L'INTERVIEW SPORT Sofian Hadj-Brahim, kick-boxeur alésien : "J'ai retrouvé du plaisir sur le ring"
À trois semaines de son prochain combat à Nice, Sofian Hadj-Brahim se remémore une année écoulée ponctuée de défis initiaux, mais sublimée à l'arrivée par l'acquisition d'un titre européen et une victoire surprise contre Anthony Recio. Tout en faisant le bilan de ses réussites, l'Alésien se projette et dévoile ses objectifs pour la nouvelle année.
Objectif Gard : Quelle est votre forme actuelle ?
Sofian Hadj-Brahim : Après le combat que j'ai eu en décembre, j'ai pris du temps pour moi, pour soigner les "bobos". Je les ai tous soignés, à savoir la cheville et le coude. Ça va beaucoup mieux, j'ai moins d'appréhension au fur et à mesure des entraînements. Il reste trois semaines avant le combat : deux semaines dans le dur et la dernière sera consacrée au contrôle du poids. Je vais tout faire pour garder la forme jusqu'à ce moment-là.
Depuis l’arrivée de votre nouvel entraîneur Francis Gimenez, vous marchez sur l'eau !
Francis, je le connais depuis tout petit, je le voyais dans les galas. Je l'ai contacté à un moment de ma carrière où j'étais perdu (en début de saison 2023-2024, NDLR), je ne savais pas trop quoi faire... Et j'ai tout de suite accroché avec lui. Tout s'est fait naturellement : la cohésion, les leçons, le travail physique, les mises de gants, le travail à deux. En termes de technique, de boxe pure et de condition physique, j'apprends quelque chose à chaque entraînement avec lui et j'ai retrouvé du plaisir sur le ring, ce qui est le plus important.
"J'avais mis ma carrière entre parenthèses"
Sofian Hadj-Brahim
Quel bilan tirez-vous de l’année dernière après avoir remporté le titre européen en juin et après avoir dominé le Marseillais Anthony Recio en décembre ?
C'est un bon retour ! J'avais mis ma carrière entre parenthèses, je reviens et je gagne avant la limite contre un solide adversaire qui avait affronté de gros noms. C'était vraiment une belle performance. Ensuite, Anthony Recio, très solide, était un adversaire de qualité qui avait une certaine renommée et qui, sous la pression de son coin, avait la volonté de me mettre KO. J'étais considéré comme un outsider, étant là pour lui servir de victoire. Finalement, je le fais compter à tous les rounds et je gagne haut-la-main, une très grosse performance qui a montré que même à l'extérieur, à Marseille, je savais livrer de gros combats et l'emporter. Nous avançons vraiment étape par étape, et mon futur adversaire est encore d'un niveau supérieur, représentant un gros challenge à l'échelle nationale.
Quels sentiments éprouvez-vous après ce retour tonitruant ?
J'ai pris beaucoup de plaisir, que ce soit pour les championnats d'Europe devant mon public à Alès en juin ou la victoire à Marseille, dans une salle qui était acquise à sa cause, ce qui m'a permis de sortir de ma zone de confort. J'ai un peu de regrets car j'aurais aimé boxer davantage, mais c'est déjà ça !
Vous allez bientôt affronter Arthur Klopp, à quoi faut-il s’attendre dans ce combat ?
Le coach sait comment le boxer, il a des élèves qui ont déjà boxé contre lui, qui ont gagné et perdu, il le connaît par cœur. Il va falloir être très vigilant et encore plus performant que contre Recio. J'ai fait quelques erreurs au troisième round qui m'ont empêché d'abréger le combat, on a été obligé d'aller jusqu'à la décision. Ces erreurs-là, je ne veux pas les reproduire pour ne pas laisser à Arthur Klopp la possibilité de s'installer. Il faut boxer à ma distance, en utilisant mes armes : le low-kick, travailler bien en ligne, en genou. Il change beaucoup de garde aussi, il faudra le boxer à l'instinct, il n'y a pas de tactique spéciale à mettre en place.
"C'est une ceinture (la Nice Fight Night Belt) qui a de la légitimité pour moi, et je veux aller la chercher. C'est un gros défi. C'est un honneur que les organisateurs me fassent confiance et pensent à moi pour affronter Arthur Klopp."
Sofian Hadj-Brahim, kick-boxeur
Ce combat est aussi une préparation en vue des championnats du monde de cet été, à Alès ?
Oui ! Mais le combat contre Arthur Klopp est déjà un peu comme un championnat du monde pour moi. Il y a la Nice Fight Night Belt à aller chercher (le 16 mars prochain au Palais de la Méditerrannée, à Nice, NDLR), une ceinture anciennement disputée par Yohan Lidon, Jimmy Viennot ; elle a du prestige et de la valeur. Si je la remporte, elle sera remise en jeu l'année prochaine. C'est une ceinture qui a de la légitimité pour moi, et je veux aller la chercher. C'est un gros défi. C'est un honneur que les organisateurs me fassent confiance et pensent à moi pour affronter Arthur Klopp. Ensuite, oui, je compte m'attaquer à la ceinture Wako-Pro (la Fédération mondiale de Kick-Boxing, NDLR), que des mecs comme Cédric Doumbé avant de partir en MMA ont prisée. Cela marquerait la fin de la saison en beauté en plus à Alès, chez moi.
Informations complémentaires
Le 1er juin, à la Halle des Sports d'Alès, Sofian Hadj-Brahim se préparera à affronter un adversaire bulgare ou espagnol lors du championnat du monde Wako-Pro de kick-boxing. Bien que l'identité exacte de son adversaire ne soit pas encore confirmée, il semble que le bulgare soit le choix le plus plausible. Sofian estime que le combat est très probable avec une validation à 90%. L'événement comprendra au total quinze combats, dont cinq seront des affrontements professionnels internationaux.