein des cabinets ministériels ou à l'Assemblée nationale pour résoudre des dossiers plus aisément, « comme l'ont fait Max Roustan et Fabrice Verdier lorsqu'ils étaient députés » précise-t-il. Le candidat du Rassemblement national prévoit également, s'il est réélu, de lutter activement contre le problème des déserts médicaux dans la quatrième circonscription du Gard, une question qui le touche personnellement. Cela pourrait notamment être lié à l'engagement de sa femme en tant qu'orthophoniste au Centre hospitalier d'Alès.
La municipalité d'Alès en ligne de mire ?
Il s'agit bien d'élections législatives. Toutefois, si Pierre Meurin est élu député, son mandat pourrait coïncider avec sa candidature annoncée pour la mairie d'Alès, une ambition qu'il n'a jamais cachée. Cette élection municipale est prévue pour 2026, avec une campagne qui débutera courant 2025, ce qui rendait légitime d'aborder avec lui ses projets politiques futurs. « Je repars pour une élection législative, je m'engagerai pleinement dans mon mandat de député, mais cette dissolution a rebattu les cartes. Si je suis réélu à cette élection législative, il faudra que je réfléchisse aux ambitions qui sont les miennes sur le territoire. La ville d'Alès me passionne, je l'aime profondément, et l'envie existe, mais la décision n'est pas prise. [...] Ce que je veux, c'est pouvoir être utile au territoire auquel je suis élu, soit comme député, soit en tant que maire ; je ne m'interdis rien. »
En prévision des résultats du premier tour prévu ce dimanche 30 juin, le candidat Pierre Meurin affiche un optimisme mesuré, se montrant confiant et serein. Il envisage même une possible victoire dès le premier tour des élections législatives, porté par une dynamique favorable amplifiée par les récents résultats du Rassemblement national aux élections européennes.