Publié il y a 9 mois - Mise à jour le 04.02.2024 - Thierry Allard - 3 min  - vu 756 fois

GARD RHODANIEN Albert André : ça bouge pour la maison du peintre, moins pour le musée

Sameid après-midi, lors de l'assemblée générale des Amis d'Albert André

- Photo : Thierry Allard

L’association des Amis d’Albert André tenait son assemblée générale annuelle ce samedi à Laudun-l’Ardoise et, comme chaque année, le double sujet de la maison du peintre et du musée ont occupé les conversations.

Car pour l’association, qui milite pour faire connaître et reconnaître à sa juste valeur l’oeuvre d’Albert André, contemporain et ami de Renoir, installé à Laudun et conservateur du musée de Bagnols qui porte aujourd’hui son nom, les années se suivent et se ressemblent. Ainsi, « dans quelques semaines, cela fera 18 ans que Jacqueline Bret-André (la fille adoptive du peintre, NDLR) est décédée, et les problématiques de l’association sont toujours aussi pertinentes », pose son président Élian Cellier.

La maison du peintre, d’abord, rue de Boulogne à Laudun. Bientôt 18 ans qu'elle est inhabitée donc, malgré le legs de Jacqueline Bret-André à la commune, près de 600 000 euros tout de même, pour faire vivre ce lieu. « Il y a une ébauche de projet », assure Élian Cellier. Une ébauche présentée à des membres de l’association par la mairie il y a quelques semaines, et qu’Élian Cellier a exposée lors de l’AG.

Ainsi, « le rez-de-chaussée serait visitable avec un accès pour les personnes à mobilité réduite, il serait restauré et conserverait sa disposition, ses moulures, il deviendrait un lieu d’exposition et un emplacement dédié à la mémoire d’Albert André », indique le président des Amis d’Albert André. Les caves accessibles indépendamment du reste, pourraient aussi être utilisées. Quant au premier étage, « il deviendrait un espace dédié au service culturel de la mairie, ce qui permettrait que la maison soit occupée en permanence et d’accueillir le public », reprend le président. Aucun ascenseur n’est prévu, et le deuxième étage resterait inaccessible au public. L’atelier qui y avait été aménagé par Jacqueline Bret-André ne serait pas conservé, pour rendre à la maison son aspect originel. Il faut savoir qu’à la base, la maison, construite par le père d’Albert André, ne comportait pas d’atelier. « Albert André a peint ici, mais quand il le faisait, il mettait des journaux au sol », précise Élian Cellier.

Le projet est estimé à « environ 800 000 euros », avance le président de l’association, montant couvert en grande partie par le legs et complété par des subventions espérées du Département, propriétaire de la collection des peintures d’Albert André, et de l’Agglomération. Si l’association « se réjouit » de voir la situation bouger, en l’état « il nous est un peu difficile de donner un blanc-seing définitif devant la faiblesse du volet culturel à ce stade », affirme Élian Cellier. L’ancien directeur de la Conservation départementale, exécuteur testamentaire de Jacqueline Bret-André, Alain Girard a quant à lui « donné un avis de principe favorable », précisera-t-il. Tout juste espère-t-il que le rez-de-chaussée pourra « accueillir des expositions temporaires. »

Le musée restera dans l'hôtel de ville

Concernant le musée, les nouvelles sont moins encourageantes. Depuis l’abandon du projet des Cèdres, l’association a l’impression d’être mise de côté. « Il y a eu un comité de pilotage le 5 décembre dernier, malheureusement nous n’avons pas été invités alors que nous y siégeons depuis plus de dix ans », regrette Élian Cellier, convaincu que, lors de ces dix ans, « on nous a baladés. » Aujourd’hui, la tendance est à conserver le musée dans les murs de la mairie, dont les services déménageraient vers le projet de l’îlot Carcaixent, de quoi laisser plus de place aux peintures sur deux étages.

Un nouveau programme scientifique et culturel va devoir être établi par la Conservation départementale, ce qui devrait être fait courant 2024, affirme Élian Cellier. Pour autant, « dire qu’il y a une avancée est un peu prématuré, il y a déjà eu trois études qui n’ont servi à rien », affirme-t-il, tout en estimant « peu probable qu’il y ait une décision définitive de prise sous ce mandat. » Le manque de volonté politique des élus du territoire reviendra souvent dans les débats. « Il faudrait leur transmettre l’exemple que nous avons eu à Uzès, affirmera Marc Stammegna, commissaire des expositions qui se tiennent à l’ancien évêché de la cité ducale depuis deux ans. La première exposition, avec des tableaux dans le même esprit que ceux de Bagnols, a réuni 11 800 entrées en quelque mois, dont à peine quelques centaines d’Uzétiens, ces 11 000 personnes venues d'ailleurs, parfois de loin, ont déjeuné, acheté dans la ville, il y a des retombées. »

Les exemples de Lodève et Rodez, avec la culture comme levier touristique et donc économique, reviendront une fois encore, même si la cote d’Albert André n’est pas celle de Pierre Soulages. L’espoir reste permis sur ce point, selon Alain Girard : « Lentement mais sûrement, la cote d’Albert André monte. » Ça ne pourra pas faire de mal pour défendre son oeuvre.

Thierry Allard

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