Exclusif. Depuis l'annonce de la candidature du Premier adjoint Julien Plantier, et vendredi dernier la création de son groupe autonome politique, Nîmes avenir, la tension est à son paroxysme dans la majorité. Après quelques jours de réflexion, Jean-Paul Fournier a décidé d'agir et reçoit depuis le début de la semaine, un à un, chaque élu fidèle à Julien Plantier. Tout en préparant la suite.

Le maire de Nîmes, que l'on disait usé et fatigué, semble avoir retrouvé une certaine énergie. Il vient de réussir en quelques jours l'exploit de disloquer l'union prometteuse engagée par son Premier adjoint. En effet, vendredi dernier, Julien Plantier annonçait une grande nouvelle : la création d'un groupe autonome, mais engagé dans la majorité municipale. Au total 15 élus et pas des moindres. Plusieurs adjoints, dont des élus historiques et fidèles au maire.

Patatras. Depuis lundi, Jean-Paul Fournier a décidé de faire voler en éclat ce nouveau groupe. Il a ainsi reçu individuellement les membres de Nîmes Avenir. "En amont de ces entretiens, il faut préciser que certains d'entre eux ont subi des pressions, voire des intimidations, amenant à ce qu'ils quittent le groupe qu'ils venaient pourtant de rejoindre en toute liberté. De plus, certains se sont même vu refuser leur démission du conseil municipal et exiger qu'ils réintègrent le groupe présidé par notre collègue Franck Proust", explique Julien Plantier.

Trois élus ont quitté Julien Plantier

Ainsi, Véronique Gardeur-Bancel, adjointe à l'Éducation, qui avait fait la promesse de soutenir le Premier adjoint, est désormais sur le départ. Selon nos informations, elle a signé un courrier à Jean-Paul Fournier s'engageant à revenir dans le groupe originel de la majorité municipale, présidée aujourd'hui par Franck Proust. Maud Chelvi-Sendin, conseillère déléguée aux Accueils de loisirs, lui a emboîté le pas. Tout comme l'adjoint à la Sécurité, Richard Schieven.

Comment ce revirement est-il possible, quelques jours seulement après l'annonce du groupe de Julien Plantier ? Le Premier adjoint confirme nos informations : "Ces élus ont signé en toute liberté et en pleine conscience leur participation à notre groupe. Ils peuvent tout à fait se retirer. En tout état de cause, je vous confirme que nous sommes désormais 12 élus dans ce groupe."

Julien Plantier a pris la plume à la mi-journée ce mercredi pour écrire un courrier au maire. "Pour déplorer les agissements depuis lundi matin. Des appels incessants, des convocations individuelles alors que j'ai moi-même proposé au maire une rencontre collective dans son bureau pour le rassurer sur nos intentions. Il a tout simplement refusé."

Reste qu'il semble bien difficile à présent d'imaginer que cette union de la Droite au sein du conseil municipal puisse perdurer après ce nouvel épisode. "J'ai retrouvé des élus en détresse psychologique. Ce sont des pratiques abjectes, qui me confortent dans mon choix de proposer un autre chemin et un nouvel équilibre au sein de la majorité municipale", poursuit Julien Plantier.

"Je vais en tirer toutes les conséquences", annonce le maire de Nîmes

Le Premier adjoint insiste lors de notre échange : "Je ne suis pas contre Jean-Paul Fournier. Je n'ai trahi personne. Mais je déplore les méthodes qui ne sont pas dignes de l'idée que nous devons avoir de l'engagement public. Je m'oppose fermement à cette façon d'agir. Aussi, à compter de ce jour, toute sollicitation adressée à un membre du groupe Nîmes Avenir devra nécessairement transiter par moi-même en tant que président dudit groupe."

Contacté par Objectif Gard, Jean-Paul Fournier lui répond : "M. Plantier dépasse les bornes, je n'ai pas de compte à lui rendre. Je reçois les élus que je veux sans l'autorisation de qui que ce soit. Il va trop loin et je vais en tirer toutes les conséquences."

On comprend à travers les mots du maire que le divorce est consommé. Et les jours de Julien Plantier en tant que Premier adjoint et président de la SAT et de la SPL Agate sont désormais comptés. 

Toujours selon nos informations, Jean-Paul Fournier a aussi déjà anticipé le prochain conseil municipal d'avril. Ainsi, des élus jusque-là de l'opposition pourraient intégrer la majorité. Le centriste Thierry Procida devrait faire son grand retour et pourrait même obtenir un poste d'adjoint. Corinne Ponce-Casanova, elle aussi grande fidèle d'un certain Yvan Lachaud, devrait s'associer à la majorité. Et enfin, plus étonnant, Marc Taulelle, fidèle du maire, mais qui avait franchi les frontières de l'extrême-droite, pourrait en être. Avec ces nouveaux partenaires politiques, Jean-Paul Fournier pourrait conforter sa majorité et exclure les nouveaux parias...