Publié il y a 5 h - Mise à jour le 25.04.2025 - Abdel Samari - 2 min  - vu 1199 fois

ÉDITORIAL Mise en berne du drapeau pour la mort du pape : la juste position de Sylvain André

Sylvain André, maire de Cendras

- Photo d'archive Objectif Gard

Est-ce qu'un maire, attaché viscéralement à la laïcité, doit aller jusqu'à baisser le drapeau français de sa mairie en direction d'une figure religieuse ?

Depuis le décès du pape en début de semaine, l'émotion est forte partout dans le monde. Comme Jean-Paul II en son temps, ce souverain pontife avait mis sa foi au service de la paix. Actif sur la scène internationale, il a beaucoup voyagé hors des murs de sa forteresse à Rome. Une posture pendant plus d'une décennie, pacifiste et humanitaire, jusqu'à exprimer une véritable hostilité aux armes nucléaires. La diplomatie au cœur de son pontificat pour ce chef d'État pas comme les autres. Il laisse toutefois certains sujets sans réponse, notamment sur des questions sociétales. Un choix délibéré ou un manque de temps pour des raisons de santé ? Une chose est sûre : il n'a laissé personne indifférent. Et les nombreux hommages en témoignent. La France, République laïque, engagée depuis 1905 dans la neutralité vis-à-vis des religions, connaît un véritable cas de conscience. Est-il nécessaire de mettre en berne des drapeaux sur les bâtiments publics samedi, jour des obsèques du pape François ? Ce n'est pas la première fois que notre pays s'incline pour rendre hommage à un pape disparu. Et à chaque fois, la même polémique surgit. Bien sûr que cette séparation entre l'Église et l'État est essentielle pour que chacune et chacun puissent croire ou ne pas croire, librement et en toute sérénité. Il est bien difficile ensuite de reprocher à certains maires d'installer des crèches pour fêter la naissance du Christ à Noël... Sylvain André, maire de Cendras et président des maires ruraux du Gard, l'exprime parfaitement dans sa dernière prise de parole. N'importe qui, respectueux de ses semblables, peut sans difficulté exprimer un immense respect pour le pape François. Mais est-ce qu'un maire, attaché viscéralement à la laïcité, doit aller jusqu'à baisser le drapeau français de sa mairie en direction d'une figure religieuse ? Reconnu comme tel dans le monde, soyons juste. Où s'arrête la limite alors de la religion dans les services publics ? Depuis des années, l'immense majorité du personnel politique explique qu'aucun signe ostentatoire ne doit être visible dans les enceintes publiques. Pour certains, cela doit même aller jusqu'à l'interdiction dans tout l'espace public. Comment les citoyens attachés à une autre religion pourraient alors interpréter ce choix ? Les racines chrétiennes de la France ne suffisent plus à tout justifier...

Abdel Samari

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