FAIT DU SOIR La folie furieuse du "Cartel des Mines" colore les arènes d'Alès
Avec une ferveur à nul autre pareil, le coup d'envoi de la 48e édition du Cartel des Mines, sorte de Jeux Olympiques des élèves ingénieurs du réseau IMT, a été donné ce jeudi 27 avril. Après le défilé des 2 000 participants au départ de la place des Martyrs, les premiers affrontements entre les 12 délégations ont eu lieu dans des arènes du Tempéras incandescentes.
Chaque année, les élèves ingénieurs du réseau IMT cochent la date du Cartel des Mines dans leur calendrier. Ils attendent ça toute l'année et on a enfin compris pourquoi ! Personne ne veut manquer cet évènement qui s'apparente à des olympiades où cohabitent esprit de compétition et esprit festif.
Ce jeudi 27 avril, la 48e édition de ce tournoi sportif pas comme les autres a débuté par un défilé au départ de la place des Martyrs-de-la-Résistance, à Alès, sur les terres des tenants du titre alésiens et recordmen de victoires avec 36 succès en 47 participations (relire ici). Car oui, le Cartel est une institution à l'École des Mines où la transmission s'assure de génération en génération.
Et l'armée de près de 200 bénévoles qui œuvre à sa conception depuis plus d'un an avait la pression au moment d'accueillir 2 000 élèves ingénieurs complètement déchaînés par la perspective d'un séjour inoubliable en Cévennes. Après un message de bienvenue et quelques consignes, peu avant 15h ce jeudi, un cortège coloré s'est formé pour envahir l'avenue du Général de Gaulle.
Bien encadrés par la police municipale, les jeunes ont assuré le spectacle pendant toute la durée de leur déambulation jusqu'aux arènes du Tempéras. Derrière les membres de la direction de l'école et leur bâche "Alès au sommet des Mines", les "Emayens", dans leurs historiques couleurs grenat et blanc, ouvraient le cortège à grands coups de chants.
Derrière eux, Nancy, Albi, Paris, Saint-Étienne, Eurecom et consorts, également dans leurs couleurs respectives, se faisaient tout aussi bruyants, tandis que la délégation marocaine, encore engourdie par son long voyage, fermait la marche en queue de peloton. Une fouille assez poussée attendait les 2 000 participants à leur arrivée aux arènes, ce qui porte à croire que les organisateurs prévoyants attachent une importance particulière à l'aspect sécuritaire de l'évènement.
Une petite heure plus tard, le Tempéras se trouvait rempli aux deux tiers et l'ambiance montait crescendo à mesure que les "athlètes" franchissaient le barrage de sécurité. Très vite, la comparaison avec le supportérisme dans le football devenait évidente tant les écoles participantes s'étaient chargées d'adopter quelques codes "ultras". Écharpe autour du cou, bâches et drapeaux à l'effigie du "kop", et même un "capo" pour lancer des chants - parfois hostiles - mégaphone en main.
On s'est parfois cru dans un stade incandescent un soir de grande finale tant le vacarme se faisait assourdissant (notre vidéo). À 16h15, Gabriel Miniconi, président du Cartel des Mines 2023, déclarait enfin ouverte la 48e édition. Assia Tria, directrice de l'IMT Mines Alès, invitait les participants à "garder l’esprit festif et de compétition", tandis que Jalil Benabdillah, vice-président de la région Occitanie, partenaire de la manifestation, leur souhaitait la bienvenue "dans la plus belle région du monde", sous les huées des non-occitans.
"En tant qu'ancien élève de l'école, j’ai eu la chance de disputer plusieurs cartels et d’en gagner", a souri le dernier nommé, avant que les hostilités ne débutent. Après le combat des mascottes, plusieurs représentants de chaque délégation s'affrontaient par le biais d'une course de relais inspirée de Koh-Lanta. Les coureurs devaient se montrer les plus agiles en franchissant des obstacles en bois - conçus par les élèves alésiens - pour conclure par un tir précis dans une boite de conserve à l'aide d'une balle de tennis.
Les deux équipes les plus rapides, en l'occurence Nancy et Télécom Paris, compostaient ainsi leur ticket pour la finale sur le mur des champions rendu célèbre par l'émission Intervilles. À ce petit jeu, les "gorilles" de Nancy, qui avaient déjà gagné la bataille vocale, n'ont laissé aucune chance à leurs adversaires. Brillants vainqueurs de cette première épreuve, les Oranges savouraient le spectacle pyrotechnique au dessus de leur tête.
Au même moment, tout au long de l'après-midi, les 12 délégations bataillaient simultanément dans trois autres disciplines sportives (natation, cross et athlétisme) en divers lieux de la ville d'Alès. La première des trois journées du Cartel 2023 allait s'achever par un grand DJ contest au parc des expositions de Méjannes-les-Alès, qui rapportera des points bonus aux gagnants.
En filigrane, des messages de prévention contre les violences sexistes et sexuelles -lesquelles ont fait faire la une des médias locaux à l'école pour de mauvaises raisons il y a quelques années - sont distillés tout au long de l'évènement qui se poursuit ce vendredi avec un copieux menu sportif (foot, spikeball, pétanque, tennis, rugby, volley et hand, entre autres). Le nom du grand gagnant de la 48e édition sera connu ce samedi soir sur les coups de minuit.
Le film de la première journée :