Publié il y a 1 an - Mise à jour le 15.06.2023 - Thierry Allard - 4 min  - vu 1000 fois

BAGNOLS/CÈZE FCBP, première de Jérôme Jackel, dénominations de places : ce qu’il faut retenir du conseil municipal

Mercredi soir, lors de la séance du coneil municipal de Bagnols

- Photo : Thierry Allard

La dernière séance du conseil municipal de Bagnols avant l’été se tenait ce mercredi soir à la salle Multiculturelle. Au menu : 35 délibérations et une première.

La première de Jérôme Jackel, nouvel élu d’opposition de la liste Alliance citoyenne, suite à la démission le mois dernier d’Audrey Blancher. Ainsi, l’ancien gilet jaune a pris place tout à côté de Thierry Vincent, tête de liste Alliance citoyenne qui est depuis devenu l’attaché parlementaire de la députée RN Pascale Bordes. « Il a trahi son électorat », martèlera Jérôme Jackel dans son texte d’introduction, trop long aux yeux du maire Jean-Yves Chapelet, qui l’abrègera : « Ce n’est pas une tribune politique ici, vous n’êtes pas tête de liste Alliance citoyenne. »

Du reste, le maire prendra un malin plaisir à rappeler que la tête de liste Alliance citoyenne restait Thierry Vincent, en suggérant aux représentants de l’opposition de s’exprimer à l’issue de chaque exposé d’un : « Monsieur Pommier pour le groupe Rassemblons Bagnols ? Monsieur Vincent pour le groupe Alliance citoyenne ? » L’appartenance de Jérôme Jackel et Thierry Vincent à la même liste, malgré leurs désaccords profonds et le positionnement clair de l'écrasante majorité de ses membres, se verra malgré eux lorsqu’il s’agira de revoir la composition de diverses commissions, le premier finissant suppléant du second.

Une (très, très) longue présentation des comptes administratifs 2022 suivra, où l’on apprendra que, après signalement de Thierry Vincent, la mairie avait retrouvé 300 000 euros « pas rattachés à l’autofinancement », selon le maire, qui en profitera pour reconnaître que l’opposant « avait eu raison ». Conséquence de cette somme retrouvée, « le ratio de solvabilité (le temps théorique que la mairie mettrait à rembourser sa dette, ndlr) est tombé à 5,3 ans », soit 1 176 euros par habitant. Ce qui est toujours au-dessus, certes de peu, de la moyenne des villes de la strate, remarquera Thierry Vincent.

« Le projet sportif du FCBP doit évoluer »

Puis les débats s’orienteront vers le FCBP, le club de foot partagé entre Bagnols et Pont, avec l’attribution d’une subvention exceptionnelle de 15 000 euros. « Le FCBP souhaite présenter un dossier solide à la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) afin de défendre son projet sportif », indique le maire. Plus qu’une subvention exceptionnelle, il s’agit d’une avance, puisque ces 15 000 euros « seront retirés du montant de la subvention de 2024 », affirmera Jean-Yves Chapelet.

Certes, mais en 2023, la subvention était passée de 35 000 à 70 000 euros, « conditionnés au maintien en National 3, ce qui ne sera pas le cas (le FCBP a été relégué en R1 à l’issue de la saison, ndlr), remarquera Alain Pommier pour le groupe Rassemblons Bagnols. Quel sera le montant de la prochaine subvention ? » Le maire ne lui répondra pas sur le montant, puisque « nous commençons une série de discussions sur le projet sportif, qui doit évoluer, sur son financement, sa politique sportive, entre autre sur les féminines, le recrutement des petits, estimera-t-il. Ce club est en difficultés de gouvernance, on y va tranquillement, on essaie de les aider, ce n’est pas simple. » Alors pour le montant de la subvention, « on verra au moment d’établir le budget. » La délibération sera votée avec l'abstention d’Olivier Wiry.

« Ne donnez pas des micros, donnez des sucettes ! »

Autre point important : la dénomination de l’esplanade de la gare du nom de Damian Ruiz, résistant bagnolais déporté à Dachau, revenu après dix mois d’internement. Il sera plus tard porte-drapeau de la Fédération nationale des déportés. Le nom de Damian Ruiz a été suggéré par le Comité des sages. Une décision dont s’est félicité le Parti communiste local, rappelant par un communiqué de son secrétaire de section Elian Cellier l’obédience communiste de Damian Ruiz, et le travail effectué par le PCF pour faire reconnaître la mémoire de ce résistant. Ce qui vaudra au PCF une accusation en récupération politique par l’élu d’opposition RN Jean-Louis Morelli, qui dira « être intervenu à plusieurs reprises » sur le dossier.

« Les noms sur les monuments aux morts n’ont pas d’appartenance politique », répondra le maire, en disant « partager l’avis » de Jean-Louis Morelli sur cette question. Ce qui vaudra à Jean-Yves Chapelet une accusation en « complaisance » vis-à-vis du RN dans un communiqué d’Elian Cellier envoyé dans la soirée (voir plus bas). La dénomination sera votée à l'unanimité cependant, tout comme celle du parvis de l’hôpital en esplanade Henri-Pujol, ancien cancérologue, engagé à la Ligue contre le cancer.

Jérôme Jackel a effectué ses débuts au conseil municipal de Bagnols • Photo : Thierry Allard

Les esprits s’échaufferont quelque peu à l’heure des questions orales de fin de conseil, transmises par l’opposition. Le maire fera le choix de les lire lui-même tout en y répondant, provoquant le courroux de Jérôme Jackel : « c’est un truc de fou ! Je veux poser mes six questions ! » Le maire restera imperturbable avant de clore la séance et d’indiquer qu’il répondrait « par écrit » aux questions du nouvel opposant. Jérôme Jackel de son côté ne décolérait pas : « Ne donnez pas des micros, donnez des sucettes ! Et vous parlez de démocratie ! » Le groupe Rassemblons Bagnols, par un communiqué d’Alain Pommier trouvera quant à lui le fait que le maire ait choisi de lire partiellement les questions de l’opposition « regrettable », estimant que Jean-Yves Chapelet avait fait là preuve d’« habileté politique, laquelle en l’absence d’éléments de réponse, consiste a répondre sans y répondre. »

La colère d’Elian Cellier

Dès hier soir à l’issue de la séance, le secrétaire de la section communiste du Gard rhodanien Elian Cellier nous a fait parvenir un communiqué : « Encore une fois le maire macroniste s’est montré complaisant avec le RN notamment en refusant d’acter la scission du groupe Alliance Citoyenne préférant là encore encourager l’Extrême Droite plutôt que de reconnaître une opposition de Gauche. Cette attitude a été au point culminant sur la question 33 (concernant Damian Ruiz, ndlr). Le RN soutenu par le maire pour minimiser la couleur de la Résistance, on ne peut aller plus bas. »

Thierry Allard

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