ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine
C'est dimanche. Il est 12 heures. Savourez les indiscrétions politiques de la semaine !
L'Europe, la France et Nîmes. Le Rassemblement national vit ses plus belles heures. Et ce sera encore davantage le cas dans une semaine quand l’Europe va se réveiller avec l’un de ses pays fondateurs ayant fait le choix de l’extrême-droite. Non par petitesse, mais avec une très large avance sur la liste soutenue par le président de la République réélu. À qui doit-on cette situation ? D’abord, à celui qui est le chef de l’État depuis plus de sept ans. Sa politique libérale, ses choix dictés par les seuls enjeux économiques, son incapacité à sortir de sa zone de confort et à proposer une véritable politique sociale en temps de crise. Ensuite, à la Droite qui s’est embourbée, depuis tant d’années, dans une volonté extrémiste. Il suffit d’écouter le patron des Républicains pour se faire une idée de ses valeurs et convictions… Tout ne peut pas être axé sur l’insécurité et l’immigration. La France mérite mieux. Et certainement encore moins le message sur X écœurant de cette semaine des LR. Surtout qu’à la fin, il le sait bien le député des Alpes-Maritimes, il n’y aura qu’un seul gagnant : l’original, pas la copie. Il faut bien le reconnaitre aussi, la responsabilité incombe à la Gauche de Jean-Luc Mélenchon qui a fait de son objectif politique, le chaos. Alors que le leader des Insoumis aurait pu reprendre le flambeau de la social-démocratie, il s’est enfermé tout seul dans une détestation de la gauche de gouvernement. Sauf qu’il n’a pas la majorité pour agir. Il n’a qu’une minorité pour hurler. Enfin, et même si son action en tant que président a été à la hauteur au moment des attentats de 2015, s’il a respecté son engagement d’ouvrir le mariage à tous, et réaliser quelques avancées économiques et sociales, il est évident que François Hollande et le Parti socialiste ont déçu. Jusqu’à se déchirer entre eux. Le constat posé, les responsabilités attribuées, comment notre pays peut offrir de meilleures alternatives que celles de dimanche prochain ? De nouvelles échéances approchent d'ici à 2026. Même si les élections européennes ne portent pas les mêmes enjeux qu’un scrutin local, il est certain qu’elles auront laissé des traces. Pour certains observateurs politiques locaux, c’est évident, pourquoi un électeur ayant dépassé le tabou de voter pour le RN et Jordan Bardella aurait plus de mal à voter pour les députés Yoann Gillet à Nîmes ou Pierre Meurin à Alès ? Pour d’autres, c’est d’abord une histoire d’homme et son attachement à sa commune. Et après tout, dans le Gard, on a désormais un exemple flagrant. Julien Sanchez vient d’accepter il y a quelques semaines un futur fauteuil de député européen au détriment de celui à la mairie de Beaucaire… Jamais Max Roustan, maire d’Alès ou Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes, n’ont fait le choix de devenir parlementaire au détriment de leur ville… Peut-être que le presque ancien maire de la quatrième ville du Gard veut tout simplement ne pas rater le train en marche. À Bruxelles, près de Jordan Bardella, il aura la sensation d’être à côté du futur roi de France. Et choisi en 2027 au moment de l’établissement du futur gouvernement RN. Dimanche prochain, c’est donc d’Europe qu’il s’agit. Dimanche prochain, c’est aussi la France d’après 2027 qui commence à s’écrire…
Un roman d'amitié. Alors que le président de la CCI Gard a fait visiter ces derniers jours le futur siège de la chambre consulaire en travaux sur le périphérique nîmois aux salariés, des personnalités nîmoises s’étonnent de l’organisation de la dernière assemblée générale de la CCI au Drop, la brasserie du RCN après l’accueil de la rentrée du Campus CCI en septembre dernier. « Éric Giraudier ne se cache pas de sa forte relation avec Steeve Calligaro, le président du RCN et par ailleurs, élu de la CCI », explique un élu de la ville de Nîmes. « Les deux hommes ont signé un partenariat entre leurs deux entités, mais l’on ne connaît pas les contours financiers. On peut toutefois s’étonner qu’un même partenariat n’existe pas avec l’USAM Nîmes Gard », poursuit notre interlocuteur. Est-ce qu’il n’y avait pas assez de place au siège provisoire pour organiser l’AG ? « La CCI aurait pu innover en organisant son AG à Alès, au Hup », complète un acteur de premier plan alésien. Est-ce que la CCI paie ou pas le RCN ? Contacté, Éric Giraudier nous a fait cette simple réponse : « Je ne peux ni infirmer ni confirmer. » Pour en avoir le cœur net, il ne nous reste plus qu’à solliciter la CCI Occitanie et le préfet de Région… Réponse prochainement !
