GARD L’innovation et le travail de l’IGP Cévennes va payer !

Le succès est à venir pour l'IGP Cévennes et ses nouveaux horizons (Photo Anthony Maurin)
Un travail de fond et 12 nouvelles cuvées qui font honneur à la passion de ces vignerons.
Fin 2024, le vignoble des Cévennes s'est reconstitué en intégrant 40 communes lozériennes. La création d'une zone de proximité immédiate sur l'Ardèche a également été réalisée pour que les caves ardéchoises qui vinifient des parcelles de vignes situées dans le Gard puissent produire du vin sous la dénomination IGP Cévennes.
Les monocépages, l’interdiction des cépages anciens, les cépages oubliés ou perdus ont bouleversé la viticulture du XXe siècle. C’est aussi l’histoire des Cévennes, une histoire à raconter et que les vignerons pourront valoriser car le retour à la réalité du terrain est claire, les vins cévenols évoluent et se diversifient tout en reprenant les bases existantes en innovant, en se rappelant !
Le vignoble de l’IGP Cévennes s’étend uniquement dans le Gard. Il tire son nom du massif des Cévennes, dernier contrefort du Massif central. Le climat et la morphologie des Cévennes ont conduit l’homme à adapter les productions en fonction des conditions difficiles de ce territoire.
C’est ainsi que le vignoble s’inscrit dans un paysage vallonné, façonné par les rivières, descendant des Cévennes et organisé en terrasses créées par l’homme. Ici, la vigne côtoie vergers, oliviers, oignons et céréales.
Les vins rouges y sont élégants, avec une puissance aromatique et une structure tannique qui varie en fonction du mode de vinification. Les vins blancs et rosés sont élégants, fins, accompagnés d’une fraîcheur caractéristique.
L'observatoire des cépages a été créé en 2022 dans le but de préserver le patrimoine végétal cévenol et d'adapter le vignoble aux évolutions climatiques, sociétales et agronomiques.
L’élargissement de l'aire de l'IGP Cévennes, l’observatoire des cépages patrimoniaux en Cévennes, la dégustation de vins lozériens, de cépages patrimoniaux, de cépages hybrides et de cépages interdits étaient au programme de Christel Guiraud, président des Vins IGP Cévennes, de David Flayol, vigneron lozérien propriétaire du Clos de La Rouvière et de Jérôme Villaret, coordinateur de l'observatoire des cépages patrimoniaux en Cévennes.
« Christian Vigne est à l’origine de ce projet, il est tenace ! On va travailler sur le long terme avec ces cépages car nous voulons une identité cévenole dans nos vins. On peut rêver et espérer avoir des vins originaux, dans le bon sens du terme bien sûr ! » avoue Christel Guiraud, président des vins IGP Cévennes qui rappelle aussi l’agrandissement de la zone géographique de cette appellation qui déborde à présent en Lozère et en Ardèche.
La limite administrative départementale entre l'Ardèche et le Gard, n'est pas une limite culturelle et géographique. Les cantons de Vallon Pont d'Arc, des Vans et des cantons des Cévennes font partie de la zone culturelle des Cévennes historiques. Les pratiques de vinification et d'élaboration sont comparables de chaque côté de la limite départementale.
Idem et à l'image des communes d'Ispagnac ou de Molézon, la création de vignoble sur ces territoires permettra l'installation de nouveaux vignerons participants au développement économique de cette zone.
On parle d’ailleurs de 16 exploitations dans les années à venir pour le sud de la Lozère. Des petites entités de seulement quelques hectares mais qui entretiennent le paysage et qui créent de belles variétés, le tout en vendant très bien leurs productions !
« En sud Lozère, les vignerons travaillent sur le haut de gamme, ils ne vendent pas de bouteilles à moins de dix euros ! C’est une niche rare, qui est en croissance et qu’il faut préserver. »
Pour David Flayol, Vigneron lozérien propriétaire du Clos de La Rouvière « La Lozère connaît la culture de la vigne depuis 300 ans ! En 2004 la volonté politique a voulu relancer un projet de plantation de vignes pour faire face aux friches. Certains sont à 300 mètres d’altitude, sur les Causses, soit en versant méditerranéen, soit atlantique, dans le calcaire ou dans le schiste. Je fais même des essais à 700m mais nous avons beaucoup de pluie et le risque de Mildiou. »
De son côté, Jérôme Villaret, coordinateur de l'observatoire des cépages patrimoniaux en Cévennes note qu’« historiquement, la vigne en Lozère équivalait à un millier d’hectares plantés jusqu’aux années 1960. Les Cévennes vont des Gorges du Tarn au Massif central ! Depuis, la forêt a repris ses droits mais maintenant nous réimplantons l’agriculture. »
L’Ardèche a elle aussi été intégré à l’IGP Cévennes mais les vignerons ne pourront pas afficher le label s’ils n’utilisent pas des raisins issus des vignes gardoises.
Il y a aussi les cépages patrimoniaux qu’il faudra penser à réutiliser ! « Les vignerons avaient des cépages oubliés ou interdits mais ils pourront les adapter à leur territoire. C’est u potentiel à utiliser pour avoir des cépages diversifiés. »
Il est certain que l’IGP Cévennes travaille sur les cépages locaux du cahier des charges, les cépages inscrits au catalogue français, les cépages qui n’existent plus ou presque plus comme l’Aujaget mais aussi avec les cépages qui n’existent pas encore ! Les cépages interdits dans les années 1930 étaient des cépages productifs mais qui ne sont plus cultivés.
Les vignerons qui innovent ? Ceux du Domaine de la Vaillère, de Quartier Lander, du Clos de la Rouvière, du domaine des Cabridelles, du Domaine de Gabalie ou encore de l’entreprise de Nadine Vigne.
Les cépages étudiés sérieusement ? Les cépages patrimoniaux, les interdits, les vins lozériens et une variété Bouquet ! Ça donne à peu près ça… Baco noir, Clinton évidemment, G9 (Bouquet), Isabelle, Jacquez, Marselan, Négret de la Canourgue, Noah, Pinot, Sauvignon, Syrah et Villard blanc ! En tout cas, 12 cuvées sont prêtes à être prochainement consommées !
Pour la vendange 2024, quatre micro-vinifications accompagnées d'analyses sensorielles ont pu être réalisées avec l'ICV. Les cépages Clinton, Baco Noir, Noah et Herbemont ont pu être transformés dans des conditions standardisées afin de les caractériser.
En décembre 2024, l'observatoire des cépages a participé aux rencontres viticoles du Gard organisées à l'Agrocampus de Rodilhan. Cette matinée d'échanges techniques a permis de mettre en lumière le travail mené auprès d'acteurs de la filière viticole.
Si vous voulez participer à l’effort local, cliquez ici pour valider le « Manifeste des vignes en résistance. »
Autre geste militant, aller faire un tour du côté du cinquième salon du vin bio des Cévennes, CévinBio, les 30 et 31 mai Place de la Vabre à Sauve (entrée six euros).