Publié il y a 16 h - Mise à jour le 13.01.2025 - Coralie Mollaret et Abdel Samari - 4 min  - vu 393 fois

FAIT DU SOIR Les quatre "dossiers chauds" du sénateur Laurent Burgoa

Laurent Burgoa est sénateur LR du Gard depuis 2020

Laurent Burgoa est sénateur LR du Gard depuis 2020

- Coralie Mollaret

Le sénateur Les Républicains du Gard a organisé son traditionnel déjeuner de rentrée. L’occasion de balayer plusieurs sujets : instabilité gouvernementale, lutte contre le trafic de drogue, commission d'enquête sur les eaux minérales ou encore prochaines élections municipales et sénatoriales. 

1. L'instabilité gouvernementale 

L’année 2024 aura été tumultueuse, marquée par la dissolution de l’Assemblée nationale et, pour l’instant, deux remaniements du gouvernement. « Emmanuel Macron est fautif de cette situation », martèle Laurent Burgoa. La nomination de François Bayrou au poste de Premier ministre ? « Ça n’a jamais été trop ma tasse de thé, je n’aime pas les traitres ! », poursuit-il, en référence à son soutien au candidat socialiste, François Hollande, à la présidentielle de 2012. Et d’ajouter, à la veille du discours de politique générale de François Bayrou : « J’espère qu’il ne va pas abroger la réforme des retraites pour faire plaisir au PS » 

Dans tous les cas, l’actuelle situation politique a finalement remis la droite au premier plan, en panne depuis la présidence de Nicolas Sarkozy. C’est ainsi que le président de la Droite au Sénat, Bruno Retailleau, est devenu ministre de l’Intérieur. « Il peut avoir un avenir et il aura mon soutien », a commenté Laurent Burgoa, qui le préfère à Laurent Wauquiez, actuel président du groupe La Droite républicaine à l’Assemblée nationale.


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2. Narcotraficants, eau gazeuse et Marianne 

C’est dans ce contexte que le Gardois tente d’assumer son rôle de parlementaire, c’est-à-dire de faire la loi. Laurent Burgoa participe actuellement à deux commissions d’enquête. D’abord celle sur le narcotrafic, Nîmes étant tristement connue pour son trafic de drogue : « Fin janvier, nous aurons une proposition de loi issue de notre travail, avec notamment la demande du ministre de la Justice, Gérald Darmanin, d’isoler les 100 plus gros narcotrafiquants. »

Quant à la commission sur les eaux minérales, elle intervient après le scandale des eaux en bouteille de Nestlé. « C’est un sujet national important avec des incidences gardoises », relève le sénateur Les Républicains. Le 7 février, la commission d’enquête se déplace dans le Gard sur le site de Vergèze : « Nous avons prévu d’interroger le préfet, mais aussi les journalistes de Mediapart. » Les parlementaires ont six mois pour rédiger un rapport qui devrait aboutir à une proposition de loi.

Plus insolite, Laurent Burgoa s'est rapproché de l'ancien conseiller départemental, Philippe Pécout, qui a recensé les bustes de Marianne dans les mairies du Gard. « Dans plusieurs semaines, je déposerai une proposition de loi visant à rendre obligatoire la présence d’une Marianne à la mairie. Ça peut paraître anodin, mais c’est un geste fort à l’heure où grimpent les populismes », a-t-il défendu.  

3. Préparation des Municipales 

Élu en 2020 par les « grands électeurs », principalement des conseillers municipaux, Laurent Burgoa cajole son électorat. Après avoir fait une première tournée des 351 communes gardoises, le Nîmois s’est lancé en juillet dans un deuxième marathon communal : « Nous en sommes à 70 pour l’instant. » Parmi les sujets de préoccupation des édiles : « La situation financière de l’État et les conséquences sur les dotations aux collectivités, le transfert de la compétence eau et assainissement vers les communautés de communes ou encore les contraintes liées à l’urbanisation et les lois environnementales… »

À l’approche des municipales 2026, le secrétaire départemental LR du Gard, Franck Proust, a chargé Laurent Burgoa de s’occuper du scrutin. L’édile regarde d’un bon œil la candidature de Charly Crespe au Grau-du-Roi. À Bagnols, en raison de l’effondrement de la droite, le sénateur soutiendra le maire sortant Jean-Yves Chapelet : « Là où il n’y aura pas de candidat LR, on regardera attentivement. Mais pas question de soutenir un candidat RN ou issu de La France insoumise », poursuit-il. Et à Nîmes ? « Avec le maire, nous annoncerons notre choix dans trois mois. Pour l’instant, c’est toujours Jean-Paul Fournier le patron, il faut le respecter. On lui doit beaucoup. »



4. Son avenir personnel 

Lorsque Laurent Burgoa a commencé aux côtés de Jean-Paul Fournier, alors en campagne pour les municipales de 2001 à Nîmes, le jeune homme ne s’attendait pas à pareille destinée. En 2015, il est à un cheveu de s’emparer du Conseil départemental. Une défaite difficile, mais pas insurmontable… La situation de majorité relative le met plus que jamais en lumière. Élu sénateur en 2020, Laurent Burgoa perd les élections départementales de 2021 sur son canton de Nîmes 3. Une gifle, dont il garde la trace… Mais c’est terminé : « Je ne serai plus candidat aux Départementales. Ça ne veut pas dire que je ne prépare pas l’avenir sur ce canton. D’ailleurs, le RN a des chances de gagner des cantons à la gauche. »

L’avenir de Laurent Burgoa se joue, à l’écouter, uniquement au Sénat. Candidat aux prochaines élections, le dernier week-end de septembre 2026, la question sera de savoir qui tirera la liste à droite ? Une manière de maximiser sa victoire. Il y a six ans, Laurent Burgoa avait bien essayé de piquer la place à la sénatrice sortante, Vivette Lopez… En vain. Vont-ils alors sur un bis repetita ? Il semblerait bien que oui : « On verra ce qui se décide au national. » Que la campagne commence !

Coralie Mollaret et Abdel Samari

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