PAYS D’UZÈS Le Temps des Cerises fête ses vingt ans de spectacles de rue
Lorsque le Temps des Cerises a été lancé, l’idée était d’irriguer culturellement un territoire rural, la Communauté de communes du Grand Lussan.
Or, « nous étions une petite communauté de communes, nous n’avions aucune infrastructure culturelle, donc nous avons bâti une programmation autour des arts de la rue », rembobine Fabrice Verdier, président de la Communauté de communes du Grand Lussan à l’époque, désormais celui de la Communauté de communes du Pays d’Uzès (CCPU), qui a repris le Temps des Cerises lors de la fusion des deux collectivités il y a dix ans.
L’idée vient de Michel Lafont. À la tête d’une compagnie de théâtre, il a alors l’idée de miser sur les arts de la rue. « C’était un projet hors norme », explique-t-il, tellement que la petite communauté de communes du nord du Gard est alors la première de la région à organiser un événement consacré entièrement à cette forme d’art. « La première année a été un peu chaotique, mais nous avons ensuite rapidement atteint des jauges de 300 personnes », poursuit-il, dans des villages qui bien souvent ne comptent guère plus d’habitants.
La programmation, autour du théâtre de rue, du cirque, de la fanfare, plaît, comme le concept : deux spectacles par soir, gratuits, avec un pique-nique tiré du sac entre les deux propositions artistiques. « Ça a créé une vraie mixité », assure Fabrice Verdier. Résultat : « Les communes sont très demandeuses », affirme-t-il, et seules six d’entre elles auront un spectacle cette saison, sur la trentaine que compte la collectivité. « Il faut partager », glisse dans un sourire le maire de Moussac, Frédéric Salle-Lagarde, qui avait déjà accueilli un spectacle à son entrée dans la CCPU en 2017, et attendait avec impatience que le train repasse. Ce sera chose faite cette année : après la présentation de l’événement à Moussac, le village accueillera une date, le samedi 17 juin.
« Il est important qu’il y ait une itinérance », souligne le vice-président de la CCPU, Christophe Gervais. L’événement, soutenu par la DRAC, la Région et le Département, vise aussi à « créer une émulation entre les communes », note le président de la CCPU. Ça fait partie de l’esprit de l’événement, « qui n’a pas changé », remarque Michel Lafont, qui a transmis les rênes du festival à Sébastien Toureille il y a sept ans. Le directeur artistique veille à présenter « des propositions artistiques innovantes, populaires, autour de différentes esthétiques, rendre des moments conviviaux, amener un peu de poésie, parfois un peu de réflexion. »
Couleur locale
Le tout sur des lieux publics, en extérieur, avec des artistes principalement issus du département. « Nous avons six dates, douze propositions dont sept sont gardoises, quatre héraultaises et une vauclusienne », précise Sébastien Toureille. Et certaines compagnies reviennent dans l’Uzège, comme la Compagnie l’Art Osé, déjà venue il y a six ans, qui ouvrira le Temps des Cerises le 12 mai à Blauzac, sur le parvis de l’église, avec « Les dangereuses liaisons de Jacqueline et Marcel », une adaptation barrée des « Liaisons dangereuses ». Puis la chanteuse gardoise Faustine, passée en résidence artistique à l’Ombrière, suivra, ravie d’être « au contact d’un public différent » pour présenter les morceaux de son nouvel album, « Brasier ».
Direction la place de la mairie de Moussac le 17 juin avec « Je te tiens » de la Compagnie Lunatum, un duo de cirque porté, suivi du trio de musique brésilienne de Natacha Santos. Le 1er juillet, la place de la mairie de Bourdic accueillera la compagnie les Vils Brequins pour « L’avenir c’était mieux avant », du théâtre de rue teinté de cirque, avant la fanfare autant tzigane qu’occitane Taraf Goulamas. Le 7 juillet, le quartier des Amandiers à Uzès accueillera la Cocasse compagnie pour « Construction-Elucubration », une pièce de théâtre circassien avec des gros Lego®, puis la Batucada Ziktamu et sa vingtaine de musiciens.
On laissera passer l’été pour mieux revenir le 10 septembre à Fontarèches, plus précisément sur la place de l’Église, pour un concert de Graioli, un mélange de musique traditionnelle occitane et de musiques brésiliennes, puis le spectacle aérien et circassien « Les Baudrières », de la compagnie l’Encordée. Et enfin, le 17 septembre, le Temps des Cerises s’achèvera à la halle Joseph-Monier de Saint-Quentin-la-Poterie avec l’orchestre de rue Cartoon Show qui jouera « Les excentriques » à domicile, et le spectacle de clown et de trapèze « Timbrement vôtre », de la compagnie Easy to Digest. Le tout gratuit et ouvert à tous.