BAGNOLS/CÈZE Manifestation contre « une réforme des retraites qui nuit particulièrement aux femmes »
En ce 8 mars, journée internationale des droits des femmes, l’intersyndicale organisait une manifestation à Bagnols qui a réuni environ 200 personnes.
En pleine lutte contre le projet de réforme des retraites, cette manifestation n’éludait pas le sujet du moment, bien au contraire. Car si, en temps normal, les revendications ne manquent pas, notamment sur la question de l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, cette année les retraites étaient dans tous les discours.
Les femmes, « premières de corvée », lance Corine Place, pour la FSU, qui sont « attaquées frontalement avec une réforme qui va nous toucher de plein fouet », rajoute-t-elle, les femmes touchant déjà des pensions, avant réversion, de 40 % inférieures à celles des hommes, carrières hachées et temps partiel subi obligent. « Ce projet de réforme nuit à tous, et particulièrement aux femmes », reprend Marta Nicolas, de Solidaires, qui prévient : « Avec l’allongement de la durée de cotisation à 43 ans, il sera beaucoup plus difficile d’atteindre le taux plein. »
Conséquence : de plus en plus de femmes partiraient avec une retraite incomplète, d’autant plus qu’elles restent, encore aujourd’hui, nettement moins payées que les hommes à travail et qualifications égales. En 2019, d’après l’Insee, le revenu salarial des femmes était inférieur à celui des hommes de 22 %. Des inégalités « bien au-dessus de la moyenne européenne et des pays de l’OCDE », souligne Louise Moulas, de FO, ajoutant que « les inégalités de carrières causent les inégalités de pensions. » Alors plus que jamais, « il faut s’attaquer réellement aux inégalités salariales femmes-hommes », affirme Perrine Hocquet, de la CGT. D’autant plus que le recul de l’âge légal de départ en retraite à 64 ans « fait perdre tout ou partie des trimestres validés pour maternité », rajoute-t-elle.
Bref, il s’agit « d’une réforme d’injustice pour les femmes », résume Florent Hugon, de la CFDT. Face à cela, après une pensée pour Gisèle Coutaud, disparue en 2020, « grande combattante féministe » de Bagnols, selon le secrétaire de l’union locale CGT Patrick Lescure, rendez-vous a été donné à samedi matin 10h30 devant le monument aux morts pour une nouvelle manifestation.