PONT-SAINT-ESPRIT Après l’incendie de la mairie, Claire Lapeyronie écrit au Premier ministre
Mardi soir, l’hôtel de ville de Pont-Saint-Esprit a été la cible de deux départs de feu criminels. Suite à ces faits, la maire de la commune Claire Lapeyronie adresse une lettre ouverte au Premier ministre Gabriel Attal.
Dans cette missive, adressée en copie aux ministres de l’Intérieur, des Collectivités territoriales, et de l’Économie et des finances ainsi qu’au préfet du Gard, Claire Lapeyronie dénonce « une nouvelle attaque contre l’un des symboles de la République et ses élus locaux » et rappelle des chiffres éloquents : « En 2023, près de 2 400 élus locaux ont été agressés, soit 15 % de plus qu’en 2022, et 70 % d’entre nous déclarent avoir été confrontés à des incivilités. Il faut que cela cesse. »
La maire de Pont-Saint-Esprit affirme ensuite qu’« il faut créer les conditions pour que ces agressions cessent. Et ces conditions, nous les connaissons tous : plus de moyens aux communes pour répondre aux difficultés des habitants. » « Le sentiment de déclassement de nos territoires se propage à toute vitesse dans l’esprit des Français, reprend la maire. Cette impression d’abandon est fortement liée au désengagement de l’État. Il n’y a plus de services publics de proximité (…) Les caisses des mairies sont vides, on ne peut plus embaucher pour compenser cette scission qui s’installe entre les citoyens et les services de la Nation. »
Claire Lapeyronie poursuit en estimant qu’il « n’y a pas de petites communes dont les habitants devraient vivre loin de tout et des métropoles qui ont tout : il n’y a que des Français, qui comptent sur leur pays pour leur garantir l’accès aux soins, à l’éducation (…), à l’eau, à l’emploi… Il n’y a que des élus locaux qui travaillent chaque jour pour préserver la dignité de leurs concitoyens, parfois en dépit des injonctions contradictoires de l’État et souvent sans moyens financiers. »
Bref, « nous devons rester utiles à nos prochains et pour cela, nous avons besoin de l’État. Autant que l’État a besoin de nous », écrit Claire Lapeyronie, qui demande de renforcer les moyens de la police et de la gendarmerie nationales, mais aussi des communes, des départements et des régions. « Il en va de la responsabilité de l’État », conclut-elle.