L'INTERVIEW Benjamin Guidi : "On est avec cette épée de Damoclès sur la tête sur le devenir de nos traditions"

Benjamin Guidi devant les arènes de Saint-Gilles.
- Louise GalLa fête de la bouvine lance ce week-end la saison taurine à Saint-Gilles. Interview de Benjamin Guidi, adjoint aux Festivités et président de l'association des festivités pour Saint-Gilles.
Objectif Gard : La saison taurine a débuté samedi 15 mars à Saint-Gilles avec la fête de la bouvine qui se déroule tout le week-end. C'est une saison qui commence bien ?
Benjamin Guidi : Oui c'est un début de saison qui commence bien. Nous avons une grosse programmation aujourd'hui, c'est certainement le premier grand rendez-vous de course camarguaise de la saison 2025 au niveau du trophée des as. On a une partie des meilleurs taureaux de la saison passée, et des raseteurs vedettes à l'affiche. Donc on attend une grosse affluence aux arènes. Et puis, c'est bien sûr le début des abrivades en ville, attendues par les commerçants et les afficionados. La saison est lancée, en espérant que le temps tienne. Il y a une belle attente.
Êtes-vous inquiet face au désengagement des assureurs ?
Les problèmes d'assurances sont aussi compliqués pour les manadiers que pour les organisateurs de spectacles taurins. On rencontre les mêmes problématiques, les assurances sont de plus en plus frileuses parce qu'il y a des risques non maîtrisés étant donné que c'est du spectacle vivant, avec des animaux sauvages et de la population sur le parcours. Ils font valoir des problèmes d'accidents fréquents, ce qui n'est pas très vérifié et vérifiable. Le volume des manadiers et organisateurs se concentre donc sur peu d'assureurs. On y arrive encore, notamment grâce au soutien des politiques locaux qui ont pris le sujet à bras-le-corps. Mais je ne sais pas pour combien de temps, cela va devenir très compliqué.
Quel est le principal impact pour vous ?
L'impact direct c'est un impact financier. Les cotisations d'assurances augmentent démesurément. Ce sont des budgets énormes. Donc cela remet en question l'équilibre financier de toute une corporation, de tout un spectacle. Et puis on a sans cesse peur de ne plus être assurés, chaque année c'est la même recherche d'assureurs. Si l'augmentation des assurances continue cela va nous coûter de plus en plus cher et cela devient assez compliqué à tenir. Pour l'instant la saison va se dérouler à peu près normalement mais on est sur nos gardes.
Comment les manadiers et les organisateurs peuvent-il agir face à cela ?
Il faut faire unité, mais je pense qu'il faut aussi aller vers des spectacles de qualité et responsabiliser au maximum les acteurs de ces manifestations.
Êtes-vous quand même positifs pour cette saison ?
On a beaucoup d'espoirs, on est encore assurés (rires). On croise les doigts pour que ça se passe bien parce qu'on est aussi les garants d'une bonne organisation. C'est ce qui pérennisera nos traditions et nos spectacles dans nos villes. On est avec cette épée de Damoclès sur la tête sur le devenir de nos traditions.
Programme dimanche 16 mars
9h : Dépôt de gerbes sur les tombes d’Émile Bilhau et Pascal Martinez (ancien cimetière)
11h30 : Défilé des manades et de la peña (rue Gambetta)
11h45 : 1ère journée du concours d’abrivado, 3e Trophée "Aux portes de la Camargue" manades Aubanel, Briaux, Conti
Parcours : avenue Anatole France, rue Gambetta, rue de la Dougue, rue de l’étoile, rue Léon Quet et retour)
12h : Résultat de la 1ère journée du concours d’abrivado (place Gambetta)
12h15 : "Passo Carriero" défilé traditionnel de la Nacioun Gardiano
Départ place de la Chicanette, jusqu’à la place Gambetta
15h30 : COURSE AUX AS
Trophée de la Biche d’Or Clavel Médical - Souvenir Émile Bilhau (arènes Émile Bilhau)
18h30 : Abrivado bandido, manade Conti (rue Gambetta)