L'INTERVIEW Pierre Martinez, président du Pays de Sommières : « La Communauté de communes, c'est la solidarité »

Entre deux signatures, Pierre Martinez dresse un premier bilan de son mandat.
- © Objectif GardDans son bureau au siège de la Communauté de communes du Pays de Sommières, Pierre Martinez nous reçoit pour faire le bilan de son action, un an avant la fin de son mandat. Et ouvrir les perspectives.
Objectif Gard : Quel est le bilan de votre action à la tête de la Communauté de communes du pays de Sommières ?
Pierre Martinez : Je considère le bilan comme très positif. Depuis 2020, nous avons considérablement renforcé notre politique d'investissement en direction des communes. Encore cette année, plusieurs millions d’euros pour l'école de musique de Calvisson, ou encore le nouveau groupe scolaire à Montmirat. Je pense aussi au centre de loisirs de Calvisson. Enfin, il y a les grands travaux sur les déchèteries. Voici une collectivité territoriale qui investit pour ses habitants.
Vous avez voté récemment le budget 2025, quelles sont les grandes lignes pour cette année ?
L’enveloppe d'investissement est importante, je viens de vous en parler. Le budget de fonctionnement s’élève à 21 millions d'euros, la masse salariale contenue. Mais les charges de fonctionnement sont importantes, comme dans toutes les collectivités, malgré une vigilance de tous les instants. Il faut rappeler que notre communauté de communes est unique dans le Gard puisqu'elle assure la compétence scolaire : 19 écoles, plus de 2 100 enfants, 1 500 repas par jour. C’est le produit de l'histoire et nous l’assumons ! Nous investissons aussi dans le domaine culturel et naturellement, dans les compétences obligatoires comme la collecte et la valorisation des déchets, le développement économique, etc. Enfin, en matière financière, on a largement désendetté la communauté de communes. À hauteur de 37 % depuis 2015.
Pour autant, vous avez décidé de baisser la taxe sur les ordures ménagères (TEOM) pour les familles…
Cette année, on baisse la TEOM d’un demi-point. On l'avait déjà baissée d'un point et on la rebaissera d'un point en 2026.
Pour revenir aux affaires scolaires, c’est un coût non négligeable, non ?
Oui, il nous manque tous les ans à peu près 1,5 million d'euros pour faire fonctionner le secteur scolaire. En 2006, nous avons pris la compétence, c'est-à-dire que les communes ont transféré les personnels, les encours, les bâtiments et la gestion. À l’époque, on demandait 990 euros par enfant en termes de compensation. Aujourd'hui, la somme est de 1 090 euros, 20 ans plus tard…. Avec des services rendus qui sont beaucoup plus étoffés. Il est indispensable de procéder à un rattrapage progressif en évitant, bien évidemment, de brutaliser le budget des communes.
Pour compenser le manque financier sur le scolaire, vous en appelez au préfet du Gard ?
La réflexion est en cours. Nous avons une compétence magnifique. Mais cette compétence, nous ne pourrons plus l'assumer parce que nous n’en avons pas les moyens. Deux hypothèses se dessinent : soit la compétence est rétrocédée aux communes, soit il faut assouplir le mécanisme de révision de la part scolaire pour nous permettre de contraindre les communes.
Un mot sur la future école de musique de Calvisson. Où en sommes-nous ?
C’est un investissement nécessaire dans la mesure où l'école de musique de Sommières est à ce jour saturée. C'est le fleuron culturel de la communauté. Dans le même temps, on constate la dynamique démographique de Calvisson. Il était normal de construire cette école de musique dans cette commune. Elle est, et c’est heureux, très largement financée. La commune de Calvisson met à disposition le terrain et contribue, via un fonds de concours, à hauteur de 200 000 euros. Elle n’y était pas obligée. La première pierre devrait être posée avant l’été.
Concernant l'office de tourisme, un déficit est constaté. Quelle est votre vision sur l'avenir de cet outil ?
C'est un outil promotionnel majeur. Avec une équipe moderne, renouvelée sur l'ensemble du territoire. Elle est gérée par une association extrêmement performante. Le déficit est lié à notre subvention qui est insuffisante. Car en réalité, l’office de tourisme impacte très fortement l’activité économique du territoire. Il permet la vente de produits régionaux, encourage les réservations de séjour et organise beaucoup d'animations gratuites. Je pense aussi aux visites de patrimoine. Nos restaurants, hôtels, chambres d’hôtes sont pleins en période estivale. Il convenait donc de renforcer notre participation financière.
Un sujet a fait polémique : l’annulation du projet de crèche à Montpezat. Certains vous reprochent d’en vouloir au maire. Vos relations avec lui ne sont pas au beau fixe…
Les décisions sont collégiales. Ce n'est pas le président qui décide tout seul dans son coin. Les conditions n’étaient pas réunies sur ce mandat pour accueillir une nouvelle crèche sur le territoire et à cet endroit-là. Pour une raison simple : il n’y a pas assez d’enfants.
Que pouvez-vous dire aux habitants et aux parents de Montpezat qui s’interrogent ?
De nombreuses solutions existent. Nous avons trois crèches sur le territoire. Il existe des micro-crèches aussi. Ou des maisons d'assistance maternelle. Il faut dépassionner le débat avec le maire de Montpezat, on ne fait pas de la politique de la même manière, mais ce qui nous rapproche, c’est l'intérêt pour nos communes respectives. Moi, en tant que président, ce qui m'intéresse, c'est l'intérêt des habitants du territoire. De tous les territoires.