Le premier, et c’est un grand classique dans la bouche du seul président qu’ait connu l’Agglo, est sur la nature de l’intercommunalité, dont « la seule boussole consiste à rendre des services tout en proposant des projets qui comptent dans le quotidien des usagers. Nous structurons par nos services, nous aménageons par nos projets ». Avec une nette prééminence pour les services, qui consomment l’écrasante majorité des 130 millions d’euros de budget de la collectivité en 2024. Ces services dont, « disons-le, nos administrés n’ont pas toujours conscience du service rendu », dira-t-il avant de se lancer dans une litanie de chiffres sur la petite enfance, les transports en commun, les déchets ou encore l’eau.

L’eau justement, compétence que l’Agglo a récupéré en 2020, « un enjeu vital », rappelle Jean-Christian Rey, avant d’évoquer les 3 millions d’euros mis sur la table par l’Agglo pour raccorder Saint-Marcel-de-Careiret, à sec depuis plus d’un an, à un forage de Verfeuil. « Nous avons réussi à plusieurs ce qui aurait été impossible de réaliser seul », souligne-t-il, alors que de nombreux maires ont vertement critiqué ce transfert de compétence vers l’Agglo voulu par le législateur.

Autre sujet incontournable, surtout après des semaines tendues : la redevance incitative, désormais en place "pour de vrai" depuis le 1er janvier. Un sujet « éminemment complexe » sur lequel Jean-Christian Rey choisit de commencer là aussi par des chiffres, arguant de la « baisse de 30 % » du tonnage en 2023, année test. « Cette baisse est le résultat de la mise en place de la redevance incitative et de l’implication des citoyens », affirme-t-il, tout en glissant que « beaucoup reste encore à faire ».

Mais il l’affirme, à l’arrivée l’environnement sera gagnant, tout comme les usagers « dont la facture sera inférieure au montant acquitté pour la taxe d’enlèvement des ordures ménagères ». En creux, on comprend que tout ça vaut donc bien les quelques couacs, notamment à Pont-Saint-Esprit. Et le président de saluer l’implication des agents, et des élus, dont « on voit nettement lorsque l’implication est grande » pour le bon fonctionnement de la redevance incitative. Message transmis aux élus qui râlent sur la redevance incitative, notamment au nord-est du territoire…

« Accueillir de nouvelles activités »

Après un passage sur le SCoT, le schéma de cohérence territoriale, le président reviendra sur les moyens à sa disposition, alors que « personne ne veut toucher à la fiscalité des foyers » et que « les communes veulent conserver leurs attributions de compensation, alors comment faire pour mener à bien les projets ? » La solution : « accueillir de nouvelles activités », estime Jean-Christian Rey, qui affirme avoir « semé des graines » depuis des années en ce sens. Avec une attente, celle de l’annonce officielle de l’arrivée future d’un petit réacteur modulaire à Marcoule. « Nous accompagnons à bas bruit l’acte 2 de Marcoule qui se profile », dira le président dans un langage pas très difficile à décoder, mais qui confirme que le territoire tient toujours la corde sur ce projet.

Enfin, Jean-Christian Rey se lancera dans un vibrant hommage à l’engagement, citant tour à tour le Conseil de développement, les chefs d’entreprises regroupés en associations, la CCI, les élus, tous ces acteurs dont « l’engagement est si précieux ». Et il mettra ensuite en avant une élue en particulier, la benjamine de l’Agglomération, la maire du Garn, Julie Mercier, à qui il remettra la médaille de l’Agglomération. On l’aura compris : alors que les sous sont comptés, l’implication des uns et des autres ne devra pas l’être.