NÎMES Tsew the kid : "Ma musique se veut être fédératrice, peut-être réparatrice"
Après un passage dans les arènes en première partie de la chanteuse belge, Angèle, le rappeur Tsew the kid s'offre une nouvelle virée à Nîmes, tout seul, comme un grand, avec des bagages bien chargés : un troisième album, "On finira peut-être heureux", et deux disques d'or.
À seulement 26 ans, Tsiry Ralaiarisedy, Tsew the kid de son nom de scène, a su s’imposer de manière fulgurante sur la scène hexagonale. Les arènes de Nîmes figurent à son palmarès, "un moment grandiose" alors qu'il assurait la première partie de la célèbre chanteuse belge, la frangine de Roméo Elvis(*), Angèle. "C'était impressionnant, d'autant plus que je suis un grand fan du film Gladiator. J'avais l'impression d'être un des personnages en entrant dans les arènes. Au-delà de ça, le public était très chaleureux", se souvient le rappeur d'origine malgache.
Prochaine date, toujours en ce qui concerne les Gardois, le 23 novembre, dans une salle plus intimiste mais avec un public tout aussi enthousiaste, celle de Paloma. Tsew the kid viendra y présenter, entre autres, son dernier opus sorti le 23 juin dernier : On finira peut-être heureux. Un titre qui ouvre à la réflexion. "J'ai l'impression que le bonheur par moments, est un choix, un état d'esprit qu'on peut acquérir. Il est possible d'être heureux, à tout moment, peu importe ce qui se passe dans la vie", explique-t-il.
En cinq ans de carrière à peine, le jeune artiste a percé dans le milieu du rap, de la pop urbaine plus généralement. Et ce, de son tout premier projet, Diavolana (traduisez «Rayon de lune»), paru en novembre 2019, qui s’est rapidement vu certifié disque d’or, à son concert à l’Olympia. Aujourd’hui suivi par 1,5 million de personnes sur les réseaux, il fait figure de phénomène, et ce, grâce à sa personnalité tout en nuances et à sa singularité.
"Avant de monter sur la scène de l'Olympia, je me suis mis à pleurer"
Alors on peut aisément l'imaginer et le comprendre, Tsew the kid a tout pour être heureux. "Je suis extrêmement reconnaissant, lâche-t-il. Pour l'anecdote, juste avant de monter sur la scène de l'Olympia, dix secondes avant, je me suis mis à pleurer parce que je me suis rendu compte à quel point tout ce qui m'arrive est fou."
Fou, mais mérité car cette ascension, aussi fulgurante fut-elle, n'a pas été sans efforts, sans prendre le temps d'explorer ce monde, cette jeunesse, non pas dorée, mais pleine d'espoir, parfois naïve, avide de liberté, prête à gravir les échelons si quelqu'un daigne lui mettre le pied à l'étrier. Sa propre maman a joué ce rôle. "J'étais à la fac en licence mention économie et gestion. Elle a vu que je n'allais plus trop en cours." Plutôt que de l'accabler de reproches, sa maman l'a encouragé à persévérer dans la musique. "Le fait de me montrer qu'elle avait confiance en moi, m'a donné beaucoup de force. Et je pense que le vrai déclic est venu de là."
Plus haut nous évoquions la liberté, à la fois d'agir, mais de dire aussi. "La musique m'a aidé à trouver un équilibre, de pouvoir exprimer des choses que je n'ose pas dire dans la vie de tous les jours. Et pourtant, il faut savoir évacuer les regrets, les frustrations etc. La musique est une sorte d'exutoire" Et le même de poursuivre : "J'espère que ce sera utile aux personnes qui m'écoutent. Ma musique se veut être fédératrice, peut-être réparatrice. J'ai l'impression d'avoir trouvé mon utilité dans ce monde en faisant ce métier." Le dernier titre de son troisième album, Quattrocento, un son pur rap, très intimiste, est peut-être la meilleure illustration de ses propos, encore une fois porté par une mélodie percutante.
Tsew the kid, sur la scène de Paloma le jeudi 23 novembre à partir de 20h. Tarifs : 20 €/24 € sur réservation, 23 €/27 € le soir même.
*Roméo Elvis sera en concert à Paloma le 9 mars 2024.