MÉJANNES-LE-CLAP Les jeunes du Service national universel célèbrent Jean Moulin
Il y a 80 ans, Jean Moulin, figure de la Résistance, succombait après avoir été torturé par les nazis. Ce samedi matin, une cérémonie d’hommage se tenait à Méjannes-le-Clap, en présence de jeunes stagiaires du Service national universel (SNU), de la préfète Marie-Françoise Lecaillon, du député du Gard Philippe Berta, du maire Jérôme Bassier et du DASEN Philippe Maheu.
Sur la stèle ne figure pas le nom de Jean Moulin, mais d’Auguste Martin, héros méjannais de la Résistance mort pour la France en déportation, mais qu’importe, car « en célébrant Jean Moulin, nous célébrons l’ensemble des Résistants, ces héros de l’ombre dont nous devons nous inspirer », lancera la préfète aux jeunes volontaires du SNU. Car avec Jean Moulin, c’est bien de symboles et de valeurs dont il était question ce samedi matin.
Des symboles, avec ce Chant des partisans et cette Marseillaise entonnés a capella et au garde-à-vous, et des valeurs, le « courage » de Jean Moulin salué par Mathias, bientôt 17 ans, membre des 155 jeunes en stage actuellement à Méjannes dans le cadre du SNU, désigné pour prononcer un discours au micro. Le jeune homme évoquera aussi le « dévouement absolu » du Résistant, dont l’exemple « doit nous inspirer. »
La préfète ne dira pas autre chose, évoquant en Jean Moulin « un modèle de courage pour nous tous » et retraçant la carrière exemplaire de celui qui fut le plus jeune préfet de France, à tout juste 38 ans, avant d’entrer dans la Résistance et de fonder en 1943 le Conseil national de la Résistance. Arrêté le 21 juin 1943 par la gestapo, celui qui avait pour nom de code « Max » sera torturé par Klaus Barbie et ses sbires avant de périr des suites de ses blessures le 8 juillet 1943, il y a donc 80 ans. « Chers jeunes, vous êtes les dépositaires de cet héritage », conclura Marie-Françoise Lecaillon.
Cette cérémonie patriotique s’inscrit dans le stage de 12 jours du Service national universel en cours à Méjannes-le-Clap, le troisième accueilli cette année par la commune gardoise. « Il s’agit d’un stage de formation et de renforcement de la citoyenneté », présente le chef de centre SNU Daniel Jaunin, et « en aucun cas de ressusciter le service militaire », précise-t-il. Alors les jeunes volontaires, âgés de 15 à 17 ans, après avoir salué le drapeau et chanté la Marseillaise le matin, vont suivre des activités visant à créer de la cohésion, qu’elles soient sportives, culturelles ou autour des valeurs de la République. Ils suivent aussi des séances de « sensibilisation aux risques routiers, aux conduites addictives ou au cyberharcèlement », rajoute le chef de centre.
Des jeunes originaires de différents départements, comme la Loire, l’Isère, le Vaucluse la Haute-Loire et, pour un seul d’entre eux, le Gard. « On les brasse, et la tenue efface la condition sociale, la couleur de peau, toutes les discriminations », affirme Daniel Jaunin. « En ces temps difficiles où la démocratie est parfois mise en difficulté, il nous faut revenir à l’essentiel, le vivre ensemble », leur glissera le député Philippe Berta, avant de féliciter Aïssa, jeune porte-drapeau Marguerittois de 15 ans, venu lui aussi « participer au devoir de mémoire. »