Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 24.07.2021 - marie-meunier - 3 min  - vu 1042 fois

GARD RHODANIEN L'Autorité de sûreté nucléaire tire son bilan pour l'année 2020

Le site de Marcoule (Flickr / cc / Kmaschke)

L'Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASN) division de Marseille a tiré son bilan 2020 et évoqué les enjeux de 2021. Cette autorité indépendante, créée en 2006, est en charge du contrôle des activités nucléaires civiles. Elle a un important rôle de transparence et d'information auprès du public.

La division de Marseille de l'ASN couvre six départements de la région Sud et cinq départements de la région Occitanie (ex Languedoc-Roussillon) et emploie 22 agents. En 2020, 1 573 inspections (dont 320 à distance suite à la crise sanitaire) ont été effectuées dans les différentes divisions de l'ASN. "L'année a particulièrement été marquée par la crise sanitaire, que ce soit pour l'ASN ou pour les exploitants. Ces derniers ont réussi à maintenir un niveau de sûreté comparable à 2019, ce qui est appréciable vu la situation. Il y a eu des perturbations assez particulières dans le domaine médical qui a dû s'adapter", introduit Bastien Lauras, chef de la division de Marseille de l’ASN.

Il y a trente installations nucléaires de base dans le périmètre de la division. Dans le Gard, les principales installations se trouvent sur le site de Marcoule, notamment trois installations de recherche : l'usine Melox qui produit le combustible nucléaire mox, Centraco qui traite les déchets et l'ionisateur industriel Gammatec. En 2020, 81 inspections ont été réalisées dans les installations nucléaires de base de Paca et de Languedoc.

Deux incidents de faible gravité enregistrés à Marcoule en 2020

L'année dernière, quatre événements significatifs ont été déclarés dans la division de Marseille, dont deux à Marcoule, classés respectivement aux niveaux 1 et 2 de l'échelle INES(*). Notamment un dépassement de dose annuelle pour un travailleur. Pas de dysfonctionnement ou de geste technique de l'opérateur en cause a priori, "toutefois, Orano a identifié des actions correctives et a réalisé des études complémentaires."

L'autre incident de niveau 1 est intervenu à Centraco, qui incinère des déchets. Un départ de feu est survenu en mai 2020 au niveau d'un sas de l'installation qui permet d'introduire les déchets dans le four d'incinération. "Ce n'est pas la première fois que ce type d'événement a lieu et la cause principale est un défaut matériel récurrent", commente Bastien Lauras.

En dehors de ces deux incidents, l'Autorité de sûreté nucléaire considère que la sûreté "est relativement satisfaisante" au niveau du CEA Marcoule. "Les transports et la surveillance environnementale sont assurés de manière satisfaisante aussi. Au niveau de la protection de l'environnement, le CEA a transmis deux études qui seront instruites par l'ASN sur les rejets chimiques et sur la baisse des rejets d'eaux pluviales qui peuvent polluer", poursuit Bastien Lauras.

La gestion de crise comme priorité pour l'avenir

Au CEA, il y a trois installations civiles : Atalante (laboratoire de recherches), la centrale Phénix (centrale de production à l'électricité au sodium) et un chantier de construction de l'installation Diadem (entreposage de déchets). "Concernant l'installation Atalante, l'ASN a vu des manquements dans le domaine de la radioprotection et d'importants efforts engagés sur la gestion des événements d'urgence. Il y avait eu en 2018 un flacon qui a explosé au niveau d'un des laboratoires de l'installation Atalante. Ce laboratoire était fermé depuis. En 2020, l'exploitant a détaillé le mode opératoire pour rouvrir ce labo et ces opérations ont été menées à bien en juin 2021."

Au CEA, la gestion de crise reste une des priorités pour l'avenir selon l'ASN : "Nous attendons un réel progrès pour que les opérateurs soient formés, pour que l'exploitant sache bien réagir..." L'autorité reste également attentive au démantèlement de Phénix cohabitant avec les autres activités.

Des niveaux de sûreté globalement satisfaisants à Melox et à Gammatec

Côté Melox, le bilan est globalement satisfaisant : "Les barrières de confinement de la matière sont robustes, les enjeux de radioprotection sont traités avec rigueur, et en 2020, l'exploitant a pu reprendre l'exploitation du nouveau centre de crise résistant aux aléas extrêmes."

Et enfin, l'ionisateur Gammatec présente lui aussi un niveau de sûreté nucléaire satisfaisant pour l'ASN. Toutefois, Steris a été mis en demeure en mars 2021 car il n'avait pas mis en oeuvre le règlement européen interdisant le gaz Halon sur l'installation. Lors du contrôle de l'ASN, ce gaz était toujours utilisé pour le système d'extinction incendie. Une nouvelle inspection a été effectuée début juillet et il a été constaté que Steris s'était bien mis en conformité.

Marie Meunier

(*) échelle mesurant la gravité des incidents et accidents nucléaires. Elle va de 0 à 7, du moins au plus grave. Au niveau 1, on parle d'anomalie et au niveau 2, on parle d'incident. Elle a été créée après la catastrophe de Tchernobyl, en Ukraine, en 1986. 

Marie Meunier

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