L'INTERVIEW Sébastien Ombras : "Entendre dire que nous sommes un village dortoir m’énerve"

Sébastien Ombas, maire de Vézénobres depuis 2014
- Corentin DimancheMaire de Vézénobres depuis 2014 et en mairie depuis 1995, Sébastien Ombras a vu et aidé sa commune à grandir, tant en termes d'habitants que d'activités. Avec encore des beaux projets dans le viseur, dont la zone d'activités des Saint-Jean et une halte ferroviaire.
Objectif Gard : Onze ans après vos débuts en tant que maire, Vézénobres a déjà bien grandi, jusqu'à disposer de toutes les infrastructures nécessaires à sa population…
Sébastien Ombras : L’avantage de Vézénobres est sa croissance et son expansion, économique, démographique, touristique, commercial, médicale, associative, etc. Le fait d’avoir des médecins attire d’autres professions médicales, un cabinet d’opticien-audition va d’ailleurs s’installer à côté de la nouvelle pharmacie, les commerces attirent les commerces… On rayonne donc sur les villages alentours manquant de commerces et services, grâce aussi à notre crèche, notre garderie, le Champ de foire, la cantine, notre école à huit classes, une pour chaque niveau, de la petite section au CM2 et sa cantine. On a d’ailleurs dû l'agrandir car 80% des scolaires y mangent chaque midi.
Nous avons récemment mené une opération de 28 logements sociaux destinés aux familles avec un Toit pour Tous, c’est notre troisième opération de ce type. C’est une fierté, surtout qu’elle nous permet de passer les 2000 habitants. Si on avait construit 100 logements, ils auraient tous été remplis car on est très demandés. Cela nous permet de rajeunir et renouveler notre population, déjà en dessous de la moyenne départementale. Nous faisons aussi désormais partie des trois communes gardoises à avoir trois fleurs. L’activité municipale développe Vézénobres et attire du privé, comme les commerces, restaurants et les repreneurs du pôle santé.
Beaucoup d’entreprises viennent d’ailleurs s’installer le long de la 2x2 voies.
En effet. Des entreprises locales comme Capelle, Delafont, S-Group, Cellier-Boisset et Bastide Vaisselle se sont récemment implantées à Vézénobres. Rien que Bastide Vaisselle représente 80 à 100 personnes. On leur donne une nouvelle vie, que ce soit pour une reprise par les enfants, ou pour des croissances et expansions.
Entendre dire que nous sommes un village dortoir m’énerve car 700 personnes travaillent chaque jour ici. Sur 100 actifs résidant la commune, 21 y travaillent aussi, c’est largement au-dessus de la moyenne. Trois de nos huit médecins habitent d’ailleurs la commune. La 2x2 voies et les échangeurs de Ners et Vézénobres permettent le développement de Vézénobres, mais ça ne suffit pas, c’est juste un outil. Il y a toujours quelque chose à faire, sur le terrain ou dans les bureaux.
Que reste-t-il d’ailleurs à faire pour cette dernière année de mandat ?
La Maison des associations et de la jeunesse, pour laquelle on a notamment été retenu par l’État en tant que village d’avenir, n’est pas encore faite. La construction démarrera normalement en 2026 pour une livraison finale au second semestre. Les 6000 m² de l’oppidum autour de la table d’orientation doivent aussi être transformés en jardin médiéval.
Les travaux sont parfois compliqués par le statut reconnu de la commune…
Nous avons trois sites classés aux Bâtiments de France et sommes élevés au rang de Site Patrimonial Remarquable. Cette protection préserve le village médiéval, d’où il est en conséquence interdit de voir des panneaux photovoltaïques sur les toits de maison en contrebas de la commune. Cela est essentiel pour préserver le patrimoine, en termes d’urbanisme et de couleurs, on a même des nuanciers de couleurs pour les enduits et menuiseries.
Pour accompagner les administrés, on met donc à disposition, tous les premiers mardis du mois, deux architectes-conseil, dont un des Bâtiments de France. La zone d’activités des Saint-Jean de 35 hectares sera inclus dans la zone protégée par les Bâtiments de France.
Que pouvez-vous nous dire sur ce sujet d’ailleurs ?
