GARONS Installation de Virbac autorisée : le « ras-le-bol » du maire Yves Rodriguez
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Yves Rodriguez, nouveau maire de Garons
- Coralie MollaretC’est « impuissant » que le nouveau maire de Garons, Yves Rodriguez, voit le préfet autoriser l’installation de Virbac aux portes de son village.
Objectif Gard : Comment réagissez-vous à l’autorisation donnée par l’État ?
Yves Rodriguez : Dès le départ, nous n'étions pas d’accord. Notre conseil municipal, dans son intégralité, a même voté contre. Le problème, c’est que la zone Mitra fait partie de la commune de Saint-Gilles. Même si le projet est à nos portes, nous n’avons aucun pouvoir d’action… On n’y peut rien, nous sommes impuissants.
Dans votre village, la mobilisation était pourtant forte contre le projet ?
Tout à fait. Nos premières maisons sont à moins de 400 mètres de la future usine. Les gens craignent pour les odeurs… En plus, rien n’est fait pour les poids lourds. C’est déjà la pagaille. Les camions circulent tous les jours pour livrer les entreprises de la zone, il n’y a pas de sanitaire, pas de toilettes, ni de parking ! Je vous laisse imaginer ce que l’on retrouve dans les fossés : des bouteilles d’urine, des excréments, de la nourriture… Ce n’est pas la faute des routiers, je les plains surtout après 12 heures de route. Mais les gens commencent à en avoir marre.
L’aéroport vous cause-t-il aussi des désagréments ?
Oui, il n’y a pas de dépose-minute. Les gens préfèrent se garer dans notre village ou sur le parking du supermarché pour aller à Londres. C’est inadmissible !
Quelles sont vos relations avec Nîmes métropole ?
Pour les problèmes de stationnement, on nous dit qu’à la sortie d’autoroute du péage de Nîmes Ouest, on pourra les accueillir. Je les vois mal aller stationner jusqu’à là-bas…
Le restaurateur étoilé Michel Kayser, qui a un restaurant réputé sur votre commune, craint que Garons devienne « la poubelle de l’Agglo ». Comment réagissez-vous ?
Il a tout à fait raison… Et je ne vous parle pas de l’arrivée de Soprema, une société qui n’est pas Seveso, mais pas loin !
Cette problématique pourrait être un enjeu pour les prochaines municipales. Pensez-vous avoir les épaules pour tenir tête à vos différents interlocuteurs ?
Oui, ça risque de jouer. D'abord à l'Agglo, j'arrive à peine, je n'y étais pas élu avant. Ensuite, malheureusement, comme je vous l’ai dit, nous n’avons pas les coudées franches. Nous ne sommes pas trop écoutés. Je me souviens d’ailleurs qu’Alain Dalmas, l’ancien maire, rentrait souvent contrarié de ses réunions à Nîmes métropole.