Publié il y a 13 h - Mise à jour le 11.03.2025 - Anthony Maurin - 3 min  - vu 601 fois

SANTÉ Une publication importante pour un chercheur nîmois

Vue aérienne du CHU de Nîmes.

Une étude dirigée par le professeur Éric Thouvenot, chef du service de neurologie du CHU de Nîmes, sur l’utilisation de la vitamine D dans le traitement de la sclérose en plaques, est publiée cette semaine dans the Journal of the American Medical Association (JAMA).

CHU de Nîmes (Photo CHU Nîmes)

À l’heure où la science dans le monde connaît une terrible et irrépressible peur, les chercheurs français et nîmois font entendre leurs voix grâce au travail qu’ils mènent depuis des années.

Les résultats du projet D-Lay MS, dirigé par le professeur Éric Thouvenot, chef du service de neurologie du CHU de Nîmes, et financé par le Programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) national, révèlent que la prise de vitamine D à fortes doses diminue de manière significative l’activité de la sclérose en plaques (SEP).

Cette recherche de pointe, réalisée par le CHU de Nîmes, est publiée dans le JAMA, l'une des revues médicales les plus prestigieuses. Sachez que le CHU de Nîmes, promoteur du projet D-Lay MS, s’est vu accorder un financement de 1 472 770 euros pour sa mise en œuvre.

La SEP est une maladie auto-immune causée par une attaque du système immunitaire contre la gaine de myéline, un revêtement protecteur entourant les cellules nerveuses. Bien que les causes exactes de la SEP ne soient pas entièrement comprises, une carence en vitamine D peut augmenter le risque de développer la maladie et entraîner un handicap plus sévère. À ce jour, aucune étude n’a montré un effet thérapeutique de la vitamine D une fois la maladie déclarée.

CHU Nîmes carémeau (Photo CHU Carémeau)

À l’issue d’un suivi clinique et IRM régulier, 60,3 % des patients prenant de la vitamine D n'avaient pas de nouvelle activité clinique ou radiologique de la maladie, contre 74,1 % dans le groupe placebo, soit une réduction de 34 % du risque d’activité de la maladie. De plus, le temps médian avant l'apparition d'une activité de la maladie était presque deux fois plus long pour les patients sous vitamine D (432 jours contre 224 jours).

Aucun effet indésirable grave lié à la vitamine D n’a été observé dans l’étude.

« En résumé, la supplémentation en vitamine D à haute dose est sûre, bien tolérée et efficace pour réduire l'activité de la maladie à un stade précoce. Ces résultats prometteurs font de la vitamine D un candidat potentiel pour une thérapie d'appoint dans la stratégie thérapeutique de la SEP » explique le professeur Thouvenot.

Prise à haute dose (deux ampoules de 100 000UI par mois), la vitamine D pourrait presque doubler le temps avant que la maladie ne montre de nouveaux signes d’activité chez les personnes ayant présenté une première poussée de SEP, le syndrome clinique isolé (SCI).

C'est, du moins, ce qui ressort des données de l'étude en phase 3 présentées par le professeur Éric Thouvenot lors de la réunion annuelle du Comité Européen pour le Traitement et la Recherche sur la Sclérose en Plaques (ECTRIMS) en septembre 2024 à Copenhague.

Vue aérienne du CHU de Nîmes.

« Les participants, recrutés dans 36 centres en France, ont été répartis aléatoirement pour prendre soit une ampoule contenant une haute dose de vitamine D, soit un placebo, toutes les deux semaines pendant deux ans » conclut le professeur Thouvenot.

Les résultats de cet essai thérapeutique ont été publiés par le JAMA (The Journal of the American Medical Association) le 10 mars 2025, confirmant ainsi la valeur scientifique et médicale de l’étude et la place du CHU de Nîmes parmi les institutions de recherche à très fort potentiel publiant dans les meilleures revues mondiales.

JAMA ?

Le JAMA, ou Journal of the American Medical Association, est l'une des revues médicales les plus respectées et influentes au monde. Fondée en 1883, elle publie des recherches médicales et scientifiques de haute qualité, des revues cliniques, et des perspectives sur la santé publique.

Les articles publiés dans le JAMA sont soumis à un processus de révision par les pairs rigoureux, ce qui assure leur qualité et leur crédibilité. La publication d'une étude dans le JAMA représente une marque de reconnaissance de l'importance et de la solidité des résultats de recherche.

Créé en 1992 pour répondre aux défis majeurs de santé, le Programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) est porté par la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) du ministère de la Santé. Il s’est imposé aux équipes de recherche dans les structures de santé comme une source de financement majeure, avec pour objectif de dynamiser la recherche clinique hospitalière en vue de promouvoir le progrès médical et de participer à l’amélioration de la qualité des soins par l’évaluation et la diffusion de nouvelles méthodes diagnostiques et thérapeutiques.

Anthony Maurin

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