BAGNOLS/CÈZE Exposition aux pesticides dans les fleurs coupées : un fleuriste réagit
Une expertise de l’Agence nationale de sécurité sanitaire a été lancée pour évaluer les risques liés à l’exposition des fleuristes aux pesticides. Un maître-artisan de Bagnols/Cèze se confie.
C’est un sujet épineux pour tous les fleuristes du Gard : les pesticides dans les fleurs coupées. L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a demandé une étude poussée pour "évaluer l’exposition des travailleurs aux agents chimiques dangereux dans le secteur des fleurs", selon une source de la cellule d’investigation conjointe de France Info et Le Monde. Le but est de comprendre quels risques les professionnels de la fleur prennent-ils en exerçant leur métier.
« C’est compliqué de travailler avec des gants, surtout quand il y a des gestes minutieux »
Dans son commerce situé rue Fernand Crémieux, Frédéric Voignier est aux petits soins pour ses clients et cultive sa passion pour les fleurs depuis plus de 40 ans. Cette annonce déconcertante, ce Bagnolais l’a entendue à la radio. Partagé entre la préoccupation et la stupéfaction, le fleuriste ne compte pas se laisser abattre : « C’est nous qui sommes concernés. Les fleurs sont traitées pour qu’il n’y ait pas de maladies, en suivant les normes européennes », avant de se questionner sur la méthode à adopter : « On devrait mettre des gants avec des variétés qui viennent de pays étrangers, comme l’Afrique ou l’Équateur, mais c’est compliqué de travailler avec, surtout quand il y a des gestes minutieux. » À son compte depuis 1991, le sexagénaire prend toujours ses précautions : « On se lave souvent les mains et quand on emballe les fleurs, il y a un papier qui les protègent », indique celui qui a reçu un prix de la reconnaissance artisanale. Sa femme était présente en mairie la semaine dernière pour recevoir la médaille de la Ville.
Des roses importées majoritairement de l’étranger
En janvier, ce sont les bulbes et les primevères qui ont du succès auprès de la clientèle. À l’approche de la fête des amoureux prévue le 14 février, les roses rouges et blanches colorent aussi sa boutique. Celles-ci viennent le plus souvent d’Afrique ou encore des Pays-Bas. La raison ? Le coût plus avantageux et la complexité de trouver des roses de qualité dans l’Hexagone.
Pour mener à bien les expertises, au cours des 21 prochains mois, des analyses de sang, d’urine ou encore des patchs accolés sont les principales pistes à l’étude. Elles concernent à la fois les fleuristes et les grossistes.
Alors que la santé des professionnels du secteur et des consommateurs est en jeu, rappelons qu’aucune loi n’est inscrite dans le Code civil à propos des résidus de pesticides sur les fleurs coupées vendues en France.