LAUDUN-L'ARDOISE Grève des personnels : l'opposition s'en mêle
Ce lundi, le maire de Laudun-l'Ardoise, Yves Cazorla, a fait parvenir un communiqué pour expliquer sa version du conflit qui l'oppose aux syndicats et aux représentants du personnel. Il les met en cause, affirmant notamment que "tout le monde sait que le syndicat FO et les représentants du personnel ont souhaité qu’il y ait un conflit."
Sans surprise, ces déclarations ont l'effet d'un pavé dans la mare et suscitent de vives réactions. Les bancs de l'opposition laudunoise ont dégainé leur plume. Quant à l'affirmation d'Yves Cazorla disant que FO et les représentants du personnel "ont souhaité qu'il y ait conflit", l'opposant Jean-Pierre Laffont rétorque : "A-t’il (le maire, ndlr) déjà oublié que depuis son élection en 2018, les agents municipaux se plaignent de son management, de l’état d’esprit qu’il fait régner en mairie. A-t-il déjà oublié les mouvements sociaux d’avril 2019, mai 2021, octobre et novembre 2021, ainsi que les incidents de janvier 2021, relatés dans la presse locale ?"
Pour l'opposant, les tensions ne datent pas de cette fameuse loi des 1 607 heures. Et d'ajouter : "La mise en place de cette loi n’interdit pas les négociations entre employeur et employés. Monsieur Cazorla n’a jamais rien voulu négocier. Nous sommes même en droit de nous interroger sur sa connaissance de la signification du mot "négociation", lorsque lui-même affirme que l’accord obtenu le 9 novembre est le résultat d’un ultimatum qu’il a fixé aux représentants du personnel".
"Le maire de Laudun-l’Ardoise se défend de toute responsabilité"
Jean-Pierre Laffont les défend en assurant qu'ils ont voulu dialoguer avec le premier magistrat laudunois : "M. le maire prétend que les représentants du personnel ont cherché le conflit, alors qu’il reconnaît lui-même qu’ils ont déposé des préavis de grève à répétition. Sait-il seulement justement que le laps de temps défini par la loi entre le dépôt de préavis et le début d’une grève doit être employé à négocier."
Dans son communiqué, le maire déplorait que les agents aient été embarqués "dans une action politique contre le maire" en distribuant des tracts au conseil des maires, mais aussi en sollicitant l'opposition contre le vote des RTT. "Une fois de plus, le maire de Laudun-l’Ardoise se défend de toute responsabilité dans les problèmes rencontrés sur la commune. Ce n’est jamais lui, toujours les autres et dans tous les domaines. Il y a un gouffre entre le dénigrement des actions des autres qu’il a effectué pendant ses dix ans dans l’opposition, et la capacité à assumer ses actes et ses responsabilités", conclut Jean-Pierre Laffont.
Philippe Pecout aussi s'insurge
Philippe Pecout s'est lui aussi pourfendu d'une réaction suite aux propos du maire. Sur le Facebook de "Laudun-l'Ardoise pour vous et avec vous", il déplore que "celui qui a provoqué une grève générale chez les agents municipaux par son inaction, son manque de considération envers le personnel et son incapacité à gérer les ressources humaines critique la récente mobilisation communale".
Comme Jean-Pierre Laffont, Philippe Pecout regrette ce maire qui affirme que "les conflits et autres problèmes ne sont jamais de sa faute. Mais celle de l’État, des syndicats, du personnel… Bref, il est le centre de toutes les attaques mais n’a rien fait pour le mériter." Les deux opposants trouvent que la posture d'Yves Cazorla est bien différente entre le temps où il siégeait dans l'opposition et aujourd'hui : "Aujourd’hui, à la tête de la mairie, il siphonne ce qui fait la valeur de la commune et démoralise tous les agents. Pire, il divise pour mieux régner !", tonne Philippe Pecout, qui juste avant s'était assis dans le fauteuil de maire...
Marie Meunier