FAIT DU SOIR Amoureux de son village, le maire de Garons tire sa révérence
Élu au conseil municipal depuis près d’un demi-siècle, Alain Dalmas s’est toujours battu pour Garons. Le viticulteur, qui n’avait pas coutume de mâcher ses mots, laisse un vide immense dans son village.
« J’adore ma commune, j’aime les Garonnais ! Je ne sais pas quoi vous dire ! », lance Alain Dalmas à notre micro, en mars 2021. L’édile est alors âgé de 75 ans. Cela fait plus de 50 ans qu’il a été élu au conseil municipal. Ce mardi, en milieu d’après-midi, il s’est éteint des suites d’une longue maladie. Alain Dalmas, c’est un demi-siècle d’histoire du village. Né à Marseille, « son père ne souhaitait pas qu’il naisse dans le Gard, mais dans les Bouches-du-Rhône », raconte son premier adjoint et ami, Yves Rodriguez. Entre eux, ce sont quatre décennies de politique garonnaise partagée.
« Alain avait un grand mérite : c’était d’être franc et direct », souligne Yvan Lachaud, ancien président de Nîmes métropole et ex-député de la 1e circonscription du Gard. D’ailleurs, c’est en cette qualité que le Nîmois l’avait accompagné au ministère des Sports afin de demander une subvention pour son gymnase. Amoureux de Garons, Alain Dalmas l’a toujours défendu. Il s'est notamment soulevé contre l’arrivée de Rafales sur la base aéronavale : « Ça faisait un bruit infernal !, se souvient Yves Rodriguez, aujourd'hui, ils sont en Bretagne. »
Alain Dalmas : « Je m’en fous de ce que les gens pensent ! »
Entre Garons et l’Agglo, les relations étaient devenues complexes. Le maire a fait entendre son opposition à l'installation de Virbac, pilotée par Nîmes métropole. Jusqu’au bout, Alain Dalmas n’a pas gardé sa langue dans sa poche. L’an dernier, lors des vœux du député RN de la 1e circonscription, Yoann Gillet, il balance : « Je m’en fous de ce que les gens pensent ! Je suis heureux de travailler avec lui, à chaque fois qu’on l’appelle, il est là. »
Alain Dalmas a également marqué le monde de la viticulture, en tant que président de la cave coopérative Bouillargues-Garons. « C’était un vrai vigneron, présent sur l’exploitation. Il prenait son tracteur, faisait les traitements, les vendanges… Il savait de quoi il parlait », commente Bernard Angelras avec qui, Alain Dalmas s'est disputé la présidence du syndicat des Costières de Nîmes, au début des années 2000.
Le Garonnais était un bon vivant : « Chaque été, en juillet, il organisait des réceptions chez lui où il invitait plusieurs élus », se souvient Yvan Lachaud. Déguisé un jour en Père Noël dans les écoles de Garons, l'édile s'est fait démasquer « à cause de son petit doigt coupé », se souvient Yves Rodriguez. Alain Dalmas a toujours aimé organiser les fêtes votives avec des encierros de nuit ou cette soirée avec Julien Clerc, animée par Jean-Pierre Foucault et Léon de Radio Monte Carlo, dans les années 70.
Obsèques ce samedi à 15 heures
Le bilan d’Alain Dalmas, c’est aussi la rénovation complète des établissements scolaires, de la mairie, ou encore la création de la zone d’aménagement des Amoureux. « C’est le chemin des amoureux. Je suppose que nos parents et grand-parents aillaient promener, main dans la main », nous expliquait-il. Marié à Noëlle, Alain Dalmas racontait aussi : « Avec toutes mes activités, ma femme me dit que je me lèverai même la nuit, avec une lampe torche, pour chercher les emmerdes ! » Maire, viticulteur, l'édile était aussi père d’une fille, grand-père de deux petites-filles et arrière-grand-père d’une autre petite-fille.
Ses obsèques sont prévues ce samedi à 15 heures, à l’église du village. Le maire sera enterré dans le caveau familial du cimetière communal.
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Il y a trois ans, Objectif Gard interrogeait le maire qui nous témoignait de sa passion pour Garons...