Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 28.05.2021 - marie-meunier - 3 min  - vu 490 fois

GARD RHODANIEN Trois mois après le rapport de la Chambre régionale des comptes, des questions encore en suspens

Jérôme Jackeln citoyen engagé, et Elian Cellier, secrétaire de la section locale du parti communiste français. (Marie Meunier / Objectif Gard)

Cela fait trois mois que la Chambre régionale des comptes a sorti son rapport sur la gouvernance de l'Agglomération du Gard rhodanien. Et pas question que le document "devienne un grimoire". Alors Elian Cellier, chef de file de la section locale du Parti communiste français (PCF), et le citoyen engagé, Jérôme Jackel, ont tenu à "dépoussiérer" tout ça.

En trois mois, ils se demandent si certains points soulevés par le rapport ont été corrigés. L'un d'eux portait sur la mise en place d'un conseil de développement. Une instance citoyenne dont ne disposait pas l'Agglo lors de son premier mandat et qui pourtant est rendue obligatoire depuis 2015 par la loi NOTRe pour les EPCI de plus de 50 000 habitants.

Elian Cellier et Jérôme Jackel se réjouissent de voir que l'Agglo a lancé un appel à candidatures pour en fédérer un, mais espèrent que le résultat sera à la hauteur de leurs attentes et pas juste un écran de fumée. Le second s'y est même inscrit : "J'espère que cela ne va pas faire comme la convention pour le climat du Président, et aussi qu'on aura un panel représentatif de la population." Ce qui ne l'empêchera pas non plus de poursuivre en parallèle son conseil d'agglo citoyen.

Deuxième point soulevé par le rapport de la CRC : le recours à des sociétés d'intérim pour le personnel des déchetteries, ce qui entraîne un surcoût pour le contribuable. Jérôme Jackel cite pour exemple une personne travaillant depuis sept ans dans les déchetteries de l'Agglo, qui a enchaîné moult contrats courts, qui a suivi une formation diplômante en vue d'une titularisation, mais qui au bout d'un an ne voit toujours pas la couleur d'un CDI. "Ces personnes-là ne peuvent pas fabriquer leur avenir. Elles ne peuvent pas contracter d'emprunt pour acheter une maison parce qu'elles sont dans une situation précaire", déplore-t-il.

Affaire Scène-campagne : "Ce qu'on dénonce aujourd'hui, c'est l'organisation de sa fuite"

Le rapport de la CRC pointait également que trois cadres mutualisés entre l'Agglo et la Mairie ont des quotités de temps de travail supérieurs à 100%. Et ont donc été rémunérés en conséquence. Ce qui est illégal. "La question que l'on se pose c'est : est-ce que ces trop-perçus ont été régularisés ?", lance Elian Cellier.

Dernier cas de figure soulevé par le rapport de la CRC et depuis des années par la section locale du PCF : l'affaire Interface alias Scène campagne. En effet, l'Agglo a intenté une action en justice contre l'association Interface car elle n'a pas fourni "de manière satisfaisante" des prestations - chiffrées à 160 000 € - pour lancer le projet de Pôle d'excellence numérique. Projet abandonné de fait en 2016.

Ce que Elian Cellier et Jérôme Jackel ne comprennent pas c'est comment Frédéric Grégoire, le président d'Interface, qui habite au presbytère de Saint-Julien-de-Peyrolas, a pu se volatiliser dans la nature ? "Au PCF, on a alerté la CRC, le procureur de la République, le préfet... On dit depuis longtemps où il vit. Ce qu'on dénonce aujourd'hui, c'est l'organisation de sa fuite. On l'a laissé partir. Personne n'a levé le petit doigt. Il fallait se montrer vigilant", tonne Elian Cellier. En effet, mi-mai quand le maire s'est rendu chez lui avec les serruriers, l'homme avait disparu. Néanmoins, Jérôme Jackel ajoute qu'il sait où Frédéric Grégoire se trouve et quels sont ses revenus.

Contacté par Objectif Gard, Jean-Christian Rey, président de l'Agglomération du Gard rhodanien, n'a pas souhaité répondre aux interrogations soulevées ici. "Je ne réponds plus. Ce sont toujours les mêmes questions", nous a-t-il notifié.

Marie Meunier

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