La zone des Saint-Jean est un enjeu majeur pour le bassin alésien car il manque de terrain pour les entreprises. Il faut les préserver et être capable d’en accueillir de nouvelles. Il ne se passe pas une semaine sans qu’on reçoive des demandes, puisqu'il y a beaucoup de recherches. Nos zones d’activités sont déjà quasi pleines, on collabore donc avec l’Agglo et les privés pour avancer, faire amener l’eau et l’électricité, construire la voirie, traiter l’assainissement, etc. Des études ont déjà été menées pour être opérationnel au plus tôt.
L’idée, à terme, est d’avoir une halte ferroviaire à Vézénobres donnant sur la zone, comme inscrit sur le PLU de 2016. Le projet est porté par la région, qui connait des difficultés financières du fait de la situation nationale. En tout cas, la gare ne sortira de terre qu’après la zone des Saint-Jean, on parle donc d’un horizon à 5 ou 10 ans.
Il faut un temps d’études, un temps de recherches de financement et un autre pour construire. Il faut l’accepter, Vézénobres ne s’est pas fait en un jour. L’aménagement du champ de foire a pris un certain temps, mais ça restera, c’est ce qui compte.
La Maison de la figue, inaugurée en 2019, est aussi vouée à faire rayonner la ville sur le long terme. Avez-vous déjà des retours en ce sens ?
La maison de la figue accueille 20.000 visiteurs par an, c’est autant que le musée du Désert. Nous sommes le seul site remarquable du goût lié à la figue et un des rares liés à un village entier et non un seul verger. On met en place toute une filiale dont on est très fiers, surtout que tout est bio et local. On compte 109 variétés, cela nous permet aussi d’avoir un développement touristique.
Ce second mandat a récemment été secoué par le projet d’agrivoltaïsme contesté par la confédération paysanne…
Tout est réuni pour que le projet soit mené à bien, tout le monde était d’accord et gagnant. Le terrain concerné est hors de la zone supervisée par les Bâtiments de France. Sauf que certains agriculteurs sortis de je ne sais où vont contre tout. Pour moi, ce n’était pas une affaire, c’est devenu une tempête dans un verre d’eau à cause des élections de la Chambre d’agriculture. La Confédération paysanne avait besoin de faire parler d’elle et a trouvé ce moyen. Les panneaux photovoltaïques posés sur les bâtiments industriels ne suffiront pas à alimenter la ville, il en faut davantage.
Concernant l’aérodrome de Deaux dont un tiers du terrain est sur votre commune, quelle est votre position sur le projet de vente ?
Ma position est très claire : si on le ferme, on n’en ouvrira jamais un autre sur le bassin alésien, surtout que c’est un beau site avec de nombreux avantages. Il faudrait retrouver presque 50 hectares bien desservis et éloignés des habitations, c’est trop compliqué. Mais je n’achèterai pas la parcelle de Deaux au prix demandé par la CCI et je n’irai pas seul au combat pour le maintenir. S’il doit fermer, il fermera. Il n’a malheureusement pas apporté le développement économique espéré initialement pour le territoire.
L’aéronautique reste néanmoins importante en Occitanie et l’aérodrome permet de faire des essais, passer des brevets, etc. Ce serait tout de même bête de ne mettre que du photovoltaïque au sol alors qu’on pourrait mettre des entreprises avec du photovoltaïque sur la toiture. Si un jour il y a un pépin avec une nécessité d’hélicoptère dans les Cévennes par exemple, la défense incendie de Nîmes risque de ne pas suffire.
Vous arrivez au terme de votre second mandat, peut-on miser sur un jamais deux sans trois aux municipales 2026 ?
Actuellement, je ne sais pas, je dois voir avec mes colistiers. Je sais que si je me dis à chaque fois “il y a encore ça a à faire”, on ne s’arrêtera jamais. Jusqu'ici, on a plutôt plaisir à faire ce qu’on fait, car de nombreuses choses qui fonctionnent se concrétisent, tant dans le privé que le public.
On s’aperçoit malheureusement que dans le milieu associatif et lors de réunions publiques, il manque les 20-40 ans. J’en profite donc pour lancer un appel : la maison Vézénobres appartient à tout le monde, il faut y participer et donner de son temps. La maison des associations et de la jeunesse peut aider à remettre les enfants et adolescents au centre des discussions. On voit bien que les familles discutent à la sortie des écoles, au stade, cela crée du lien. Quand les gens se parlent, on évite beaucoup de problèmes.
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