Publié il y a 3 h - Mise à jour le 13.02.2025 - Norman Jardin - 3 min  - vu 375 fois

NÎMES Des enseignants dénoncent l’insalubrité et la dangerosité du lycée Dhuoda

Une coursive fragilisée et soutenue par des étais.

- Photo : Norman Jardin.

Après la chute d’une plaque de béton d’une hauteur d’une dizaine de mètres, des élus et des enseignants du lycée Dhuoda dénoncent l’état du bâtiment et les risques pour la sécurité des usagers.

« On ne veut pas que l’établissement ferme, mais nous sommes préoccupés pour la sécurité ». Florence Denjean-Dega, professeure de mathématiques et coresponsable SNES-FSU au lycée Dhuoda, ne cache pas son inquiétude et son exaspération. C’est la chute d’une plaque de béton, d’une dizaine de mètres, qui a convaincu les enseignants de prendre publiquement la parole. L’incident s’est produit au mois de novembre dernier. Depuis, la zone est interdite et des étais ont été installés en urgence pour soutenir la coursive. « Fort heureusement, il n’y a pas eu de blessés, mais la prochaine fois ? », s’interroge Thierry Calmet, également professeur de mathématiques.

« C'est une situation intenable et dangereuse »

Si le personnel de l’établissement s’alarme, c'est parce qu’il estime que l’état du lycée s'est considérablement dégradé depuis quelques années : « C'est une situation intenable. Les conditions de travail, d’apprentissage et de vie deviennent insupportables et, plus grave, dangereuses », s’indignent les enseignants. Ces derniers pointent du doigt la Région Occitanie, en charge des lycées : « Malgré le danger et les risques, il faut attendre trois mois pour obtenir un rendez-vous avec la Région et des décennies pour une rénovation ! ».

Thierry Calmel et Florence Denjean-Dega s’inquiètent de l’état du lycée Dhuoda. • Photo : Norman Jardin.

Pour les représentants du CNES-FSU, des travaux sont indispensables dans l’établissement : « Il y a des fuites récurrentes dans la salle des professeurs et dans plusieurs salles de cours du premier étage. Ces fuites durent depuis des mois et aucune intervention de la Région n’y a remédié, laissant un bâtiment neuf se dégrader prématurément. De nombreuses autres salles de cours ou lieux de passage (couloirs, escaliers) sont dans un état déplorable et indigne. À ce jour, il n’est plus possible ni d’enseigner, ni de suivre des cours, ni tout simplement de circuler dans des conditions de travail acceptables et sécurisées ».

Une audience avec Kamel Chibli, 3ᵉ vice-président à l'Éducation pour la région Occitanie, est prévue le 19 mars, soit quatre mois après la chute de la plaque de béton. Le représentant régional est attendu de pied ferme au lycée Dhuoda où des travaux sont espérés avant qu’un grave accident ne se produise.

* Contacté, le proviseur du lycée n’a pas souhaité répondre à nos questions.

LES Précisions de la Région Occitanie

La Région Occitanie est pleinement mobilisée sur la situation du lycée Dhuoda de Nîmes dans l’intérêt de garantir les meilleures conditions d’accueil, de vie et de travail des élèves et de ses agents.

Une dizaine d’interventions techniques (experts en monument historique, architectes du patrimoine et agents de la Région) ont eu lieu l’année dernière afin d’établir un diagnostic patrimonial sur le bâtiment « A » (classé monument historique). Ce dernier a mis en exergue des problèmes sur la structure de l’enceinte. Immédiatement après la réalisation de ce diagnostic (terminé en décembre 2024), la Région a pris une série de mesures, en cours de déploiement, pour la mise en sécurité rapide des parties les plus fragilisées :

La mobilisation d’une entreprise de travaux pour réaliser de premières interventions au plus vite et ainsi préserver la capacité de l’établissement à recevoir ses publics ;

La mise en place d’étaiements pour répondre au besoin de sécurisation du bâtiment, à partir de la rentrée des vacances scolaires d’hiver, en attendant qu’une réhabilitation complète soit opérée ;

la consultation de bureaux d’études spécialisés dans les problématiques de « structure » pour obtenir un avis contradictoire et plus exhaustif ;

Une demande d’appui du Laboratoire de Recherche des Monuments Historiques formulée auprès de la DRAC compte tenu de la spécificité historique du bâtiment ;

Une rencontre des agents, élèves et parents d’élèves du lycée avec le vice-président Kamel Chibli est aussi programmée le 19 mars prochain pour évoquer l’ensemble de ces sujets, répondre à leurs questions et donner des précisions sur la mise en place de ces actions. Le Rectorat et le Proviseur sont tenus informés en temps réel de l’avancement des études et des travaux de mise en sécurité. Enfin, le travail sur la réhabilitation définitive du bâtiment est aussi d’ores et déjà engagé.

Norman Jardin

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