Une envie de Verdier. Le président de la Communauté de communes du Pays d’Uzès, conseiller régional, semble former beaucoup d’espoir chez de nombreux élus locaux. Qui lui voient un avenir radieux. Depuis plusieurs semaines, la Région Occitanie en aurait fait le candidat idéal pour la présidence du Conseil départemental du Gard en 2028. Pour y parvenir, une petite musique monte. Denis Bouad, conseiller départemental du canton d'Uzès, pourrait lui laisser la place… Sollicité, Fabrice Verdier dément catégoriquement cette information. Tout comme Denis Bouad considérant qu’il est bien trop tôt pour connaître son envie ou pas de poursuivre au Département. « L’ancien président Bouad est isolé aujourd’hui au Conseil départemental du Gard. Sa ligne politique ne fait plus l’unanimité. Il pourrait donc jeter l’éponge pour se consacrer entièrement à son deuxième mandat de sénateur », pense savoir un élu départemental.
Rien ne va plus. Encore davantage depuis que le compte officiel des Républicains s’est fendu d’un message indigne sur X (ex-Twitter), après que l’Algérie a transmis la liste de biens à restituer par la France : « Il faut tout reprendre, les biens et le mal : criminels, délinquants, clandestins, OQTF (obligation de quitter le territoire français, une mesure administrative ». Une publication qui n’a pas manqué de faire réagir vertement Xavier Bertrand, l’un des leaders de la droite : « Je condamne avec force ce tweet qui ne reflète ni les valeurs ni l’histoire des Republicains. Aucun calcul électoral n’autorise à insulter un pays et son peuple, quelles que soient les divergences qui nous opposent ». Plus localement, c’est tous aux abris. Seul le sénateur Laurent Burgoa n’est pas resté indifférent : « La droite républicaine ne devrait pas essayer d’imiter les populistes en espérant gratter quelques voix. Nous devrons rapidement clarifier la position de notre mouvement suite aux prochaines élections européennes ». Partira, ne partira pas ? « Ce n’est pas le moment de quitter le navire » nous indique-t-il. L’horizon ne semble donc pas encore tout à fait tracé…
Et Flandin alors ? L’élu Richard Flandin mis sur la touche il y a un an pour une maison personnelle en Espagne achetée avec l’un de ses amis n’en démord pas. « Il a été assassiné sur la place publique sans raison valable ». Alors qu’il attend le verdict imminent du parquet de Nîmes à la suite de l’ouverture d’une enquête préliminaire, son téléphone se met soudainement à sonner plus régulièrement. Mieux, durant la Feria, il a même croisé plusieurs de ses anciens amis. Il a discuté avec Franck Proust, Sophie Roulle et d’autres, et semble avoir sa petite idée sur la question de la succession de Jean-Paul Fournier. « Le maire s’amuse actuellement et n’a rien décidé. Il se rangera derrière la direction nationale des LR comme il a toujours fait. En 2020, il faut se souvenir qu’il était monté jusqu’à Paris pour obtenir ce précieux soutien. Pourquoi, ce serait différent aujourd’hui ? », indique un proche de Richard Flandin qui pense savoir que les relations avec Julien Plantier, le premier adjoint, seraient au point mort. « Richard est même fâché avec Plantier en raison de sa trop grande proximité avec Christophe Madalle, le DGS de la Ville, coupable de son assassinat politique par la transmission d’un article 40 à la procureure de la République de Nîmes. » En entendant, Richard Flandin, clarifie sa situation. Selon nos informations, il serait sur le point de reprendre entièrement les parts de la SCI FLANBO, au cœur de la polémique…
Le recadrage. Après le message de Julien Plantier sur les réseaux sociaux, en colère après la vente du produit Sniff, cette poudre blanche énergisante à sniffer, Ghislaine Mazoyer, présidente des buralistes du Gard a pris sa plume pour écrire au premier adjoint au maire de Nîmes. « Vous dites que vous ne pouvez pas concevoir cela, je vous engage donc fortement à faire un travail de contrôle dans les épiceries de nuit, barber shop et autres commerces qui gangrènent le centre-ville de cette belle ville de Nîmes. » Et de rajouter : « Ces commerces n’ont aucun scrupule à vendre du tabac illégalement, de la drogue, du protoxyde d’azote et très certainement du Sniff. » Enfin, d’inviter Julien Plantier « à faire du nettoyage, mais il ne faut pas se tromper de cible, car nous les buralistes, nous ne vendons pas des produits illégaux, interdits à la vente et aux mineurs, notre profession est très encadrée par un contrat de gérance qui nous lie à l’État. »
Mais que se passe-t-il encore aux Halles de Nîmes ? Il semble que la gestion des déchets ne soit pas encore totalement réglée. « Il suffit d’aller dans le local à poubelles pour constater la situation. Le maire de Nîmes alerté par certains élus a donné un ultimatum aux étaliers. Soit il y a une organisation et un nettoyage pérenne, soit il fermera le local dans les 15 prochains jours » fait savoir un élu municipal. « Il s’agit là de prendre au mot Franck Proust le président de Nîmes métropole qui, avec son délégataire Suez avait assuré que le sujet était réglé à grand renfort de communication. Or, ce n’est pas le cas. » Hier samedi, à l’occasion des JMS aux Jardins de la Fontaine, Franck Proust a rassuré le maire. La situation est bien sous contrôle et tout est en cours de règlement. « Tout cela, c’est de la politique de bas étage et loin de l’intérêt général pour les Nîmois. C’est regrettable », glisse un proche de Proust.
