FAIT DU SOIR César et Chabaud pour la deuxième exposition « Morceaux choisis »
L’an passé, la première exposition « Morceaux choisis » rassemblait des oeuvres de Picasso, Bonnard, Renoir, Dufy et, déjà, César. La deuxième édition, qui se tiendra du 8 avril au 15 octobre, fera la part belle au sculpteur marseillais célèbre pour ses compressions, mais aussi au peintre né à Nîmes Auguste Chabaud.
« Deux artistes en liberté », comme le précise le sous-titre de l’exposition choisi par le commissaire Marc Stammegna, saluant « deux artistes qui ont toujours fait ce qu’ils avaient envie de faire. » Deux méridionaux aussi, Marc Stammegna s’efforçant de conserver un lien avec le Sud dans ses expositions. Deux artistes reconnus par leurs pairs de leur vivant.
Pour Chabaud, Marc Stammegna a choisi de se concentrer sur sa période Fauve, dans lequel le Nîmois a été grandement impliqué au tout début du XXe siècle. « Cette période est très courte, on estime qu’il y a 82 tableaux de la période Fauve de Chabaud, sur les plusieurs milliers qu’il a peint », explique le commissaire de l’exposition, qui a choisi de démarrer la partie consacrée au peintre juste avant le début de sa période Fauve, « avec des tableaux très étonnants », puis d’explorer cette ère, la plus cotée de l’artiste.
Concernant César, c’est peu dire que la liberté a guidé sa vie artistique. Né dans un milieu modeste à Marseille, il passera par les Beaux-Arts puis Paris, où il fera la connaissance de Giacometti. « Il a été influencé, le génie est issu du génie », affirme Marc Stammegna. Par la suite adepte des métaux de récupération, il créera ses premiers fers soudés, puis ses fameuses compressions, bien plus élaborées qu’on pourrait le croire au premier coup d’oeil. « Ce n’est pas juste la machine qui a compressé », glisse Marc Stammegna.
À Uzès, l’exposition proposera un échantillon représentatif de l’oeuvre de César : bronzes, bijoux, fer, voitures compressées et même créations en polystyrène, bref « un panel de son travail », selon le commissaire. On y retrouvera aussi un César, datant de 1983 et remis au film « Le Retour de Martin Guerre », de Daniel Vigne.
Si Marc Stammegna a marié ces deux artistes pour cette exposition, c’est qu’il pense qu’ils iront bien ensemble. « C’est un bon accord, Chabaud faisait ses tableaux avec des couleurs fortes, et César des oeuvres fortes à travers les couleurs et les matériaux, tous les deux se sont libérés du classique », estime-t-il. Et plus prosaïquement, « monter une exposition que de César eut été beaucoup plus long, et les sculptures c’est bien, mais laisser les murs vides, eut été un peu dommage », rajoute-t-il.
L’an passé, l’exposition avait atteint « à peu près 11 000 entrées payantes », rappelle le maire d’Uzès Jean-Luc Chapon, satisfait de ce bilan pour une première. Cette année, les organisateurs espèrent faire aussi bien, même si Marc Stammegna, qui s’est une fois de plus démené pour se faire prêter des oeuvres appartenant toutes à des collectionneurs privés, pense cette exposition « plus réservée à des collectionneurs. » Ce qui reste à prouver : César étant un artiste à la renommée internationale, tout comme Chabaud, surtout sur sa période Fauve. Du reste, la salle d’exposition ne sera pas plus grande, les travaux à l’ancien évêché ne reprenant que l’année prochaine. « Donc l’année prochaine, l’exposition sera encore plus grande », lance Marc Stammegna, qui travaille déjà sur les éditions 2024 et 2025.
Restait un angle mort sur la première édition : si l’exposition avait attiré du monde, elle n’avait finalement que peu fait venir les Uzétiens. Cette fois-ci, « les socioprofessionnels de la ville vont être reçus, et nous allons leur donner des flyers », avance le maire, qui compte aussi sur les commerçants pour faire la promotion d’un événement permettant à la cité ducale de rayonner. Par ailleurs, « La Communauté de communes va financer le transport des élèves des écoles du territoire pour qu’ils puissent aller à l’exposition », annoncera son président Fabrice Verdier. Enfin, l’exposition sera dans un pass de 30 euros, valable 48 heures, permettant de visiter aussi le Pont du Gard, le duché d’Uzès ou encore le musée du vélo de Domazan.
« César & Chabaud, deux artistes en liberté, morceaux choisis », à l’ancien évêché d’Uzès du 8 avril au 15 octobre. Notez que 13 visites commentées seront proposées par Marc Stammegna et par la conservatrice du musée Georges-Borias Brigitte Chimier tout au long de l’exposition. Tarifs : 7 euros (réduit 5 euros), visites commentées 10 euros (réduit 8 euros). Réservations ouvertes en ligne auprès de l’Office de tourisme et sur le site internet de la ville d’Uzès à partir du 30 mars.