À 42 ans, l’élu annonce sans détour briguer un second mandat à la tête de sa commune, et il l’annonce, à onze mois de l’échéance, « (son) équipe est déjà constituée ». Interview.

Objectif Gard : Serez-vous candidat à votre propre succession en 2026 ?

Jonathan Pire : C’est une question simple, à laquelle je répond simplement : oui, je serai candidat à la prochaine élection municipale de 2026. Mes motivations sont assez évidentes : mettre en oeuvre les idées que je porte au travers de mon action, incarner le changement que je souhaite et que j’ambitionne pour la commune. La fonction de maire, c’est la seule où quand on se promène dans le village, on peut dire : « j’ai fait cette chose. » On prépare l’avenir pour nos enfants, pour les générations futures, et j’ai la sensation ces derniers mois et années que le maire incarne un pôle de stabilité, le dernier rempart.

L’agression dont vous avez été victime l’été dernier vous a-t-elle fait réfléchir à vous représenter ?

Le jour même et les jours suivants je me suis interrogé : suis-je encore suffisamment motivé pour poursuivre ? Le temps a passé. Il n’est pas dans ma nature de me victimiser, je suis quelqu’un de combatif. Depuis mes 18 ans, je suis intéressé par la chose publique, c’est dû à mon histoire familiale et à mon parcours de vie singulier. J’ai un attachement viscéral à ma commune et à ses habitants, et d’une certaine manière je me sens redevable.

Quel bilan tirez-vous de votre premier mandat de maire ?

L’enseignement principal, c’est que l’idéologie c’est bien, mais les actions, c’est mieux. J’estime que ce premier mandat est assez satisfaisant, nous avons tenu 98 % des engagements pris en 2020. Nous avons démontré une capacité à agir. Mon leitmotiv a été le redressement des comptes communaux, nous avons réduit le montant de la dette de 73 % et dans le même temps, nous avons multiplié la trésorerie par trois. Nous avions une dette de 3 millions d’euros, disproportionnée pour une commune de notre taille, nous étions à un seuil critique. Pour moi, ce redressement a été la première chose visible. Ensuite, nous avons modernisé et optimisé le parc d’éclairage public, ce qui a généré d’importantes économies, pour un investissement de plus de 200 000 euros. Nous avons créé un nouveau parking dans le centre-bourg, pour répondre à un besoin, notamment pendant la saison touristique lorsque notre population double voire triple. Nous avons aussi travaillé sur la sécurité avec l’installation de 15 caméras de vidéo protection, pour répondre à des enjeux cruciaux de sécurité des habitants et de nos visiteurs. Nous avons aussi créé une maison de la jeunesse, fait d’importants travaux de voirie et multiplié par trois le budget de l’action sociale et solidaire entre 2019 et 2025.

Où en êtes-vous de la composition de votre équipe et du projet ?

À onze mois de l’élection, mon équipe est déjà constituée, avec 60 % d’élus déjà en poste et 40 % de nouveaux candidats. Le projet 2026-2032, nous y travaillons déjà, notamment sur des projets que nous portons à moyen et long terme. Il y a le projet de centrale solaire au sol, aujourd’hui ralenti par rapport à l’évolution des règlementations. Il a fallu qu’on le réoriente et qu’on le redimensionne. Il y a le projet de logement communal à loyer modéré, sur lequel nous rencontrons quelques difficultés liées à l’âge du bâtiment, et le projet de hangar pour accueillir nos agents des services techniques, qui est une nécessité.

Quel tôle comptez-vous jouer à la Communauté de communes du Pont du Gard ?

Il est plus efficient que je me concentre sur mon rôle de maire et que Numa (Noël, son adjoint, aujourd’hui vice-président de la CCPG délégué à la Sécurité et au Tourisme, ndlr) soit fléché sur la CCPG. Il a un bilan très positif, il a réussi à obtenir des équipements pour la commune et des financements, et il a aussi l’expérience.