Une main de fer dans un gant de velours. Voilà comment on pourrait qualifier Christina Cambi, directrice de la société manduelloise Sedem 30, spécialisée dans le recyclage automobile. Les véhicules sont référencés, dépollués et démantelés pour valoriser la pièce à réemployer vendue sur le marché de l'occasion en France, au sein de l'Union Européenne et à l'étranger. La société compte 17 salariés, et 3 000 mètres carrés de bâtiments couverts sur environ quatre hectares.
Christina Cambi est la directrice générale de Sedem 30 depuis 2024. En novembre dernier, la société a été rachetée par le groupe Maurin, un groupe très important mais qui reste familial dans ses valeurs. « Aujourd'hui, Sedem 30, c'est quelque chose qui fonctionne très bien. Ils ne sont pas là pour changer une organisation qui fonctionne. C'est purement de l'investissement pour eux. Ils proposent à leurs clients toutes les prestations, on va dire, du début de l'achat d'un véhicule au traitement d'un véhicule en fin de vie », explique-t-elle.
En 1965, Pierre et Edith Maury ouvrent un modeste garage de quartier avec pour activité principale la réparation automobile à Tarascon. L'entreprise finit par gagner en notoriété. En 1978, leur fils Michel Maury intègre la société familiale, permettant de diversifier l'activité en vendant des pièces détachées au sein du garage des parents. En 1984, la société Sedem (Société d'exploitation des établissements Maury est créée). Elle prend le chiffre 30 en 1989, année d'installation à Manduel. Dans les années 2000, la société est la première dans le Gard à obtenir l'agrément de centre de recyclage automobile (centre VHU), motif de grande fierté pour cette entreprise familiale qui transmet son savoir-faire de génération en génération. Cette année, Sedem 30 fête donc soixante ans d'histoire.
Arrivée dans l'entreprise à la demande de son beau-père Michel Maury pour l'épauler, Christina Cambi a changé plusieurs fois de vie. Anciennement dans l'esthétique, elle finit par s'épanouir dans le milieu des agences d'intérim, puis au sein de la société de recyclage automobile. Une preuve que tout est possible lorsqu'on s'en donne les moyens : « On était en plein Covid en 2020. Michel Maury me demande de venir l'aider parce qu'il est malade, pour essayer de pérenniser la société et d'assurer la suite, au cas où il se passerait quelque chose. Au départ, j'ai hésité parce que travailler en famille, c'est difficile », confie-t-elle.
Être une femme dans un milieu d'hommes n'est pas de tout repos. « Il y a très peu de place pour la femme dans ce milieu. Il faut savoir s'imposer, avoir un caractère plus qu'affirmé pour faire entendre aussi nos compétences. On n'est pas là par hasard, et on a une réelle expertise. Je m'appuie sur mes collaborateurs qui ont des compétences », exprime la directrice.
La réputation a été acquise, entre autres, grâce à la qualité du travail. Ici, les pièces sont testées trois fois avant d'être revendues aux clients. Sur la partie expertise du véhicule, elles sont testées une première fois. Sur l'atelier, au niveau du démontage, elles le sont aussi, avant une dernière vérification par le magasinier, avant de le mettre en stock. La pièce détachée représente le maillon fort, parmi les deux autres activités exercées que sont la vente de véhicules accidentés et la vente de matière.
Pour le futur, Sedem 30 se tournera vers le traitement des véhicules électriques, en raison de leur forte multiplication sur les routes. Pour cela, la création d'un bâtiment spécifique se pose. « On travaille dessus pour trouver des fournisseurs et des subventions. Peut-être pour nous permettre de mettre en place quelque chose de conforme et de sécuritaire pour nos salariés, parce que la sécurité, c'est une priorité chez nous », évoque Christina Cambi. Pour la suite, les ambitions sont simples : faire perdurer et développer ce qui a été construit par la famille Maury depuis toutes ces années, mais aussi grandir et évoluer, pour s'adapter à son époque.
