Publié il y a 7 mois - Mise à jour le 04.04.2024 - Thierry Allard - 2 min  - vu 2853 fois

BAGNOLS/CÈZE Jean-Yves Chapelet, sur la mosquée : « Je ne suis pas là pour fermer un lieu de culte »

Le maire de Bagnols Jean-Yves Chapelet, jeudi après-midi dans son bureau

- Photo : Thierry Allard

Deux jours après le vote en conseil municipal de la résiliation du bail de la mosquée At-Tawba, qui fait suite à l’expulsion de l’imam Mahjoub Mahjoubi qui y prêchait, le maire de Bagnols Jean-Yves Chapelet s’exprime sur le sujet.

Il ne s’était que très peu exprimé depuis le début de cette affaire. Une affaire sensible, sur laquelle il voulait « (s’)appuyer sur des faits » et « attendre que des étapes soient franchies », la première étant l’expulsion de l’imam, confirmée en appel il y a quelques jours, la seconde le vote en conseil municipal mardi soir de la résiliation du bail emphytéotique de 18 ans voté en 2021 liant la mairie et l’Association des musulmans du Gard rhodanien (AMGR).

« Cette association a pour vice-président l’imam Mahjoubi dont la justice a reconnu qu’il avait porté des propos qui justifient son expulsion, explique le maire. Dans le bail, nous avons un article qui dit que les lieux doivent être utilisés dans le cadre défini, et si ce n’est pas le cas et que cela remet en cause la tranquillité publique, nous sommes en devoir de résilier le bail. » C’est donc la décision qu’il a prise début mars, quand bien même l’AMGR a tenu une assemblée générale extraordinaire pour acter la démission de Mahjoub Mahjoubi de sa vice-présidence. « J’en ai pris acte, mais je leur ai dit lors d’une réunion le 8 mars que je continuerai la démarche car contractuellement je dois continuer », complète Jean-Yves Chapelet.

Pour le maire, les faits retenus contre l’imam, qui l’ont « estomaqué », justifient cette décision : « Il y a un trouble à l'ordre public, un non respect de la laïcité et du bail », résume-t-il. Et à ce stade, il a une certitude : « Le 10 juin, la mairie récupère le local. » Pour autant, ce local sera-t-il toujours une mosquée à l’avenir ? « La balle est dans leur camp, dit le maire en parlant de l’AMGR. À eux de faire une refonte de leur association. »

La porte semble donc ouverte. « Celle de mon bureau n’est jamais fermée à quiconque », martèle Jean-Yves Chapelet, qui dit qu’il recevra l’association « s’ils veulent (le) voir », tout en répétant qu’il n’est « pas là pour fermer un lieu de culte, quel qu’il soit. » En creux, on comprend tout de même qu’une nouvelle association devra sans doute faire une nouvelle demande, car pour l’instant, « c’est le même bureau, la même structure, la même association », rappelle le maire, qui estime que « depuis mardi soir une nouvelle ère s’est ouverte. »

Thierry Allard

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