ARLES "Ni retour en arrière, ni fuite en avant", tels sont les voeux du maire
C'est devant un parterre de 1 100 personnes que le maire d'Arles, Patrick de Carolis, a présenté ses voeux ce mercredi soir, au Palais des Congrès. L'occasion, comme le veut la tradition, de dresser un bilan, le premier édile arlésien est remonté jusqu'à 2020, et d'annoncer les projets pour 2025.
Il y avait foule ce mercredi soir au Palais des Congrès à Arles. 1 100 personnes, parmi lesquelles les représentants des forces de l'ordre, de l'autorité judiciaire, des chambres insulaires, du domaine de la santé, de diverses associations, de la bouvine mais aussi des élus des Bouches-du-Rhône et du Gard, Gilles Dumas, le voisin, maire de Fourques et vice-président de la Communauté de communes Beaucaire Terre d'Argence, ainsi que son homologue de Nîmes métropole, maire de Générac, Frédéric Touzellier.
Une fois sorti du casse-tête protocolaire, et avoir repris son souffle le temps d'une rétrospective 2024 en vidéo projetée sur grand écran, le premier édile arlésien, Patrick de Carolis, a dressé le bilan des cinq années écoulées. Ne manquant pas de remercier ses adjoints à chaque occasion. "En 2020, la dette de la Ville s'élevait à 108 M€. À la fin de l'année, elle sera de 87 M€. Après 30 ans, je suis heureux et fier que votre Ville soit enfin sortie du réseau d'alerte", a-t-il rappelé. Et le même de revenir sur "des investissements massifs" sur le Grand Arles, soit 64 M€ à ce jour et depuis 2020, "c'est 20 M€ de plus que sous le mandat précédent", a-t-il ajouté.
"La délinquance générale à Arles a baissé de 7,8 %"
Parmi "les promesses tenues" citées par le maire : "celle d'améliorer la qualité de vie des Arlésiens." Et d'enclencher sur la sécurité, avec la création de l'hôtel de police municipale dont les effectifs ont augmenté, et d'un centre de supervision urbain, l'installation des premières caméras de vidéoprotection dans les villages etc. "Les résultats sont là. En 2024, la délinquance générale à Arles a baissé de 7,8 %. C'est la deuxième année consécutive de baisse de la délinquance que nous enregistrons", se satisfait le maire, s'appuyant sur les chiffres de la préfecture de police. Quant aux violences intrafamiliales, leur nombre en zone police est en recul de 16,6 %. Le trafic de drogue est au coeur de toutes les attentions, 541 prises ont été effectuées par les services de police et de gendarmerie, soit 7,1 % de plus qu'en 2023. "Nous ne pouvons admettre que les points de deal gangrènent notre commune et mettent en péril l'avenir de notre jeunesse. C'est un combat sans concession, et nous devons être intransigeants, en particulier autour de nos écoles."
Belle transition pour poursuivre sur les actions menées dans les écoles, déjà détaillées lors de la rentrée scolaire en septembre 2024. Le premier édile arlésien a également partagé les ambitions de son équipe en matière de politique sociale, la poursuite des travaux de rénovation des foyers seniors, l'augmentation du nombre de places en crèches. La Ville prévoit aussi en lien avec l'ensemble des bailleurs sociaux, la réhabilitation de 1 600 logements sociaux entre 2025 et 2030, à Barriol, la Genouillade, au Trébon et à Griffeuille. Dans le domaine de la santé, le maire a indiqué les engagements de la Ville : création d'un pôle médical à l'ancien collège Mistral, celle d'un centre de petites urgences à côté du nouveau parking Chabourlet, mise à disposition de locaux à Salin de Giraud, la construction d'un projet médical à Moulès. Demain, vendredi, la première pierre du nouvel hôpital Joseph-Imbert sera posée en présence des co-financeurs et du ministre de la Santé, Yannick Neuder.
