NÎMES Une brève histoire de la cité des Antonin
Aux origines la Romanité, les guerres de religions pour la diviser et le textile pour la ressusciter.
Des peuples ont toujours habité la région mais ce sont les Volques arécomiques, peuplade celte, qui se sont installés de manière pérenne, au pied de ce qui est devenu la Tour Magne. Ici, une source coule même en été dans un pays ou l’aridité est la norme.
Quelques siècles plus tard, les Romains formalisent cette installation et nomment la cité fraîchement consolidée Nemausus.
Son cœur est alors la source de la Fontaine, là où le visiteur peut se prélasser dans des jardins publics qui furent les premiers d’Europe en leur temps.
Ainsi, Nîmes fut l’une des plus importantes colonies du monde romain. Traversée par la Via Domitia, route qui reliait Rome à l’Espagne, elle était déjà située à un carrefour commercial et culturel de toute première importance. Le cultuel païen y jouera un rôle primordial.
Nîmes a connu son apogée sous le règne de l’Empereur Auguste. C’est de cette époque que datent les célèbres monuments romains de la ville, parmi les plus beaux et les mieux conservés de l’ancien empire.
Les arènes, amphithéâtre remarquablement conservé qui fut, au gré de l’histoire, lieu de spectacle, forteresse et place d’habitation, et dont la colossale restauration est en cours jusqu'en 2034 (en savoir plus). La Tour Magne, la Porte Auguste et la Porte de France, témoignages de l’ancienne enceinte de la ville (en savoir plus). Le castellum divisorium, point d’arrivée de l’aqueduc de Nîmes (en savoir plus).
En 2007, deux grandes mosaïques, dites d’Achille et Penthée, ont été découvertes lors de fouilles préventives sur le chantier des Allées Jaurès ; elles ornaient en leur temps une domus, riche villa romaine.
Après la campagne d’Egypte, certains des soldats d’Auguste s’installèrent à Nîmes. Leur victoire fut symbolisée par un crocodile enchaîné à un palmier, une représentation reprise alors sur des pièces de monnaie frappées à Nîmes et devenue bien plus tard (sous François 1er) les armes puis l’emblème de la ville. Dans les années 1980, l'association palmier et crocodile est réinterprétée par Philippe Starck. Présente un peu partout dans la ville, l'illustration d'origine antique ne manque pas de piquer la curiosité des visiteurs...
Et puis… Les Wisigoths prennent la ville au cinquième siècle de notre ère. Ils transforment l’amphithéâtre en forteresse mais au VIIIe siècle, les Musulmans prennent la vile quelques courtes décennies.
Après un Moyen-Âge tumultueux ou en tout cas aux sources moins claires que par le passé, Nîmes souffre. Les Protestants sont alors très nombreux dans la cité et les guerres de Religion la divisent dès le XVIe siècle et jusqu’au XVIIIe.
Cependant, à la fin du Moyen-Âge, Nîmes connaît une activité florissante, surtout grâce au savoir-faire de ses drapiers : ils créent la célèbre toile de Nîmes, les débuts de ce qui deviendra le jean « Denim ».
Nîmes bénéficie alors de l’essor de son industrie textile (du travail de la soie notamment). La ville se dote d’hôtels particuliers dont les façades, parfois austères, cachent toujours de superbes cours intérieures.
Au siècle des Lumières, autour de l’antique source, sont édifiés les vastes et somptueux jardins de la Fontaine, dessinés par Mareschal. Ils sont aujourd’hui classés « Jardins remarquables ».
L’arrivée du chemin de fer, au XIXe siècle, favorise le développement des exportations, notamment celles de la toile-coton nîmoise, solide et peu coûteuse qui, travaillée par un certain Lévi-Strauss, deviendra la toile de Jean portée depuis dans le monde entier.