Les dernières bornes de Lachaud. Elle était fière de son nouveau coup politique. En réussissant à faire venir l’ex-Première ministre, une semaine jour pour jour, après la porte-parole du gouvernement, la ministre Prisca Thevenot, Valérie Rouverand avait le sourire des grands jours. Et tant pis si peu de monde s'est bousculé pour venir saluer Elisabeth Borne, si à la salle des Costières, une petite centaine de personnes avait fait le déplacement. « On est dans le dur. Les Européennes seront une grosse fessée pour Macron et ses équipes » pense savoir un militant. Ce vendredi était aussi l’occasion de revoir Yvan Lachaud, l’ancien président de Nîmes métropole et référent Horizons dans le Gard. Tout sourire lui aussi. Non pas de la venue d’Elisabeth Borne. Mais d’apercevoir un certain horizon après l’effacement des Macronistes d’ici 2026… « Edouard Philippe n’est pas atteint dans l’opinion par ces élections européennes. Il pourrait au contraire sortir gagnant de la séquence et devenir la véritable alternative au chef de l’État et le seul rempart face au RN. »
Plus invitée. En décembre dernier, le maire de Rochefort-du-Gard Rémy Bachevalier décidait de retirer ses délégations à son adjointe Véronique Boissy pour cause de « rupture de confiance ». S’ensuivait un conseil municipal mémorable et, si depuis la poussière est quelque peu retombée, l’ambiance reste tendue entre le maire et celle qui est toujours élue. Dernier épisode en date, un courrier recommandé signé du maire informant Véronique Boissy « de (sa) décision de ne plus (l’)inviter ni aux réunions de préparation des conseils municipaux, ni aux réunions de travail ne nécessitant pas la présence de l’ensemble des élus du conseil municipal. » Une décision que le maire nous a confirmée. Dans son courrier, il la justifie du fait, entre autres, du « comportement délétère » de l’élue. « Il ne veut plus que je siège dans les réunions de majorité, alors que je suis dans la majorité, on rêve ! », s’insurge Véronique Boissy. Le maire et son ex-adjointe, s’ils risquent désormais de moins se voir en mairie, pourront toujours se croiser aux réunions de leur parti politique respectif : tous deux sont encartés chez Les Républicains.
David le conquérant. Vendredi soir, il était loin de Nîmes, le président de l’USAM Nîmes-Gard. À Paris à l’Arena Bercy devant 15 000 personnes venues assister au 11e sacre du PSG dans le championnat de Liqui Moly Starligue. En tant que président de la LNH et des Ligues de Sports, David Tebib était lui aussi la star de la soirée. L’occasion de rencontres avec plusieurs personnalités dont Ève Gilles, Miss France 2024 (notre photo). Hier soir, c’est à Selestat (Bas-Rhin) qu’il a assisté à la finale Proligue (deuxième division) entre Tremblay et Istres. Et là-aussi, a remis le titre de champion. « C’est incroyable avec David Tebib. Il a une résonnance nationale exceptionnelle mais à Nîmes, les personnalités politiques semblent craindre sa capacité de mobilisation » explique un acteur économique de premier plan qui semble dessiner pour le chef d’entreprise un avenir radieux. « Dans les années à venir, il faudra forcément compter sur lui et pas nécessairement où on l’attend. »
Le grand débat. Demain, lundi, à 17 heures 45 en direct, ne manquez pas votre émission TV Le Club Objectif Gard dans une édition très spéciale à l'occasion des élections européennes. Le grand débat des Européennes verra s'affronter quatre candidats gardois : Julien Sanchez, le maire RN de Beaucaire, Valérie Rouverand, la présidente de Renaissance dans le Gard, Patrick Malavieille, le vice-président communiste au Conseil départemental du Gard et Isabelle Chenou, la représentante de la France Insoumise.
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