La commune de Vergèze traverse une période particulièrement difficile. En l’espace de quelques jours, deux annonces coup sur coup ont semé l’inquiétude sur le territoire : la fermeture programmée de la verrerie, propriété du groupe américain Owens-Illinois, et un rapport défavorable des hydrogéologues mandatés par l’État, mettant en péril le statut d’eau “minérale naturelle” de la marque Perrier.

164 emplois menacés

Implanté depuis plus de 50 ans à Vergèze, fermer le site de production de bouteilles en verre est une réelle catastrophe pour le territoire. L’économie locale va être réellement fragilisée, car ce sont 164 suppressions d’emplois directs annoncées, sans compter les nombreux emplois indirects liés à la sous-traitance. “On ne raye pas d’un trait de plume une usine qui fait partie de notre patrimoine industriel local. Nous travaillerons avec tous les partenaires institutionnels pour éviter la fermeture de l'usine. Pour maintenir l'emploi, il y a des solutions. L'usine est en état de marche et nous pouvons chercher un repreneur. Nous y mettrons toutes nos forces, notre énergie et tous nos moyens”, assure Pascale Fortunat-Deschamps, maire de Vergèze.

Une première réunion a eu lieu ce jeudi 10 avril avec la direction d’Owens-Illinois France, en présence notamment de la sénatrice Vivette Lopez, du sénateur Denis Bouad et de la représentante de la présidente de Région Carole Delga. Le groupe a indiqué avoir mandaté un cabinet pour accompagner la mise en œuvre d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). “J'ai dénoncé la violence pour les salariés et leurs familles de cette décision. Puis c’est complètement incompréhensible, ils ont fait un bénéfice de 7 % en 2024”, souligne la maire de Vergèze. Une réunion est prévue demain matin entre les élus de la commune et les employés.

Ensuite, le député du Gard, Nicolas Meizonnet, a interpellé le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique sur les conséquences sociales et économiques de cette fermeture. Il dénonce une décision incompréhensible. “La fermeture d’un site de production verrier interroge sur la stratégie industrielle et environnementale du pays. Le verre est un matériau recyclable et de plus en plus privilégié dans les emballages, il est essentiel de préserver les capacités de production nationale pour éviter une dépendance accrue aux importations”, affirme le député gardois.

Le statut de Perrier remis en question

Un rapport d’experts hydrogéologues, commandité par l’État, remettrait en question la possibilité pour Perrier de conserver son appellation d’eau “minérale naturelle”, invoquant une “absence de pureté originelle” de la ressource. Des risques ponctuels de contamination, notamment liés au changement climatique, auraient été relevés. Si le rapport complet n’a pas encore été transmis à la mairie, Pascale Fortunat-Deschamps rappelle qu’il contiendrait également des éléments positifs. Confirmant particulièrement la minéralité de l’eau et suggérant des pistes d’amélioration pour renforcer la protection de la nappe.

Face à ces deux annonces lourdes de conséquences pour l’économie locale, la municipalité appelle à une mobilisation collective. “Le temps n’est pas à la résignation. La verrerie comme l’usine Perrier font partie de notre patrimoine commun. Nous devons nous battre pour préserver l’emploi, l’industrie et la richesse de notre territoire”, a conclu la maire, assurant pouvoir compter sur le soutien de nombreux élus de tous bords, ainsi que de la population.

Réaction en vidéo de la maire de Vergèze :