Pour accompagner le vieillissement de la population, le Conseil départemental du Gard anime la conférence territoriale de l’autonomie (ex-conférence des financeurs). Cette instance, co-présidée avec l’Agence régionale de santé, coordonne et finance les projets de demain pour les personnes âgées, les personnes en situation de handicap et leurs aidants.

Ce jeudi 16 janvier, près de 200 personnes étaient mobilisées lors des Rencontres départementales annuelles, organisées au Pont du Gard. Pour Françoise Laurent-Perrigot, présidente du Conseil départemental du Gard et Christophe Serre, premier vice-président délégué à l’autonomie des personnes âgées et handicapées et président de la conférence territoriale de l’autonomie (CTA) : « Donner aux personnes âgées le pouvoir d’agir grâce à des projets innovants et solidaires : voici l’objectif de la Conférence territoriale de l’autonomie. Grâce aux appels à projets lancés chaque année, nous permettons à nos partenaires associatifs, municipaux et/ou privés, d’aider les Gardoises et les Gardois de plus de 60 ans à maintenir leur autonomie le plus longtemps possible. »

Rappelons qu’à horizon 2027, le Gard comptera 20 000 habitants supplémentaires (pour atteindre 775 052 personnes selon les projections Insee). Avec le vieillissement de la population, cela représente plus de 30 000 Gardoises et Gardois de plus de 60 ans dont plus 24 000 habitants de plus de 75 ans.

C’est en réalité la huitième édition de ces rencontres mais elles ont changé de nom : conformément à la loi « Bien vieillir », la conférence des financeurs de la prévention de la perte d’autonomie (CFPPA) devient la conférence territoriale de l'autonomie, avec ses deux commissions de financeurs : de la prévention de la perte d’autonomie et de l’habitat inclusif.

Chargée de coordonner l’action des membres du Service Public Départemental de l’Autonomie, la Conférence territoriale de l’autonomie (CTA) est une instance participative co-présidée par Christophe Serre et l’ARS. Cette instance réunit des professionnels de l’autonomie (caisses de retraite, MDPH), des collectivités territoriales (communautés de communes) et des associations comme le Conseil départemental de la citoyenneté et de l’autonomie (CDCA).

Si le nom évolue, l'objectif des Rencontres territoriales annuelles est le même : fédérer les porteurs de projets, les valoriser et favoriser le partage de bonnes pratiques. 

Un million dans l’habitat inclusif

En 2024, 127 lauréats de l’appel à initiatives ont permis de déployer 242 actions sur tout le territoire gardois, financées par la CFPPA. La majorité des actions lauréates sont portées par des associations et des centres sociaux (51 %), suivis par les collectivités et leurs Centres communaux d’action sociale (15 %), les Établissements d’hébergement des personnes âgées dépendantes (Ehpad – 12 %), les Services d’aide et d’accompagnement à domicile (8 %), les entreprises de l’Économie sociale et solidaire...

Du côté de l’Habitat inclusif, qui constitue la première des réponses à la perte d’autonomie et à l’isolement social, en particulier dans les communes rurales, tout en permettant de respecter le choix des personnes de rester chez elles, le Gard se distingue par son dynamisme et son innovation sociale avec pas moins de 80 projets en cours (dont des Maisons en partage, label créé par le Gard voilà une dizaine d’années) ou à venir représentant près de 1 000 logements.

Ce dynamisme s’explique par le volontarisme du Conseil départemental qui a fait de l’habitat inclusif l’un des objectifs prioritaires du Schéma départemental des solidarités sociales et qui a débloqué fin 2024 une nouvelle aide à l’investissement spécifique à l’Habitat inclusif labellisé par la CFHI du Gard.

Cette aide, qui permet d’équilibrer financièrement des projets structurellement en déficit (l’espace commun de vie partagée ne rapporte aucun loyer), répond à une forte demande des collectivités locales et des acteurs de terrain. Elle est aujourd’hui indispensable à la concrétisation des projets d’Habitat inclusif. C’est près d’un million d’euros que le Conseil départemental va mobiliser en autorisation de programme pour la première vague de demandes : 9 projets sont pour l’instant concernés, des contreforts des Cévennes aux confins de la Camargue en passant par l’Uzège.

Interventions non-médicamenteuses ?

Les appels à projet pour 2025 ont été clôturés le 31 décembre 2024 : 56 projets d’actions ont été déposés au titre de l’activité physique adaptée, qui est une Intervention non-médicamenteuse (INM) par 30 porteurs et 239 projets d’actions toutes thématiques (dont le sport santé) par 119 porteurs.

Protocoles de kinésithérapie, d’ergothérapie, d’activité physique adaptée ou encore de psychothérapie : ces pratiques ciblées de soin ou de prévention sont regroupées sous l’appellation Interventions non-médicamenteuses (INM). La demande d’INM concerne la prévention, les traitements de la douleur, la santé au travail, la potentialisation des traitements biomédicaux, la santé mentale, l’accompagnement du handicap, le bien-vieillir, la fin de vie.

Les INM sont au cœur de l’actualité sociale puisque la CNSA est en train de rédiger un référentiel sur le sujet. Et le Gard est leader : Sandrine Ori, cheffe de service autonomie en Gard Rhodanien, a co-signé un livre sur le sujet et présenté ses résultats lors de ces Rencontres départementales de la conférence territoriale de l’autonomie 2025.