FAIT DU SOIR Dans l’Uzège, une solution innovante et écologique pour l’après-carrière

La revégétalisation de la carrière est un enjeu important
- Photo : Emilie Julié / SICTOMUSi le Gard n’a pas de pétrole, il a des carrières, notamment dans l’Uzège. Or, les carrières ont une durée de vie, et la question du devenir des sites après leur exploitation se pose. Dans l’Uzège, on travaille sur une solution innovante et écologique pour que la forêt y reprenne ses droits.
On le sait peu, mais les bouteilles en verre de Perrier viennent de Vallabrix et Saint-Victor-des-Oules, à quelques kilomètres d’Uzès. Dans cette carrière exploitée par l’entreprise Fulchiron, on extrait des sols des sables siliceux « de haute pureté, très rares, qui composent 80 % des bouteilles en verre », explique le directeur du site, Fabrice Frecher, mardi à Saint-Victor-des-Oules, lors d’une journée organisée par le SICTOMU, le syndicat de collecte et de traitement des ordures ménagères de l’Uzège.
S’il sert pour les verres, ce sable siliceux est aussi utilisé dans le béton, les revêtements de façades ou les terrains sportifs. Or voilà, il arrive bien un moment où les zones d’exploitation s’épuisent, et où il faut les remettre en état. C’est une obligation légale, eu égard au fait que « le site de la carrière se situe en forêt communale, précise Paul Privat, de l’Office national des forêts. Or la carrière est un élément temporaire, qui reste de la forêt communale. » En d’autres termes, la carrière a vocation, à terme, à redevenir une forêt.
Pas de la tarte, dans un sol devenu « squelettique », pour reprendre le terme du technicien de l’ONF. Par ailleurs, l’obligation de creuser des alvéoles sur les paliers concernés, pour limiter les risques d’érosion, n’aide pas forcément à lancer un processus de revégétalisation. « Aucune espèce n’arrive à pousser complètement dans l’eau », résume Paul Privat. Il a donc fallu trouver une solution, et elle l’a été grâce au travail des étudiants de l’IUT de Perpignan, qui travaillent entre autres sur les sciences de l’environnement et le parcours d’agronomie.
« On a tout de suite vu une différence »
Ainsi, dès 2019, la carrière Fulchiron a été le théâtre d’un projet tutoré. Plusieurs techniques ont été testées : l’utilisation de broyat végétal, celle d’un ménage de broyat et de terre et celle de broyat et de terre mais griffé. « Nous avons fait un suivi botanique, mais aussi de la méso, macro et micro-faune », explique un professeur à l’IUT de Perpignan, David Duval. Et les résultats sont probants pour la solution 100 % broyat, tant dans l’analyse des sols que dans la croissance des végétaux des plus de 12 000 plants d’essences locales semés par l’ONF.
« On a tout de suite vu une différence », affirme Paul Privat. Ainsi, deux robiniers plantés en 2019, l’un avec broyat et l’autre sans, présentent quatre ans plus tard une différence de taille de plus d’un mètre (2,5 mètres contre 1,4 mètre). « Le broyat aide énormément, il apporte un tapis d’espèces, accompagne les plants et accélère le processus de formation du sol », développe-t-il. Et favorise le reboisement à proximité des alvéoles, puisque « sur les talus on revoit des pins maritimes, c’est une très bonne chose, une régénération naturelle », rajoute Paul Privat.
Tout ça est rendu possible par le troisième partenaire : le SICTOMU. Le syndicat, qui collecte 22 500 tonnes de déchets par an dont 2 700 tonnes de déchets verts, a trouvé un débouché pour ce type de déchets dont il fait du broyat depuis 2017 et l’ouverture de la déchetterie de Vallabrix, équipée pour. « Dans un premier temps on l’a utilisé pour les viticulteurs, le temps que l’arrêté préfectoral de la carrière soit modifié, explique Frédéric Chastanier, directeur des analyses et de la prospective du SICTOMU. Depuis 2019, on utilise ce broyat chez Fulchiron, en plus des agriculteurs et viticulteurs. »
800 tonnes de broyat dont ainsi fournies gracieusement au carrier chaque année. « Depuis le début, nous leur avons livré 2 500 tonnes », précise Frédéric Chastanier. En contrepartie, Fulchiron a financé une campagne de communication au SICTOMU. Mais pour le syndicat, l’important est ailleurs : « ça nous permet de montrer une expérience réussie de renaturation, et un cas concret d’économie circulaire », affirme Frédéric Chastanier. Une expérience qui pourrait bien faire des petits, d’abord sur le territoire, puisque le SICTOMU va équiper la déchetterie de Fournès d’un broyeur en 2024, et au-delà.
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