ÉDITORIAL Meurtre de la petite Louise : un "ensauvagement" insupportable de la société
Que l'on soit de Droite ou de Gauche, face à l'horreur, comment appeler les choses autrement ?
Une succession de faits divers touchant des jeunes. Le dernier en date : le meurtre horrible de la petite Louise, 11 ans, poignardée à Longjumeau (Essonne) il y a quelques jours, par un jeune homme de 23 ans, accro aux jeux vidéos et qui a voulu se défouler pour calmer ses nerfs. Comment est-ce possible ? Inimaginable pour les familles de la victime. Mais aussi pour la société en général. Depuis des années, le terme d'ensauvagement d'une partie de la jeunesse est au cœur des enjeux qui déchirent la classe politique. Que l'on soit de Droite ou de Gauche, face à l'horreur, comment appeler les choses autrement ? Ces faits divers tragiques, plus pénibles les unes des autres, agitent le débat public et entraîne une extrême-droitisation des réflexions. Et alors ? Nous ne pouvons pas nous cacher derrière notre petit doigt. Il faut impérativement apporter une réponse à ces drames atroces. D'autant qu'ils sont un indicateur de plus d'une réalité chiffrée. Selon le ministère de l’Intérieur, les homicides sont encore en hausse en 2023. On en compte plus de 1 000 dans l'hexagone. Les tentatives de meurtre de leur côté dépassent les 4 000 sur la même période. Sans compter les statistiques pour coups et blessures volontaires qui ont explosé ces dix dernières années. Presque le double entre 2016 et 2023. Une constatation nationale, mais aussi locale. Le procureur d'Alès, Abdelkrim Grini, n'a pas hésité à l'audience solennelle de ce début d'année à employer les mêmes mots, face aux atteintes aux personnes et au narcotrafic. On pourrait aussi mettre en exergue les refus d'obtempérer. Quelles solutions pour endiguer ce mal ? Les réponses sont forcément multiples. Et un État tout policier ne réglera pas tout. Pour autant, difficile d'exclure ce lien entre carence de l’autorité et ensauvagement. Mais pour que l’autorité s’affirme, il faut des moyens. Pour restaurer l’autorité perdue, il faut aussi mettre la parentalité au centre du jeu. La communauté éducative a une carte importante à jouer. Jusqu'au renforcement des pouvoirs disciplinaires des directions scolaires. Un vaste chantier qui sera long et périlleux. Mais indispensable pour l'unité et notre cohésion républicaine.