Une présentation effectuée dans un local de la rue Pierre-Taillant, dans le centre ancien, qui n’avait pas, hier soir, l’eau ni l’électricité. « Nous aurions pu annoncer notre liste dans un restaurant branché, privatisé pour l’occasion, excentré de la ville et bien au chaud », commence la tête de liste, cadre de la fonction publique territoriale, bientôt 47 ans, allusion à la présentation de la liste de la maire sortante samedi dernier. Non, l’idée était plutôt d’investir le centre ancien, « au plus près de nos concitoyens, dans ce local inoccupé comme tant d’autres », souligne-t-il.

Le centre ancien, symbole pour Gérome Bouvier de cette ville « qui souffre tant de promesses non tenues et d’espoirs déçus », à qui « nous voulons envoyer un message clair : nous sommes auprès de vous, habitants, commerçants, artisans, associations », face à « la triste réalité d’une politique d’abandon de Pont-Saint-Esprit » qui a mené la deuxième ville de l’Agglomération « droit dans le mur. » Les mots sont durs pour l’équipe sortante, face à laquelle Gérome Bouvier présente « une équipe avant tout compétente » qui mettra en place « ensemble, des mesures simples et efficaces qui auront un impact positif et immédiat sur la vie quotidienne des habitants », avance-t-il.

Si le programme et les propositions seront dévoilés ultérieurement, la tête de liste évoquera quelques mesures : l’implantation immédiate de la brigade environnement dans le centre ancien, une concertation en vue d’un assouplissement des contraintes liées au secteur sauvegardé, qui nuiraient notamment à l’activité économique, et la nomination d’un conseiller délégué à la santé et à la prospective, en la personne de l’ancien élu d’opposition, le radiologue Valère Segal, « chargé de prospecter et de rechercher des médecins » pour une commune qui manque cruellement de généralistes.

Les adjoints potentiels déjà présentés

Plus largement, le candidat évoquera « l’état de délabrement de notre centre ancien, les difficultés immenses de nos commerçants, la désertification médicale et l’insécurité ressentie par tous », ce qui donne une idée des grandes lignes du programme à venir. Pour le mettre en oeuvre, la liste a d’ores et déjà nommé ses adjoints, « pour montrer que nous travaillons en toute transparence, à chaque fonction il y a une compétence liée », affirme Gérome Bouvier.

Ainsi, le premier adjoint, délégué entre autre à la Sécurité, serait Claude Conan, ancien commandant de la brigade de gendarmerie de Pont-Saint-Esprit. Le même schéma est appliqué sur les autres compétences : une conseillère à l’emploi, Vérah Randrianasolonandrasana, aux Affaires sociales, une directrice des ressources humaines, des marchés publics et des finances, Karine Bommenel, aux Finances, un président d’association, Stéphane Vauquoy, aux Associations, une cheffe d’entreprise, Nathalie Godart, au Commerce, etc. Le but est « d’être réactif, il nous restera deux ans, nous serons tout de suite au travail », affirme le candidat.

Si la liste se revendique de la « société civile, soutenue par aucun parti », certains des colistiers de Gérome Bouvier ont déjà été élus : on retrouve quelques anciens d’Union citoyenne spiripontaine (Jérôme Carminati, Hervé Rouquette ou encore Michel Onde) et des anciens colistiers de Gilbert Baumet (Gérard Guillen, Stéphane Vauquoy et Carine Fournier). « Il y a 33 noms, mais on aurait pu en avoir 50, 55 », commente la tête de liste, présentée par son colistier Jean-Paul Lopez comme quelqu’un « qui connaît très bien la mairie, les services, les agents, les problématiques, et les gens par leur prénom, pour lui les Spiripontains ne sont pas un numéro ».

Gérome Bouvier embraye : « Aujourd’hui les Spiripontains ont besoin qu’on vienne à leur rencontre, il se sont sentis abandonnés, il y a cette attente forte d’être en proximité avec les élus et nous sommes la liste qui peut leur apporter cette proximité. » De quoi contrer efficacement le Rassemblement national, qui réalise des gros scores à Pont et vise clairement la mairie ? « Une municipale, ce n’est pas le même contexte qu’une législative ou une présidentielle, les Spiripontains vont voter pour l’homme ou pour la femme, pas pour le parti, veut croire le candidat. Et nous ne sommes pas là pour contrer, mais pour proposer des solutions pour améliorer le quotidien des Spiripontains. »

Au cours de la courte campagne, « Demain Pont-Saint-Esprit » a notamment prévu une réunion publique le 23 avril.