« Avant d’être ce que je suis, j’ai joué dans les ruines d’un empire, et la poudre de ses marbres a coulé dans mes doigts d’enfant. Elle m’a peut-être enseigné à prendre les mesures des siècles », disait l’auteur cévenol André Chamson. De l'antique Nemausus, Nîmes conserve un précieux héritage monumental et archéologique. La ville, qui s'est dotée d'un grand musée de la Romanité, est dominée par la Tour Magne. Son grand amphithéâtre, où vibrent encore des milliers de spectateurs, compte parmi les mieux conservés du monde romain. Le castellum aquae, point d'arrivée de l'aqueduc de Nîmes dont fait partie le Pont du Gard, nous rappelle l'ingéniosité des Romains dans la maîtrise et la gestion de l'eau, en plus d'être un vestige particulièrement rare dans le monde. Mais avant les Romains il y avait du monde et après eux aussi !

Xavier Douais, adjoint au Tourisme à la Ville, partage la vie de la cité en deux temps. « Le programme est fait en collaboration entre tourisme et culture. » En 2023, 164 visites guidées ont réuni plus de 2 300 visiteurs dont 60 % entre avril et septembre. En 2021, 111 visites étaient au programme et en 2022, 154. Une hausse constante qui prouve la valeur et l’intérêt de ces visites. Et l’élu de reprendre : « Cela montre la qualité des guides et la pertinence des visites qui sont proposées car le but est aussi de coller à l’actualité nîmoise comme cette année des visites axées sur la Contemporaine. Nous faisons aussi une ou deux visites afin de faire monter en compétences les commerçants qui sont aussi les ambassadeurs de la ville. »

Le génie romain s'exprime aussi à travers la Maison Carrée de Nîmes, temple antique inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco en septembre 2023. Mais Nîmes est aussi une cité qui vit dans son temps. Pour Sophie Roulle, adjointe à la culture : « Le travail transversal est fondamental. Dans quelques jours, la Contemporaine débute et nous avons travaillé avec le tourisme pour faire sens et proposer des visites dans l’espace public. Vous pouvez d’ailleurs acheter le pass à 10 euros pour la Contemporaine, ici-même, à l’office de tourisme ! »

Souvent hermétique, l’art contemporain peut illuminer la ville mais encore faut-il le comprendre. « Ces rencontres seront intéressantes et nous allons titiller l’intérêt des gens en expliquant le travail et la proposition des artistes. Sans médiations fortes faites par des personnes qualifiées on ne comprend pas forcément les œuvres et on peut se sentir rejeté. Par contre, si on comprend, on peut avoir envie d’aller plus loin », explique Sophie Roulle.

Nîmes ne saurait être réduite à son surnom de petite Rome Française. Son centre historique, surnommé l'Ecusson, offre à la vue des passants de belles fenêtres médiévales et ses nombreux hôtels particuliers cachent derrière leurs portes travaillées d'étonnantes cours d'honneur. Entièrement piéton, cet espace est classé site patrimonial remarquable depuis 1985.

Directeur de Nîmes Tourisme, Xavier Labeaune dévoile les 124 visites organisées d’avril à septembre et regroupant 23 thématiques différentes. « 61 % d’entre elles sont accessibles aux PMR. Nous sommes dans l’actualité de la Contemporaine, mais aussi de la feria avec de belles visites, notamment avec le novillero Nino Julian qui va toréer de salon après que les visiteurs sont passés par le toril et la chapelle. Nous reprenons aussi nos visites plus classiques comme celles sur le street-art, l’Antiquité, en nocturne, la Maison carrée, les hôtels particuliers ou encore la pause yoga que nous répétons après le succès de 2023. »

Enfin, la ville s'inscrit dans la modernité avec des constructions aux gestes architecturaux forts, comme le Carré d'Art de Norman Foster, signées des plus grands architectes de notre époque, des commandes publiques d'artistes contemporains ou encore des créations artistiques plus éphémères relevant du street art. 

Bettina Celié, responsable du pôle patrimoine à la mairie, indique : « Si vous êtes pressé, la visite touche-à-tout est Nîmes au fil des siècles, mais il faut l’approfondir avec d’autres propositions. Il faut aussi permettre de découvrir d’autres quartiers que le seul centre-ville avec des visites plus insolites. »

Pour les passionnés d’architecture, l’enclos du Chapitre, les vitraux de Saint-Baudile, Nîmes musée antique de plein air, Nîmes au XIXe siècle, le petit Montmartre nîmois ou encore la recherche du rempart. « C’est une manière de découvrir notre patrimoine avec des indications de lecture clés. La partie des histoires locales n’est pas oubliée », poursuit Bettina Celié.

Oubliés ? Les enfants ne le sont pas non plus ! Des ateliers tote bag ou bonbon et la nouveauté Tous en vadrouille qui aura lieu l’été à partir de 18h et qui sera ponctuée de surprises, d’activités ludiques pour les enfants et d’informations pour les parents.

Pour toute la programmation rendez-vous ici, sinon directement à l’office de tourisme face aux arènes de Nîmes.