Les "Daft Punk de l'autoédition". Tel est le surnom de ces trois femmes, des trentenaires, elles n'en diront pas davantage, ni prénom, ni nom. "Ce que nous voulons mettre en avant ce sont nos actions et pas qui nous sommes", lâche l'une d'elles de l'autre côté du combiné. Sur l'écran s'affiche la mention "Numéro masqué". Le mystère reste entier, parlons donc de ces actions qu'elles mènent dans le but d'aider et de promouvoir les auteurs auto-édités. Première étape, le lancement du compte @entraide.a.e. en juin 2022. Ainsi s'est constituée la communauté qui compte désormais 3 633 abonnés. "La première chose que nous avons mis en place, c'est un prix de l'autoédition, nous en sommes à la quatrième année", indique notre interlocutrice. Elle-même a eu l'idée de créer un jeu de piste géant à travers toute la France, toujours dans l'optique de mettre en lumière les écrivains, ceux qui se chargent eux-mêmes de l'édition de leurs ouvrages. Ils sont 143 à participer à cette nouvelle aventure, le top départ sera donné le 1er février.

Angélique Maurin, 55 ans, est l'une de ces participants. La Beaucairoise a "toujours écrit, sans jamais aller jusqu'au bout." À 30 ans, elle noircit quelques pages sans savoir qu'elles seront les premières d'une longue série et finalement d'un roman intitulé "Amère". Une histoire de femmes, trois générations d'une même famille, qui ne pouvait rester dans un tiroir à prendre la poussière. "C'est bête si personne ne voit ce livre", cette réflexion a mené Angélique vers l'auto-édition en 2019. Son fils a réalisé la première de couverture, élément crucial pour attirer l'attention du lecteur. Une fois édité, il faut faire vivre son livre, une activité à la fois exaltante et chronophage. Celle à qui nous prêtons de faux airs de l'actrice Anne Heche, s'est alors tournée vers les réseaux sociaux et a sollicité l'avis de plusieurs chroniqueurs littéraires, lesquels s'ajoutent à ceux publiés sur Amazon entre autres plateformes. Régulièrement, une fois par trimestre, elle concourt à des défis littéraires lancés par une chroniqueuse, "j'en ai déjà remporté", commente-t-elle amusée.

"L'auto-édition me permet de rester libre"

"J'ai aussi participé à plusieurs salons dont celui de Marguerittes, Rochefort-du-Gard etc (elle présentera ses oeuvres lors de la deuxième édition du salon du livre à Beaucaire , les 5 et 6 avril 2025, NDLR) mais ce n'est pas là où je me sens le plus à l'aise." Quant aux maisons d'édition, "j'en ai démarché deux ou trois, sans retour." Angélique n'en garde aucune amertume, "bien sûr que j'aimerais pouvoir vivre de ma passion, mais d'un autre côté, l'auto-édition me permet de rester libre, c'est mon truc à moi." Son premier roman s'est écoulé à une centaine d'exemplaires. Depuis, Angélique Maurin a écrit un recueil de nouvelles "Si ça me chante", en 2023 et avant cela un deuxième roman, "L'impromise". C'est avec cet ouvrage, encore une histoire de femme, toujours plongée dans une ambiance particulière ; que la quinquagénaire prendra part à cette chasse aux trésors en cachant son livre placé dans une enveloppe portant la mention "Chasse aux trésors AE", dans Beaucaire. 

Les amateurs de littérature et de beaux mots n'ont plus qu'à s'abonner au compte @entraide.a.e sur Instagram, à rechercher sur la carte interactive la ville de leur choix, à cliquer sur les liens et ainsi découvrir les auteurs mais aussi les trois indices qui les aideront à trouver les romans cachés. "Les personnes devront alors nous envoyer une photo d'elles avec le livre. À la fin de la chasse aux trésors, un tirage au sort désignera le grand gagnant, qui remportera une liseuse", détaille l'une des trois "Daft Punk de l'auto-édition". Nous voulons faire connaître l'autoédition, je pense que ça va devenir un incontournable. Il semblerait que les gens aiment de plus en plus écrire et les maisons d'édition ont de moins en moins de places et sont très peu ouvertes à la nouveauté. Nous voulons montrer tout le dynamisme qu'il peut y avoir derrière l'autoédition et bien sûr faire la promotion des auteurs." À vos marques, prêts, chassez... enfin attendez le 1er février !