OCCITANIE Budget 2025 adopté : Carole Delga répond du tac au tac à ses opposants
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Ce jeudi, au parc des expositions de Montpellier pour le Conseil régional Occitanie
- Coralie MollaretVoyage au Japon, création d’une taxe, plan d’économie ou d'investissement… Le budget 2025 de l’Occitanie a été voté, ce jeudi à Montpellier. Il a donné lieu à de vives passes d'armes entre la présidente socialiste et son opposition.
Le budget est un moment phare dans la vie d’une collectivité. Avec quelques mois de retard, l’exercice financier 2025 du Conseil régional a été adopté, ce jeudi, au parc des expositions de Montpellier. D'un montant de 3,55 milliards d'euros, dont 1,7 milliard en investissement, la présidente PS Carole Delga a rappelé : « Il a été retardé en raison des difficultés financières de la France et de l’instabilité gouvernementale... La période exige de l’autorité et de la clarté. »
Un plan d’économie de 140 M€
De la clarté d’abord dans les chiffres : une baisse des crédits de l’État de 182 M€. En réponse, l’exécutif a mis en place un plan d’économie de 140 M€, établissant la hausse des dépenses à 0,8 %. Ce plan comprenant notamment le report d’acquisition de matériel roulant, une réduction de 7,5 M€ des subventions et cotisations aux organismes extérieurs, ainsi qu’une diminution de 1,9 M€ grâce à la fusion des agences régionales. À savoir : les trois agences culturelles ainsi que l’agence de développement économique et le comité régional du tourisme.
Ces économies se heurtent toutefois aux besoins croissants de l’Occitanie, région la plus dynamique en termes démographiques, avec 40 000 habitants supplémentaires chaque année. Comme beaucoup de collectivités, le Conseil régional devra donc faire mieux avec moins. La présidente socialiste a défini ses priorités pour 2025, parfois dans des domaines qui ne relèvent pas des compétences de la collectivité, notamment en matière de santé, avec la signature du 100ᵉ contrat de médecin.
Les 5 priorités de Carole Delga
En 2025, la présidente veut conserver le titre de « rentrée la moins chère de France », afin, comme elle le répète, « de lutter contre le déterminisme social ». Elle détaille : « Nous sommes les seuls à fournir un ordinateur, des manuels scolaires… » L’aide à la mobilité reste intacte avec la préservation du train à 1 € ou des aides pour l’achat d’un véhicule électrique. Concernant l’emploi, « la région a besoin de créer chaque année 24 000 emplois pour que le chômage n'augmente pas (...) Nous allons réactiver nos dispositifs d’aides mis en place pendant la crise sanitaire. »
L’élu d’opposition Les Républicains et président du groupe « L’Occitanie Courageuse », Aurélien Pradié, n’a pas ménagé la présidente : « Ce budget est loin d’être rigoureux. » Et de tacler le voyage de Carole Delga au Japon et en Chine : « Votre escapade a coûté 90 000 €. Qui aurait pu se l’autoriser ? Il n’y a eu aucune répercussion sur le territoire. » À Montpellier, Carole Delga répond du tac au tac : « Le coût est public et il est inférieur à celui de certains de mes homologues qui se sont déplacés. Nous avons une sobriété en la matière. Quant aux retombées, si nous avons eu l’équipe du Japon pour la Coupe du Monde de rugby, c’est grâce aux contacts pris. »
Passes d'armes avec l'opposition
Au-delà des économies, la Région Occitanie mettra en place le versement transport en 2026, pour les entreprises de plus de 11 salariés, et actualisera en juillet 2025 les tarifs de la taxe sur les cartes grises. Cette possibilité a été donnée par la loi de finances 2025 de l’État. Cette taxe devra obligatoirement s’accompagner de la création de nouveaux services. « Ça représente 80 M€ et ça ne créera aucun service ! », tacle sévèrement Aurélien Pradié. « 80 M€ ? Vous êtes partis de l’hypothèse que toutes les intercommunalités de notre région seraient concernées, c’est parfaitement irréaliste ! », rétorque Carole Delga.
Côté investissement 70 % des investissements seront financés sur fonds propres : « Nous bénéficions de crédits européens », souligne Carole Delga, permettant de contenir le niveau de désendettement à 7,2 années. « Vous sacrifiez l’investissement, avec la réouverture de la ligne Alès-Bessèges renvoyée aux calendes grecques… Vous inscrivez dans le marbre une austérité très importante, sans couper dans les dépenses superflues, hors compétence… Sans compter la dette, qui est passée de 261 € à 581 € par habitant », lance Yoann Gillet, président du groupe RN et député du Gard.
Christophe Rivenq, un soutien discret à Carole Delga ?
« Vos propos sont parfaitement fallacieux ! C’est extraordinaire. Nous sommes la première région en termes d’investissement par habitant. Le budget par élève, en fonctionnement ou en investissement, est le plus élevé. Et même, sur le contrat avec la SNCF, nous avons un coût du kilomètre inférieur au précédent et c’est le meilleur de France », répond Carole Delga. Président du groupe Nous Occitanie et, également élu du Gard, Christophe Rivenq a consacré son temps de parole à la défense des collectivités. S’abstenant sur le budget, il justifie : « Nous pensons qu’il faut travailler les uns avec les autres plutôt que les uns contre les autres. »