Publié il y a 2 jours - Mise à jour le 25.01.2025 - Propos recueillis par Stéphanie Marin - 3 min  - vu 393 fois

L'INTERVIEW SPORT Xavier Mouret du Stade Beaucairois FC : "Le club est le troisième lieu de vie de l'enfant, donc on a un rôle important à jouer"

Xavier Mouret, président du Stade Beaucairois Football Club.

- S.Ma

Maintenu depuis la fusion des deux clubs de football de Beaucaire en 2023 pour former le Stade Beaucairois Football Club, le volet social a depuis été amplifié. Le président Xavier Mouret détaille les actions menées et à venir. 

ObjectifGard : Aujourd'hui, sans écarter le volet sportif, ce sont les actions sociales menées par le club qui nous intéressent particulièrement, un volet que vous avez défendu lors de la fusion des deux clubs beaucairois.

Xavier Mouret : Depuis plusieurs années, au-delà de la pratique du football, le club propose et fait évoluer des actions sociales. Ça nous permet d'être plus attractifs et d'agir sur le développement de l'enfant. Le club est le troisième lieu de vie de l'enfant, donc on a un rôle important à jouer auprès de lui. On ne peut pas se contenter de lui faire faire uniquement du foot. Nous avons commencé en 2016 avec les tout-petits, de U7 à U9 puis on les a étendues jusqu'aux U13, en proposant toujours des stages vacances et d'autres actions, citoyenneté, environnement, la prévention concernant les addictions. Et nous avons mis en place le dispositif CLAS pour l'aide aux devoirs, à la parentalité etc. On a mis en place des ASL depuis trois ans, nous pouvons aider les parents à monter les dossiers administratifs que nous, nous avons parfois du mal à récupérer en début de saison. Nous avons un territoire où il y a pas mal d'étrangers, notamment la communauté équatorienne, c'est une aide que nous leur proposons.

Est-ce votre rôle en tant que club de foot de proposer ce genre d'aides ?

Je ne sais pas si c'est le rôle d'un club de foot, très peu le font d'ailleurs. Mais ça rentre pleinement dans le projet de la fédération, on coche toutes les cases, on a tous les labels de qualité. La section féminine par exemple a le label Or, la section masculine a le label Élite, les deux sont équivalents et nous sommes le seul club du Gard a les avoir tous les deux. L'idée maintenant, c'est d'avoir le label Futsal. Pour nous, le projet social est tout aussi important que le projet sportif. Il est plus énergivore, on met beaucoup de force et d'investissements sur ce volet, plus que sur des joueurs qui ne sont que de passage.

Au moment de la fusion, vous aviez également évoqué le volet socio-professionnel avec des formations en contrat d'apprentissage.

L'année dernière, nous avons lancé une opération intitulée Sport Plus. Il s'agissait de tournois inter-quartiers avec des jeunes auxquels on a ensuite pu présenter notre projet de formations. Une vingtaine de jeunes, filles et garçons, s'est mobilisée. Ils ont suivi au club trois semaines de pré-formation en septembre, suite à ça ils ont pu signer un contrat d'apprentissage en tant qu'éducateurs, d'autres dans le secteur animation, loisirs, tourisme. Ce sont des jeunes qui ont entre 15 et 18 ans. On a ainsi pu récupérer en apprentissage des décrocheurs scolaires du collège Eugène-Vigne et du lycée Paul-Langevin et ça se passe très bien. Et il y a des perspectives, nous avons signé un CDI avec un jeune qui avait arrêté l'école à 16 ans, et avait suivi un apprentissage pendant trois ans avec nous. Il est aujourd'hui éducateur sportif. On a aussi un volet inclusion très important, pendant les vacances scolaires, nous recevons les adolescents et jeunes adultes de l'IME Cigalières de Nîmes lors de stages, et les adultes de l'Unapei 30 qu'on reçoit tout au long de l'année. 

Quels sont les enjeux pour 2025 ?

Poursuivre nos actions et développer encore la formation. On est très nombreux et on a besoin de personnes pour nous aider sur toute la partie administrative mais aussi sur la partie sportive. Un jeune, qui était en apprentissage secrétaire, démarre un apprentissage gestionnaire fiscal. On a des apprentis en communication etc. Le plus difficile au sein du club a été de faire comprendre à nos éducateurs qu'il ne fallait pas faire que du foot et pour ça on avait besoin qu'ils mobilisent leur public pour participer aux actions mises en place par des spécialistes. 

Et l'enjeu sportif ? 

C'est le maintien rapide pour l'équipe fanion, afin de ne pas trembler. Même si le projet social est important, quand même la N3 reste la vitrine du club, c'est ce qui fait que nous sommes très attractifs. On a envie d'y rester. On aimerait accéder au N2, même si financièrement ce serait compliqué, mais rien n'est impossible. C'est pour cela aussi qu'on recherche des partenaires. On a toujours notre problème de tribunes, et on espère que ça sera vite résolu parce que nous perdons de l'argent à chaque match. Par exemple, lors du match contre Alès (le 11 janvier, NDLR), on a fait 75 entrées payantes, alors qu'on avait 300 entrées payantes sur un match précédent face à Alès. On estime la perte financière à environ 6 000 € depuis la fermeture des tribunes. 

L'état de la pélouse fait aussi beaucoup parler ? 

Oui, elle est dans un très mauvais état, elle est aussi source de blessures. Depuis la reprise des entraînements le 30 décembre, on a déjà perdu six joueurs sur blessures. C'est un gros souci, la Ville est au courant, on en discute régulièrement, des engagements ont été pris, maintenant on attend.

Propos recueillis par Stéphanie Marin

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