LAUDUN-L’ARDOISE L’élaboration d’un projet photovoltaïque fait bondir des opposants
La société Q Energy souhaite implanter un parc de 29 600 panneaux solaires à Laudun-L’Ardoise pour étendre les énergies renouvelables sur le territoire. Des membres du Comité de Défense et des habitants présents ont manifesté leurs désaccords lors d’un temps de concertation.
“L’écologie est un prétexte, vous êtes là pour le business”. Sans langue de bois, Dominique Griotto, le président du comité de défense des habitants de l’Ardoise, s’est opposé farouchement à l’installation d’un parc solaire sur la commune de 6500 habitants. Dans le cadre du projet photovoltaique proposé et mené par la CPES Vouland, des avis fournis par population sont recueillis dans le cadre d’une concertation établie sur 16 jours, jusqu’au 6 novembre. Une étude sur l’impact environnemental est aussi en cours. Une étape nécessaire avant le dépôt d’un permis de construire.
Les opposants défendent “une zone agricole classée”
Dans une salle de la mairie de Laudun-l’Ardoise, quatre habitants étaient réunis lundi 21 octobre face à Jean-Sébastien Bal, chargé de projets solaires chez Q Energy France et sa collaboratrice, pour se faire entendre et exprimer leurs déssacords, lors du lancement du temps de concertation, qui est réalisé dans le cadre de l’application de l’article 6-4 de la Convention d’Aarhus et de l’article L.120-1 du CE en date du 15 novembre 2021, une période de 16 jours de concertation préalable au projet Vouland. “Ce projet est illégal, nous sommes en zone agricole classée. Vous allez encore grignoter les derniers bois, raser les derniers poumons verts”, a-t-il poursuivi sur le même ton contestataire. La zone concernée s’étend sur 12 hectares et se situe en effet dans une zone boisée classée selon le Plan d’Urbanisme local (PLU).
Près de 25 000 MWh de production électrique sur un an
Selon les expertises du monteur du projet, ce choix de développer l’énergie photovoltaïque s’explique par leur volonté de “mettre en œuvre des moyens de production d’électricité locaux et décarbonés.” Des raisons sont aussi mises en avant pour expliquer ce lieu au coeur de la région gardoise : “La commune de Laudun l'Ardoise est ainsi une excellente candidate à l’accueil d’un parc solaire car elle a : un gisement solaire important, une distance suffisante aux habitations et un secteur industriel avec de faibles contraintes techniques”, rapporte les éléments du dossier. Dans la conclusion, il est précisé : “Le projet solaire Vouland contribuera à la transition énergétique et à l’urgence climatique en permettant d’envisager une production électrique annuelle de 24 633 MWh.”
Des arguments irrecevables pour les habitants qui craignent une dégradation de leurs conditions de vie au quotidien : “On a vécu deux années consécutives d’inondations. Vous allez accentuer le risque d’inondations par les eaux de ruissellement. Pourquoi vous ne vous mettez pas dans un autre ?”, s’alarme une Laudunoise.” “Couper des arbres pour mettre du photovoltaïque c’est une aberration. On demande l’équité devant le PLU Depemec (NDLR : une déclaration de projet avec la mise en compatibilité du PLU)." Les deux intervenants ont tenté de les rassurer : “On va faire en sorte qu’il y ait le moins d’impacts environnementaux possibles”. Selon les premiers calculs, plus de 20 000 habitants au total par an pourraient bénéficier de cette énergie électrique, si elle est enclenchée.
“On ne rasera pas un espace boisé classé à part s’il est modifié”
De son côté, le maire Yves Cazorla n’a pour le moment pas validé l’instauration d’un parc solaire sur la commune et souhaite étudier davantage le dossier de 76 pages transmis, comprenant des plans et un calendrier prévisionnel du projet, tout en voulant protéger l’espace boisé : “On ne rasera pas un espace boisé classé à part s’il est modifié”, souffle t-il aux habitants à la sortie des discussions.
Un second temps d’échanges aura lieu le mercredi 6 novembre de 14h à 17h. Des évolutions ou modifications pourraient intervenir en fonction “des retours des riverains et des bureaux d’études spécialisés”, est-il indiqué dans le dossier.
Pour rappel, ce projet avait été lancé de manière anticipée en avril 2021, avec des premières études environnementales et paysagères. Un bilan sera dressé trois mois après la fin des concertations. Si tous les feux sont au vert, Le chantier débutera en octobre 2027 durant 6 à 8 mois. La mise en service de la centrale est prévue en juin 2028.
Pour poser vos questions ou émettre des suggestions, rendez-vous sur l’onglet contact, ou consultez le registre à l'Hôtel de Ville de mairie de Laudun-l'Ardoise, aux horaires d’ouverture sur cette période.
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