"À Arles, nous ne voulons ni retour en arrière, ni fuite en avant. Nous ne voulons ni l'immobilisme du passé, ni laisser la place aux semeurs de chaos qui hypothèquent l'avenir." Patrick de Carolis s'est ensuite lancé dans une énumération des projets à venir : l'ancien collège Mistral, les Papeteries Etienne, la transformation de Beauchamp en poumon vert, la voie verte des Alyscamps au pont Van Gogh. "Au printemps, sur le site de l'ancienne gare maritime, sera lancé avec la SNCF un Appel à manifestation d'intérêt (AMI) concernant un projet hôtelier et immobilier haut de gamme. Dans quelques semaines, les résultats de l'AMI pour l'éco-quartier des Minimes seront connus", a-t-il souligné.
Et puis il y a les études, parmi les dossiers cités, celui de l'avenue de Stalingrad, du Pôle d'échanges multimodal autour de la gare, de la rénovation urbaine de Barriol, mais aussi le très épineux sujet de déménagement de l'office de tourisme dans les locaux de la Bourse du Travail. "Nous lancerons d'autre part une étude prospective sur le devenir de nos piscines municipales. Nous aurons à trancher, avec Sibylle Laugier, élue aux sports, entre rénovation et création nouvelle." Enfin et pour conclure son discours, Patrick de Carolis a rappelé l'opposition de la Ville concernant la création d'une ligne aérienne électrique à très haute tension, un projet porté par RTE. Et sur un autre thème celui de la culture, il a réaffirmé son soutien. "Les collectivités territoriales devront participer à l'effort national mais s'interrogent sur la nature des économies. Concernant notre ville, je ne pense pas qu'il faille baisser les subventions attribuées à la culture. Et je ne le ferai pas."
Selon Nicolas Koukas, "l'essentiel a été oublié"
Cachés dans l'ombre de la majorité rejointe par les élus du Conseil des Jeunes, les élus de l'opposition municipale sont restés très attentifs tout au long de la prise de parole du maire. Pour le communiste Nicolas Koukas, "l'essentiel a été oublié : les préoccupations quotidiennes des Arlésiennes et des Arlésiens. Rien sur la hausse des prix de l'eau, des transports publics, de la TEOM. Rien sur le manque de propreté qui dégrade l'image de notre ville. Rien non plus sur les services publics". "Les belles paroles doivent être suivies d'actions à la hauteur des défis que nous rencontrons chaque jour. Arles mérite une politique ambitieuse et proche des gens. Je souhaite avec mon équipe, recoudre Arles et ses habitants face à toutes ces fractures et apaiser la ville. Nous reviendrons sur la baisse de la dette plus tard, en démontrant le prix qu'elle coûte aux Arlésiennes et Arlésiens".
Mohamed Rafaï s'est également exprimé, pointant du doigt cette cérémonie des voeux sur la forme d'abord. "Quand je vois cette salle, ces écrans etc, ce sont de sacrées dépenses ! Mais je pense que c'est à l'image du maire, entre lui et les Arlésiens il faut toujours une caméra." Sur le fond, "il a égrené le bilan 2024 pour lequel on n'est pas d'accord et les perspectives 2025... Encore une fois et c'est de bonne guerre, il s'est payé un début de campagne avec l'argent du contribuable. Pas un mot sur le service public en général dans la ville, qui a été diminué depuis ses interventions diverses et variées, des services gratuits qui deviennent payants, d'autres qui n'existent plus." Et puis, l'élu d'opposition PS poursuit soulignant que "les trois places qu'il a refaites, ce sont des dossiers d'abord portés par l'ancienne majorité - dont il faisait partie, NDLR -, il les a améliorés, amendés, c'est une chose mais il faut savoir reconnaître certaines choses." En ce qui concerne les quartiers et les villages, "malgré ce que dit le maire, il les a complètement abandonnés". Des propos partagés par Nicolas Koukas.