PONT-SAINT-ESPRIT Les huit dissidents démissionnent du conseil municipal
Nouvel épisode dans la crise qui secoue le conseil municipal de Pont-Saint-Esprit depuis novembre dernier : ce jeudi, les huit dissidents issus de la majorité ont annoncé leur démission.
« Depuis 11 heures ce matin, nous ne sommes plus élus au conseil municipal de Pont-Saint-Esprit », annonce Benjamin Desbrun. Il a, avec Laure Régamey, Karima Loric, Hélène Rodès, Christine Clerc, Luc Schrive, Vincent Rousselot et Jean-Luc Le Rallic, remis une lettre de démission collective à la maire de Pont Claire Lapeyronie ce matin.
La « bande des cinq », devenus huit entretemps, claque donc la porte d'une assemblée dont elle s’estime d’ores et déjà exclue. « Elle (Claire Lapeyronie, ndlr) nous a demandé de démissionner en octobre dernier, mais ce n'était pas du tout notre état d’esprit, rejoue Christine Clerc. On s'est dit qu'on pourrait être dans une opposition constructive, être force de proposition, or on nous a retiré toutes nos présences en commissions, dans ces conditions-là, il nous faut démissionner. » Au sein de la majorité, on répète que ce sont les dissidents qui ont refusé de siéger. Le résultat est le même : absents des commissions, « on ne participe plus aux débats, on ne reçoit même plus les mails », affirme Laure Régamey. En bref : être dehors ou dedans ne fait plus une grande différence.
Reste que pour les huit élus, « le coup est dur quand même », avance Luc Schrive. Il faut dire que certains étaient élus depuis longtemps : 2008 pour Laure Régamey, 2011 pour Luc Schrive, Christine Clerc et Vincent Rousselot, 2014 pour Benjamin Desbrun et 2020 pour Karima Loric, Jean-Luc Le Rallic et Hélène Rodès. Mais démissionner aujourd'hui leur semble être « une prise de responsabilité », affirme Karima Loric.
Dans leur lettre, les huit répètent ce qu’ils ont déjà dit en conseil municipal, dénonçant « un fonctionnement comme avant 2011 », du temps de Gilbert Baumet donc, « des prises de décision autocratiques » ou encore des « promesses de campagne envolées », « les missions de bases autour de la propreté et de la sécurité pas assurées », « le dernier médecin de la commune qui a pris sa retraite » ou encore « une communication de type ‘foutage de gueule’. » Tous se décrivent en élus de terrain ayant fait remonter les problématiques, et s’en prennent à la maire et à son directeur général des services « qui prennent toutes les décisions ».
Alors avec cette démission collective, insuffisante en l'état pour provoquer une élection municipale partielle, les huit désormais ex-élus veulent aussi « essayer de faire bouger les choses, on ne supporte plus de voir la ville telle qu'elle est, lance Benjamin Desbrun. Nous souhaitons envoyer un signal fort à tous les spiripontains, et aux élus de la majorité et de l’opposition : ouvrez les yeux, réveillez-vous ! »
La réaction de Claire Lapeyronie
« Je prends acte de la démission des huit dissidents de ma majorité. Leur courrier réaffirme de manière très claire leurs dissensions avec la majorité et leur état d’esprit non-constructif depuis des mois. De mon côté, que ce soit les agents, l’équipe en place, moi-même, on continue à travailler pour les spiripontains, et on restera fidèle à nos engagements. »